Vendredi 03
août
Le point hebdo de l'investisseur
intro Depuis quelques mois, les parcours indiciels avancent de manière chaotique. Aux extensions haussières, marquées par un large consensus acheteur, répondent des replis nerveux motivés par des inquiétudes sur le commerce international.

Les interventions de Trump sur sa volonté de taxer plus fortement les échanges avec la Chine et de modifier en quelque sorte le processus de mondialisation, bloquent les tentatives d'expansion indicielle.
Il n'y a pas de panique sur les marchés mais de la défiance, ce qui génère des arbitrages sectoriels. Les valeurs décotées et défensives regagnent de l'intérêt au détriment de la thématique croissance.
Indices

Les scores de la semaine expriment la défiance des investisseurs. Aucune région du globe n'échappe à ce mouvement de repli. Les actions asiatiques paient cher les interventions de Trump. Hong Kong perd 4% et la Chine 5.9%. Le Nikkei résiste mieux avec seulement une perte de 1%.

En Europe, les indices ne font pas mieux, le CAC40 lâche 1%, le DAX plus exposé aux tensions commerciales baisse de 2.1%, tout comme le FTSE100 qui affiche un repli de 2.5%.

Encore une fois, le marché américain montre une réelle résilience aux prises de bénéfices. Si le Dow Jones reste stable (-0.10%), le S&P500 grimpe de 0.45% et le Nasdaq de 1.2%.
Fonds EUROPA ONE

Le fonds Europa One est géré par Commerzbank sur nos conseils exclusifs.

Malgré de fortes hausses hebdomadaires sur plusieurs dossiers, le Fonds sousperforme de 0.70% le Stoxx Europe 600 NR, les valeurs défensives restant encore largement recherchées. Parmi les réussites de la semaine dans le Fonds, notons : le Suédois Securitas qui avance de 10%, dans la foulée du Norvégien Grieg Seafood (+12.8%), et enfin l'Autrichien AT&S qui progresse de 17%, après les résultats de son premier trimestre 2019.
Fonds Europa One
Performances 1 semaine Historique
EUROPA ONE 0.18% 36.7%
STOXX600 NR 0.91% 19.65%
ECART -0.73% 17.05%
Encours sous gestion : 43,6M€
Performances calculées sur la base de la Valeur Liquidative au 31/07 - Source Morningstar
Les performances passées ne sont pas un indicateur fiable des performances futures.
Matières premières

Les cours pétroliers ont cédé du terrain sur la semaine, les opérateurs scrutant l'augmentation de production de l'Arabie Saoudite et de la Russie, qui ont respectivement pompé sur le dernier mois, 10,65 et 11,21 mbj. Les producteurs russes sont ainsi sur le point de battre leur record de production, fixé à 11,25 mbj. Toutefois, le regain de tensions géopolitiques au Moyen-Orient a permis aux cours pétrolier de rebondir en fin de semaine, l'Iran préparant des man?uvres militaires dans le Golfe Persique. Dans ce contexte, le baril de Brent se négocie à proximité des 73 USD.

La déprime perdure sur le compartiment des métaux précieux, complètement imperméable aux tensions commerciales. Ainsi, les semaines se suivent et se ressemblent, les acheteurs ne parvenant pas à enrayer la glissade des cours. L'or et l'argent se stabilisent à respectivement 1217 USD et 15.40 USD l'once.

Le segment des métaux industriels reprend le chemin de la baisse, grandement lesté par les interventions de Trump sur le plan commercial. Le cuivre perd ainsi près de 3% à 6251 USD la tonne métrique.

A Chicago, les gains s'accentuent sur les matières premières agricoles, à l'image du blé qui s'est approché de la ligne des 600 cents le boisseau. Seul le rebond technique du soja est mis à mal par la résurgence de tensions commerciales (voir graphique).


Nouvelle pression baissière sur le soja

image
Marchés actions

Grieg Seafood figure parmi les principaux éleveurs mondiaux de saumons. La compagnie, fondée en 1992 par Monsieur Per Grieg, se situe à Bergen et la famille détient plus de 50% du capital. Ses zones de pêche se situent principalement dans 4 régions ; le Finmark (nord des pays scandinaves), le Rogaland (sud-ouest de la Norvège), les Shetland (îles britanniques dans la Mer du Nord) et la Colombie Britannique, à l'ouest du Canada.

Après cette petite révision de géographie, ajoutons que la société norvégienne est une habituée des analyses chez Zonebourse, l'action étant même dans le fonds Europa One. Outre son caractère défensif, le titre distribue un bon rendement proche de 4% et ses perspectives restent encourageantes en termes de croissance. La notation Surperformance se veut, par conséquent, excellente sur tous les critères fondamentaux.

Suite à sa présentation des semestriels, la société accomplit un parcours hebdomadaire sans faille avec une avancée de 12%, portant sa performance cumulée depuis le début d'année à 38%, et sur dix ans à 732%.


Le bon parcours haussier de Greig Seafood

image
Marché obligataire

Les références à 10 ans ont toutes pris le chemin de la hausse dans un climat mondial de normalisation des politiques monétaires. Les récentes conclusions de la FED laissent apparaître un rythme plus soutenu que prévu sur les 12 prochains mois.

Le 10 ans américain revient au contact des 3%. La même tendance se vérifie sur l'Europe avec l'OAT française à 0.77% et le Bund allemand à 0.46%.
Le rendement italien progresse de 30 points de base à 3.01% suite à des inquiétudes sur le vote du Budget national 2019.
Les risques d'inflation et un retour à plus de sécurité (Flight to Quality) expliquent en partie cette reprise globale des rendements obligataires.
Marché des changes

Les diverses réunions des banques centrales n'ont pas entraîné de grande volatilité sur le marché des devises. Malgré une hausse des taux de la BOE pour contrer l'inflation, la livre sterling conserve un parcours hebdomadaire baissier face à ses principales contreparties. La monnaie britannique s'échange à 1.31 USD et 146.5 JPY.
L'euro de son côté s'est légèrement affaibli, monnaie subissant encore une politique monétaire conciliante. La parité EUR/USD se traite sous les 1.17 USD. Quant au billet vert, il se stabilise face au yen à 111.6 JPY.

La devise chinoise glisse toujours, véritable réponse contrôlée contre les Etats-Unis. La devise chinoise se négocie sur la base des 6.8 CNY face au dollar.
En parallèle, la livre turque reste une nouvelle fois sous pression suite à la géopolitique et se négocie face à la monnaie européenne à plus de 5.80 TRY et face au billet vert à 5 TRY (plancher historique).


La livre turque malmenée depuis de nombreuses années (parité USD/TRY)

image
Statistiques économiques

Les indices des prix à la consommation et à la production sont ressortis au-dessus des attentes (respectivement 2.1% et 0.4%), témoignant d'une remontée de l'inflation en zone euro, alors que la croissance a ralenti au deuxième trimestre (0.3% vs. 0.4% attendu et précédemment). Le taux de chômage et l'indice PMI manufacturier n'ont pas changé, tandis que l'indice PMI des services a légèrement baissé.

L'indice PCE et les salaires horaires moyens, indicateurs phares de l'inflation aux Etats-Unis, sont restés inchangés, tout comme les dépenses des ménages et le taux de chômage. La Fed a décidé mercredi de ne pas modifier ses taux directeurs (<2.00%). La confiance des consommateurs ainsi que l'indice PMI de Chicago ont agréablement surpris, alors que l'indice manufacturier de l'ISM et les créations d'emplois non agricoles ont, à l'inverse, déçu. Enfin, les stocks de pétrole se sont élevés à 3.8 millions de barils contre un repli de 2.6M attendu.

Peu de statistiques sont au programme la semaine prochaine. Du côté du Vieux-Continent, les investisseurs prendront connaissance de l'indice PMI des ventes au détail ainsi que de l'indice Sentix de confiance des consommateurs. Outre-Atlantique seront publiés, les chiffres sur l'inflation (CPI et PPI), les inscriptions hebdomadaires au chômage ainsi que les stocks de pétrole brut.
Trump ôte tout élément de sérénité dans les progressions indicielles

Ce début août, à défaut d'un rallye d'été, marquera l'histoire boursière, l'histoire d'une marque, l'histoire d'un écosystème. Apple a donc atteint les 1000 milliards de dollars de capitalisation. La puissance du groupe est telle que, la compagnie de Cupertino peut "presque" fixer son cours par le biais, entre autres, des rachats d'actions.

Il n'y a pas eu d'accélération des indices pour "fêter" l'événement. En effet, les investisseurs restent soucieux quant aux conséquences des mesures impactant le commerce mondial. L'été aurait pu être brillant, il sera, de facto, marqué par la défiance.