Vendredi 29
juin
Le point hebdo de l'investisseur
intro Les places financières ont fait preuve de nervosité cette semaine, les opérateurs redoutant l'escalade des tensions commerciales entre Pékin et Washington, à l'approche de la mise en place des droits de douanes sur 50 milliards de dollars de produits, le 6 juillet prochain. Les propos discordants au sein de la Maison Blanche engendrent des réactions brutales des indices, dans un sens comme dans l'autre, preuve de l'indécision des intervenants. Le secteur technologique et l'automobile ont été les plus malmenés.
Indices

Malgré la réaction positive des marchés ce vendredi, après l'accord conclu à Bruxelles entre les membres de l'Union européenne sur les migrations, les principaux indices ont cédé du terrain sur cette séquence hebdomadaire.
En Europe, le CAC40 a perdu 0.8%, le Dax 1.9% et le Footsie 0.25%.
Pour les pays périphériques de la zone euro, le Portugal, l'Espagne et l'Italie ont enregistré des replis hebdomadaires respectifs de -0.5%, -2.1%, -1%.

Aux Etats-Unis (à l'heure de la rédaction de ce point hebdomadaire), le Dow Jones s'est replié de 0.4%, le S&P500 recule de 0.5% et le Nasdaq Composite cède 1.7%.
En Asie, le Nikkei cède de 1.1% sur la semaine et la Chine recule de 1.5% (malgré un bond de 2.2% ce vendredi).

Evolution des indices au cours du 1er semestre 2018

image
Fonds EUROPA ONE

Le fonds Europa One a rendu une partie de sa surperformance face à son benchmark, le Stoxx Europe 600 Net Return, la semaine dernière. Le fonds a subi la mauvaise orientation des semi-conducteurs, qui restent néanmoins, selon nous un secteur à surpondérer.
On notera néanmoins le bon comportement de JD Sports Fashion sur les 5 derniers jours (+5.3%), de Gazprom (+4%) et Nexity (+3.8%).
En bas du tableau, on retrouve BE Semiconductor (-16%), CIE Automotive (-11.9%) et Elmo Semiconductor (-11.2%).
Fonds Europa One
Performances 1 semaine Historique
EUROPA ONE -3.06% 36.43%
STOXX600 NR -1.1% 15.98%
ECART -1.96% 20.45%
Encours sous gestion : 45,5M?
Performances calculées sur la base de la Valeur Liquidative au 27/06 - Source Morningstar
Les performances passées ne sont pas un indicateur fiable des performances futures.
Matières premières

Porté par un nouvel avertissement de l'administration Trump à l'encontre de l'Iran, menaçant de sanctionner tout pays qui importerait du brut iranien, le baril de WTI évolue à son plus haut niveau depuis 2014 à proximité des 74 USD. A cela s'ajoutent des perturbations de production dans certains pays producteurs, dont la Libye et le Canada, compensant ainsi la décision de l'OPEP d'augmenter son offre dès le troisième trimestre.

En dépit d'une recrudescence des risques commerciaux, les métaux précieux continuent d'être boudés des investisseurs. L'or cède environ 1.5% à 1250 USD l'once tandis que l'argent recule de 1.9% à 16 USD.

Les cours des métaux industriels restent sous pression, minés par les tensions commerciales et les craintes d'un ralentissement économique mondial. A ce titre, le cuivre enregistre une baisse hebdomadaire d'environ 2.3% à 6650 USD la tonne métrique.

Du côté de Chicago, malgré les interrogations qui persistent sur le niveau de production en mer Noire, le boisseau de blé recule à 478 cents.
Marchés actions

Unitedhealth Group (UNH)

La société qui figure parmi les premiers fournisseurs de produits et de services de santé, possède une capitalisation de 240 milliards de dollars. Avec une telle valorisation, le groupe se placerait en tête du CAC40, loin devant LVMH.
A ce jour, elle occupe la neuvième place du Dow Jones et emploie 260 000 personnes, pour gérer une activité qui se situe à 97% sur le sol américain.

L'action de la société basée dans l'Etat du Minnesota a intégré notre sélection de valeurs américaines grâce à des critères qualitatifs, comme la croissance et des révisions graduelles des BNA. Cette analyse se vérifie avec les résultats du premier trimestre qui laissent apparaître une hausse sensible des revenus de plus de 55.2 milliards de dollars, générant un bénéfice de 2.8 milliards.
Le marché de la santé bénéficie dans son ensemble d'une véritable prime pour les investisseurs car le secteur connaît un vaste mouvement de concentration, en raison de la généralisation de la couverture. L'arrivée récente d'Amazon parmi les distributeurs de médicaments en ligne, ne devrait pas freiner cet élan.

La tendance haussière reste très affirmée sur Unitedhealth Group

image
Marché obligataire

Le marché connaît dans son ensemble une légère détente. Le repli le plus marqué provient des Etats-Unis, avec un TBond qui affiche un rendement de 2.85%.

En Europe, l'Italie voit sa référence obligataire connaitre également un mouvement de baisse, véritable moment de répit, car le taux transalpin tombe à 2.72% (-9 points de base sur une semaine). La Grèce suit la tendance et voit son taux baisser de 12 points de base à 3.9%.
Les emprunts d'Etats des autres pays se stabilisent, à l'image de l'OAT française (0.7%) et du Bund allemand (0.33%), alors que la Suisse garde le monopole d'un emprunt à rendement négatif (-0.11%).
Marché des changes

Les risques de fragmentation européenne se réduisent, avec le récent accord sur les migrants, ce qui redonne de l'élan à l'euro. La parité EUR/USD se négocie à 1.646 USD, après voir testé une nouvelle fois, un point bas à 1.152 USD, mais la tendance de fond négative pourrait s'intensifier en cas de cassure de ce support graphique.

Les cambistes suivent attentivement le comportement de la livre sterling, cette dernière affiche toujours autant de fébrilité alors que le Brexit vient d'être acté au Royaume-Uni. Le câble (GBP/ USD) revient sur 1.31 USD.

Véritable riposte dans la guerre commerciale avec les Etats-Unis, les autorités chinoises laissent glisser le renminbi, engendrant une forte poussée de la parité USD/CNY (voir graphique). Cette dernière se trouve propulsée de 6.42 à 6.62 CNY, créant par ailleurs des craintes sur Wall-Street.

Parité USD/CNY

image
Statistiques économiques

En zone euro, l'indice des prix à la consommation s'est révélé conforme aux attentes (2.0%).
Aux Etats-Unis, les statistiques ont, dans l'ensemble, déçu les investisseurs, à l'image de la confiance des consommateurs, des commandes de biens durables (hors transport) et des dépenses des ménages. L'indice PCE est resté stable à 0.2%, les inscriptions au chômage se sont révélées plus importantes que prévu et le PIB trimestriel, attendu à 2.2%, s'est finalement élevé à 2.0%. Les stocks de pétrole ont reculé de 9.9 millions de barils contre -2.4M attendu.

Nous surveillerons la semaine prochaine, la publication de l'indice des prix à la production de la zone euro, le taux de chômage, les ventes au détail, ainsi que l'indice PMI des services.
Outre-Atlantique, seront dévoilés les indices PMI publiés par l'Institute for Supply Management, les créations d'emplois non agricoles, les salaires horaires moyens et enfin, le taux de chômage.
Un bilan très mitigé du premier semestre

Les indices finissent globalement le premier semestre proche de l'équilibre, mais avec de grandes disparités sectorielles. Rien de bien étonnant si l'on regarde l'accumulation des risques depuis quelques mois. L'heure est au bilan et des sujets prédominent : les débats sur la fin des cycles, que cela soit dans le domaine économique (surtout aux Etats-Unis), monétaire (normalisation des politiques des banques centrales) ou sur le plan politique, avec la montée du protectionnisme.
Ce sont des questions de fond, avec lesquelles les investisseurs essayent d'établir un scénario pour les prochains mois, d'où cette large phase de réflexion des marchés.

Le Risk Off, depuis un mois, se confirme avec la baisse des actifs risqués et la montée des actifs les plus sûrs. C'est tout l'enjeu du prochain semestre, de fixer le degré de risque admis pour le portage des actions, dans un environnement où le commerce mondial se trouve entravé par la surenchère de mesures protectionnistes.