Vendredi 17
avril
Le point hebdo de l'investisseur
intro En dépit d'un bilan sanitaire qui continue de s'alourdir, plus particulièrement aux Etats-Unis, force est de constater que les indices font preuve de résilience. Le score du Nasdaq100 en dit long, avec une performance de près de 8% sur la semaine et de plus de 25% depuis fin mars. A l'heure des premières publications trimestrielles, les actifs risqués ne sont pas boudés.
Indices

Sur les cinq derniers jours, le CAC40 termine la semaine proche de l'équilibre tandis que le DAX s'octroie 0.88%. Pour les pays périphériques de la zone euro, l'Italie décroche de 2.4% tandis que le Portugal perd 0.4% et l'Espagne 2.1%.

En Asie, le Hang Seng limite ses pertes à 0.10%, tranchant avec les avancées du Shanghai composite et du Nikkei à respectivement 1.6% et 2.04%.

Aux Etats-Unis, à l'heure de la rédaction de ce point, les performances demeurent nettement positives. Le Dow Jones gagne 2.0%, le S&P500 6.5% et le Nasdaq100 s'envole de près de 8% (voir graphique).


Forte poussée du Nasdaq100

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Matières premières

Malgré l'annonce tant attendue d'une baisse de la production entre l'OPEP et ses pays partenaires, le prix du baril ne parvient pas à rebondir. La morosité est toujours d'actualité, les opérateurs s'inquiétant à juste titre du déclin significatif de la demande de brut en raison des mesures de confinement. Faisant l'effet d'une bombe, les rapports alarmistes de l'AIE et de l'OPEP sur l'état de la demande, couplés à la nouvelle augmentation des stocks US, ont plombé les cours cette semaine. Le WTI évolue sur ses plus bas annuel à 18.2 USD, tandis que le Brent se négocie à 27.8 USD.

Après avoir inscrit un nouveau record annuel à 1747 USD, l'once d'or se stabilise à proximité de 1700 USD. L'argent quant à lui consolide au-dessus de 15 USD.

Le cuivre poursuit sa douce marche en avant à 5100 USD, tout comme l'aluminium qui reprend des couleurs à 1476 USD la tonne métrique.
Marchés actions

HelloFresh, tout le monde se l'arrache.

En bourse, il arrive ? c'est assez rare - que certaines actions prometteuses deviennent des "must-have" pour les gérants de portefeuille. Et quand tous les retardataires se sont positionnés, c'est en général le signal qu'il faut aller voir ailleurs. Mais pas toujours. Prenez HelloFresh. L'entreprise allemande est une success-story internet européenne dont les performances ces deux dernières années lui ont permis d'atteindre l'équilibre opérationnel plus rapidement que prévu.

Toutes les gestions ou presque en ont en portefeuille. Certaines auraient pu être tentées de sortir. Mais tout le monde a vite compris que le dossier allait recevoir un second coup d'accélérateur grâce à son positionnement parfait face au coronavirus (la livraison à domicile d'ingrédients pour réaliser des recettes). Le titre a touché un nouveau sommet historique à 33 EUR cette semaine. HelloFresh a gagné environ 275% en 1 an et 75% depuis le début de l'année. C'est la seconde meilleure performance des valeurs européennes pesant plus de 5 Mds€ en 2020.

Les outils de sélection de valeurs de Zonebourse nous avaient permis d'identifier HelloFresh, qui est une position du fonds Europe One et du portefeuille PEA


Surperformance d'HelloFresh face aux grands indices

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Marché obligataire

Les taux se détendent sur les grandes signatures européennes. L'OAT française se rapproche ainsi d'un rendement nul tandis que le Bund allemand s'enfonce en territoire négatif à -0.46%. Le 10 ans suisse suit la même dynamique à -0.45%.

L'écart se creuse ainsi avec les rendements d'Etat italien et espagnol, qui continuent à progresser. Le 10 ans espagnol se stabilise à 0.83% tandis que le BTP italien s'approche des 2%.

Outre-Atlantique, le 10 ans américain fait toujours preuve d'une remarquable stabilité alors que les statistiques économiques du pays vacillent. Le T-bond affiche ainsi un rendement de 0.64%.
Marché des changes

Séquences d'optimisme et d'inquiétude rythment les marchés forex. Tantôt délaissé par les cambistes retrouvant du goût pour le risque, tantôt recherché pour son statut de valeur refuge, le billet vert demeure tributaire des émotions des opérateurs, dont la psychologie est mise à rude épreuve par les données économiques calamiteuses des Etats-Unis. Cette semaine, le dollar américain a gagné du terrain face à ses contreparties. La paire EUR/USD cède ainsi du terrain à 1.08 USD, tout comme le couple GBP/USD à 1.24 USD. L'évolution est en revanche quasi nulle sur la paire USD/JPY à 108 JPY.

La monnaie unique continue à s'effriter à la fois face au franc suisse à 1.05 CHF mais aussi face au yen à 116.7 USD.
Statistiques économiques

Les instituts statistiques occidentaux sont entrés dans le dur cette semaine avec les premiers indicateurs mensuels de mars, qui portent les stigmates du coronavirus. Les données issues de l'emploi et du moral des directeurs d'achats avaient déjà donné le ton. Elles sont confirmées, sans aucune surprise, par les autres indices, comme cette contraction de -4,5% des ventes de détail, de -5,4% de la production industrielle et cet indice Empire State à -78,2 points aux Etats-Unis.

Cette semaine, le Fonds monétaire international a mis à jour ses anticipations économiques. Il table sur une baisse de 3% du PIB mondial cette année, avant une forte reprise de 5,8% en 2021 (cf. illustration ci-dessous).

La semaine prochaine, l'indice ZEW de confiance des financiers allemands (mardi) sera scruté de près, comme les stocks pétroliers hebdomadaires des Etats-Unis (mercredi). Jeudi, ce sont les indicateurs PMI Flash qui monopoliseront l'attention, avec les premières indications sur le mois d'avril, qui seront à coup sûr particulièrement dégradées. Vendredi, l'indice Ifo allemand de confiance des affaires et les commandes de biens durables aux Etats-Unis viendront clôturer la semaine.

Anticipations économique du FMI

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Un moral à toute épreuve

Les opérateurs semblent avoir trouvé un vaccin pour lutter contre les publications d'indicateurs économiques catastrophiques. Sans grande surprise, ces derniers sont très mauvais du fait des mesures de confinement prises ici et là à travers le globe. Si les investisseurs aiment à se faire peur et acceptent volontiers de céder momentanément aux nombreuses inquiétudes que pose la pandémie mondiale sur les économies mondiales, il est clair que la moindre donnée attestant d'une reprise des activités ou d'un contrôle de l'épidémie enflamme les marchés.

C'est justement dans ce contexte que les sociétés devront présenter leur résultat trimestriel et communiquer sur l'ajustement de leur guidance. Il leur faudra naturellement faire usage de tact afin de ne pas plomber le moral des marchés, qui jusqu'à présent, font preuve d'un extraordinaire optimisme.