Vendredi 30
août
Le point hebdo de l'investisseur
intro L'apaisement apparent des tensions commerciales, avec la reprise des pourparlers entre Pékin et Washington, a ravivé l'appétit pour le risque des opérateurs cette semaine et permis aux grands indices de reprendre de la hauteur. Malgré cette forte poussée indicielle, les rendements obligataires ont continué de se dégrader, les craintes de récession demeurant en toile de fond.
Indices

Les places asiatiques ont néanmoins cédé du terrain sur la semaine écoulée, les opérateurs étant partagés entre la reprise des discussions commerciales et l'entrée en vigueur de nouveaux droits de douane le 1er septembre. Le Hang Seng a perdu 1.95% sur la semaine, le Shanghai Composite 0.2%, alors que le Nikkei parvient tout juste à revenir à l'équilibre (-0.03%).

En Europe, les grands indices connaissent des avancées significatives, à l'image du CAC40 qui enregistre une performance hebdomadaire de 2.9%. Le Dax a gagné 2.8% et le Footsie 0.8%, une performance limitée par la probabilité grandissante d'un Brexit sans accord.
Pour les pays périphériques de la zone euro, le Portugal progresse de 1.7%, l'Espagne s'adjuge 1.8% et l'Italie 3.9%.

Aux Etats-Unis, à l'heure de la rédaction de ce point hebdomadaire, le Dow Jones engrange 2.9% sur la semaine, le S&P500 2.4% et le Nasdaq100 2.7%.
Matières premières

Les cours pétroliers ont gagné du terrain après la chute des stocks hebdomadaires américains de près de 10 millions de barils. Les opérateurs demeurent par ailleurs attentifs à la trajectoire de l'ouragan Dorian, qui pourrait frapper le Golfe du Mexique et impacter l'activité pétrolière dans la région. Le Brent progresse légèrement à 60.4 USD tandis que le WTI se négocie à 56.5 USD.

Le compartiment des métaux précieux a été recherché cette semaine. Au-delà de la brillante trajectoire de l'or cette année, le platine et l'argent ont accéléré sur les cinq dernières séances, pour se traiter respectivement à 930 et 18.4 USD. De son côté, le métal doré se stabilise à 1530 USD l'once.

Le nickel se démarque au sein des métaux industriels, en poursuivant sa course folle au-delà de 16300 USD la tonne métrique, portant ses gains annuels à plus de 56%.

Reprise du platine

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Marchés actions

Li Ning

L'entreprise chinoise qui emploie 2200 personnes, conçoit, fabrique et vend des vêtements de sports. La compagnie a été créée en 1990 par un gymnaste, Li Ning, aux multiples récompenses, dont 14 titres de champion du monde entre 1982 et 1988.
Idole dans son pays, il fut le dernier porteur de la flamme olympique aux jeux de Pékin en 2008.

La société possède une collection de chaussures et vêtements pour plus d'une dizaine de sports dont le tennis de table (sport national en Chine). Elle sponsorise également 21 équipes ou athlètes chinois de haut niveau.
La croissance est au rendez-vous année après année, passant de 8 milliards de CNY en 2016 à 13.3 milliards espérés pour 2019, le tout accompagné par une hausse des marges nettes, qui passent de 5.8% à 10.3% en deux exercices. La capitalisation reste modérée (6.7 milliards de dollars), la plaçant loin derrière son concurrent national Anta Sports (21 milliards) ou encore le numéro 1 mondial Nike (143 milliards).
Le titre, détecté par la méthodologie Zonebourse, a intégré le portefeuille dédié aux valeurs asiatiques en février 2019, à 10.4 HKD, pour coter actuellement 23.1 HKD, soit une plus-value latente de 123%.

Une ascension vertigineuse

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Marché obligataire

La pression sur les taux ne se relâche pas. En effet, toutes les références obligataires voient leur rendement s'enfoncer dans le négatif ou revenir proche de zéro.
Le Bund allemand se traite sur une base de -0.71%, soit une baisse du même ordre que pour l'OAT à -0.44%. Les récentes déclarations de Lagarde sur un assouplissement à venir poussent les taux européens vers des niveaux historiques. La référence espagnole descend à 0.28% alors que la dette italienne se négocie sur une base inférieure à 1%. La même dette se traitait à plus de 3%, il y a encore quelques mois.
Le franc suisse demeure très recherché entraînant ainsi le 10 ans helvétique à -1.2%.

Du côté des Etats-Unis, les bons du Trésor à 10 ans s'inscrivent avec un rendement de 1.52%, soit au même niveau que la maturité à 2 ans.
Marché des changes

L'accalmie est revenue momentanément sur le marché des changes, après plusieurs semaines de forte volatilité. Le billet vert reprend le chemin de la hausse, avec les rumeurs de reprise des négociations commerciales. La parité USD/EUR s'échange à 1.10 USD et il faut 1.12 livre sterling pour acheter un dollar.
La devise britannique se stabilise après une reprise technique, à l'image du couple EUR/GBP à 0.90.
Toujours en Europe, la monnaie unique montre des signes de faiblesse, accentués par le discours accommodant de la future présidente de la BCE. La parité EUR/JPY s'affiche au plus bas de deux ans à 117.2 ainsi que face au franc suisse, valeur privilégiée des cambistes avec la devise nippone (1.09 CHF contre un euro).
Dans la lorgnette des investisseurs, la parité USD/CNY gagne encore du terrain à 7.15 (voir graphique).

Nouvelle dépréciation du yuan face au dollar

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Statistiques économiques

En août, le moral des chefs d'entreprises allemands est tombé au plus bas depuis novembre 2012, à 94.3 contre 95.1 attendu (voir graphique). Sans surprise, l'indice des prix à la consommation a progressé de 1%, comme en juillet. Le taux de chômage est resté stable par rapport à juin, à 7.5% en juillet.
Aux Etats-Unis, la confiance des consommateurs s'est légèrement dégradée au mois d'août, à 135.2, mais reste élevée et au-dessus du consensus. Les commandes de biens durables ont progressé de 2.1%, dépassant les attentes, tout comme l'indice manufacturier de Richmond (1 contre ?2 attendu) ainsi que les dépenses des ménages (0.6% contre 0.5% anticipé). A contrario, l'indice Case Shiller des prix immobiliers, les promesses de ventes de logements et l'indice PCE ont déçu. Enfin, le PIB trimestriel est ressorti comme prévu à 2.0% et les inscriptions hebdomadaires au chômage à 215K.

La semaine prochaine, les indices PMI (version finale) seront publiés en zone euro, ainsi que l'indice des prix à la production, les ventes au détail et la dernière estimation du PIB trimestriel.
Outre-Atlantique, les opérateurs prendront connaissance des indices ISM, des créations d'emplois non agricoles ADP, du Beige Book de la Fed et comme chaque semaine, des inscriptions aux chômage ainsi que des stocks de pétrole brut. Pour clôturer la séquence hebdomadaire, le rapport NFP sera dévoilé vendredi (salaire horaire moyen, créations d'emplois et taux de chômage). J. Powell prononcera également un discours le soir lors d'un événement organisé à Zurich.

Chute de l'indice IFO, à son plus bas depuis 2012

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Un marché en hyper-réaction

Ayant du mal à prendre du recul, le marché reste ballotté par les annonces concernant le dossier commercial. Le moindre signe de tension, ou au contraire, d'apaisement excite l'attitude hyperactive des investisseurs. Récemment, une intervention «très diplomate» du porte-parole chinois vient de servir de prétexte pour une reprise brutale des indices. Une chose est certaine les négociations sino-américaines seront longues et très stratégiques. Sur le marché obligataire, la tendance baissière des rendements s'intensifie et la communauté financière a les yeux rivés sur la courbe des taux américains qui affiche une configuration à risques.
Néanmoins, les bonnes nouvelles en provenance des entreprises américaines contrebalancent le scénario noir avec leurs profits au plus haut historique sur le deuxième trimestre, la microéconomie montre ainsi une forte résilience dans un climat protectionniste.