Le point hebdo de l'investisseur: Trump perd patience avec l'UE

Tops

D-Wave Quantum +53,47 % : L’américain D-Wave lance officiellement son nouveau système d’informatique quantique, Advantage2. Doté du dernier processeur développé par la firme, ce système est accessible via le cloud ou en déploiement sur site.

Renk +13,98 % : la valeur de défense allemande continue de bénéficier des tensions géopolitiques et des perspectives de l’augmentation du budget allemand. Cette semaine, Berenberg et Deutsche Bank ont aussi relevé leur objectif de cours sur la valeur. 

Snowflake +9,27 % : Le spécialiste du cloud a publié des résultats trimestriels supérieurs aux attentes. Fort de cette performance, Snowflake relève ses prévisions de chiffre d’affaires pour l’exercice 2025.

Ryanair +6 % : la compagnie aérienne a annoncé des résultats annuels en baisse de 16%. Mais l’entreprise a fait état d’une forte demande pour l’été 2025. Un message rassurant alors que les investisseurs s’inquiètent d’un ralentissement du secteur.

Orange +4,75 % : l’opérateur profite des rumeurs de consolidation dans le secteur des télécoms. Selon une information de Bloomberg, Altice France souhaiterait céder sa participation majoritaire dans SFR.

Flops

Les énergies renouvelables (Vestas, Enphase, First Solar) -21,35 % : L’administration Trump poursuit sa politique hostile aux énergies renouvelables. Le dernier projet de loi fiscale adopté supprime plusieurs crédits d’impôts essentiels au secteur.

Le luxe (Hermès, LVMH, Kering) -8,17 % : Les données de consommation chinoise pour le mois d’avril ont déçu, en dessous des anticipations. De quoi raviver les doutes autour d’un secteur du luxe déjà sous pression.
Fair Isaac -23,05 % : Bill Pulte, directeur de l’Agence fédérale du financement du logement, a remis en question l’usage des scores de crédit FICO. Il a évoqué un possible passage des scores tri-fusion (issus des trois grands bureaux de crédit) à des scores bi-fusion, une évolution qui pourrait réduire la place de FICO dans le processus de souscription hypothécaire.
Phillips 66 -10,02 % :Le fonds activiste Elliott Investment Management a obtenu deux sièges au conseil d’administration de Phillips 66, marquant une victoire dans ce qui s’annonce comme la plus grande bataille de gouvernance d’entreprise aux États-Unis cette année.

Julius Bär -7,54 % : le groupe enregistre une charge de 130 millions de francs suisses dans ses comptes, liée à des défauts sur des prêts privés et hypothécaires. Une annonce qui ravive les interrogations sur la qualité du book de crédit de la banque privée suisse.
Target Corporation -4,35 % : le géant américain de la distribution a dévoilé des résultats décevants, pénalisés par une baisse de confiance des consommateurs dans un contexte économique incertain. À noter : 30 % des produits vendus par Target sont importés de Chine, un facteur qui accroît sa vulnérabilité face aux tensions commerciales.

Energie : Les marchés pétroliers naviguent à vue, ballotés entre les tensions géopolitiques et les craintes de surabondance de l'offre. Côté pile, les tensions géopolitiques sont montées d'un cran, avec les rumeurs d'une possible attaque israélienne contre des installations nucléaires iraniennes, ce qui pourrait bouleverser les approvisionnements en pétrole de la région. Côté face, l'OPEP+ envisagerait de maintenir son cap en matière d'augmentation de sa production. Une augmentation similaire à celle des mois précédents, à hauteur de 411 000 barils par jour, serait en discussion pour le mois de juillet. Cette stratégie vise à protéger les parts de marché du cartel plutôt qu'à soutenir les prix. Cette hausse de la production intervient alors que les prévisions de l'Agence internationale de l'énergie indiquent un risque de surabondance de l'offre, couplée à une croissance de la demande inférieure aux attentes. Enfin, il y a l'inconnu de l'équation : les négociations nucléaires entre les États-Unis et l'Iran. Bien qu'au point mort, elles pourraient fortement peser ou soutenir les prix du brut. Le Brent s'échange en baisse à 64 USD tandis que le WTI se négocie autour de 60,80 USD.

Métaux : Le cuivre reste orienté à la hausse à Londres, où il s'échange autour de 9500 USD (pour son prix spot). Cette montée est en partie due à un dollar affaibli, rendant les matières premières libellées en dollars plus attractives pour les acheteurs utilisant d'autres devises. Malgré cet effet devise, le marché du cuivre reste sous pression en raison de l'incertitude autour des droits de douane entre les États-Unis et la Chine. Même si une pause de 90 jours a été convenue entre les deux puissances pour réduire certains tarifs, l'avenir est incertain au-delà de cette trêve. L'or a pour sa part enregistré une de ses meilleures performances hebdomadaires depuis plus d'un mois. L'once d'or a atteint 3345 USD cette semaine, soit une hausse d'environ 3%. Deux principaux facteurs ont favorisé cette progression : la baisse du dollar, comme souligné précédemment, les menaces tarifaires de Trump contre l'Europe et les craintes grandissantes concernant la situation budgétaire des États-Unis. Ces éléments ont renforcé l'attrait de l'or en tant que valeur refuge, particulièrement en période d'incertitude économique et géopolitique

Produits agricoles : Les prix des futures sur le blé à Chicago ont atteint leur niveau le plus élevé en un mois (542 cents le boisseau), soutenus par un dollar affaibli et une révision à la baisse des perspectives de récoltes aux États-Unis. Les cours du maïs ont également progressé, atteignant leur plus haut niveau en deux semaines (462 cents le boisseau). 

Ambiance: Les nuages noirs reviennent. Alors que l’annonce de négociations entre les principaux partenaires commerciaux des Etats-Unis a permis aux bourses mondiales de reprendre l’ascendant, Donald Trump vient de remettre une pièce dans la machine de sa guerre commerciale en menaçant tour à tour l’Union européenne et Apple de droits de douane prohibitifs. Pas de chance pour les investisseurs qui avaient déjà un caillou dans la chaussure avec les obligations d’états. Cette semaine aura en effet été marquée par la difficulté rencontrée à placer de la dette à long terme. Ça ne se bouscule pas au portillon, ce qui pousse les rendements à la hausse. Le 20 ans américain vient ainsi de toucher les 5%. Les Etats-Unis ne sont pourtant pas un cas isolé, la tension étant palpable sur l’ensemble des pays développés. Le marché tire ainsi la sonnette d’alarme alors même que le plan de réductions fiscales, qui viendra mécaniquement gonfler la dette dans un premier temps, vient d’être validé par le Congrès et transmis au Sénat.

Crypto : Cette semaine, le bitcoin a marqué un nouveau sommet à presque 112 000 dollars. Les espoirs d’une régulation plus favorable au secteur, nés du retour à la Maison Blanche de Donald Trump, prennent forme au Congrès. Lundi, le Sénat a présenté un projet de loi pour encadrer les stablecoins, donnant un cadre juridique aux cryptomonnaies indexées sur le dollar, comme l'USDC ou l'USDT. Autre élément porteur, JPMorgan, longtemps hostile à l'univers crypto, va désormais permettre à ses clients d'acheter du bitcoin. Plus anecdotique, quoique, Donald Trump a comme promis reçu à dîner à huis-clos jeudi les 220 plus gros détenteurs de sa cryptomonnaie. 

La fin de semaine était plus compliquée pour l'univers crypto, avec la nouvelle offensive douanière de Donald Trump contre l'UE.