Vendredi 05
octobre
Le point hebdo de l'investisseur
intro Le conflit commercial entre les Etats-Unis et la Chine reste une source permanente de problèmes pour les marchés. De plus, le renforcement du dossier italien et les difficultés des négociations, dans le cadre du Brexit, font évoluer le curseur de stress sur les places boursières. A cela se rajoutent les anticipations de surchauffe de l'économie américaine et les fortes turbulences qui en résultent sur les taux. Les fissures s'étendent sur différents terrains, au détriment des actifs à risque.

Dans ce contexte, les futures publications trimestrielles d'ici la fin du mois prendront encore plus d'importance, afin de vérifier la vitalité des entreprises dans cet environnent complexe.
Indices

La séquence hebdomadaire met en relief les différentiels de performances entre les indices outre- Atlantique et européens. Le CAC40, le Dax et le FTSE100 cèdent chacun 2.6% sur les cinq derniers jours. La Suisse montre plus de résilience avec un repli limité à 0.3%, aidée par une baisse de sa devise.
En revanche, les trajectoires des indices américains sont plus modérées voire même dans le vert, pour le Dow Jones qui gagne 0.8%, les prises de bénéfices ayant plutôt affecté les valeurs technologiques, à l'image du Nasdaq qui perd 1.8%.

En Asie, le Hang Seng continue sa décrue avec -4.4%, alors que la Chine est restée fermée toute la semaine. En revanche, à la veille des élections présidentielles, le Brésil remonte violemment en enregistrant une série positive de +5.7%.


Retour sur les plus hauts pour l'indice brésilien iBovespa

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Fonds EUROPA ONE

Le fonds Europa One est géré par Commerzbank sur nos conseils exclusifs.
Fonds Europa One
Performances 1 semaine Historique
EUROPA ONE -0.85% 30.77%
STOXX600 NR -0.5% 17.09%
ECART -0.35% 13.68%
Encours sous gestion : 40,3M€
Performances calculées sur la base de la Valeur Liquidative au 02/10 - Source Morningstar
Les performances passées ne sont pas un indicateur fiable des performances futures.
Matières premières

Les cours pétroliers enregistrent une nouvelle séquence haussière, soutenue par le déclin des exportations iraniennes lié à la mise en place des sanctions américaines. Le marché s'interroge ainsi sur la capacité des pays membres de l'OPEP à compenser ce choc d'offre. Du côté des Etats-Unis, la production a atteint un niveau inédit en franchissant la barre des 11,1 mbj. Dans ce contexte, le baril de Brent se négocie à proximité de 84.5 USD.

Malgré les tensions indicielles de la semaine, l'or et l'argent demeurent peu brillants, toujours minés par la montée des rendements obligataires et du dollar. Le métal jaune se stabilise ainsi, sous la barre des 1200 USD tandis que l'argent cède un peu de terrain à 14.5 USD.

Le segment des métaux industriels reprend des couleurs, bonifié par l'accord de principe signé par le Canada et les Etats-Unis, pour réformer l'Aléna. L'aluminium bondit de 11,5% à 2243 USD tandis que le cuivre s'adjuge de 9,3% à 6310 USD.
Marchés actions

L'inusable Microsoft, star des années 2000 reste en haut de l'affiche en signant la meilleure performance annuelle du Dow Jones, ayant lui-même établi récemment un nouveau record historique. La compagnie historique fondée en 1975 par Bill Gates gagne 35% depuis le premier janvier.

Microsoft pulvérise son chiffre d'affaires lors de son année fiscale 2018 (exercice décalé au 30 juin) grâce, principalement, à l'explosion de ses activités Cloud et au recensement de 135 millions d'utilisateurs pour la version Pro Office 365.

En capitalisant 882 milliards de dollars, le groupe se positionne comme la troisième plus forte capitalisation du monde, un exploit car elle était déjà sur le podium en 2000. Dans vingt ans, Amazon ou Apple seront-elles encore dans le top 3 des sociétés les plus chères au monde ? Pas évident.


Le parcours historique de Microsoft depuis plus de 30 ans

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Marché obligataire

La semaine fut particulièrement houleuse sur le marché obligataire. En effet, les signes macroéconomiques montrent de manière patente que l'économie américaine se situe proche du surrégime. Les effets sont, par conséquent, très sensibles sur l'évolution des rendements à 10 ans, la partie longue de la courbe des taux. Le Tbond monte à 3.2% un plus haut de 7 ans et la tendance se vérifie également en Europe avec une OAT à 0.88% et un Bund à 0.55%.

Sans surprise, l'Italie n'échappe pas au mouvement global, avec une référence à 10 ans qui se place à 3.37% de rendement. Même la Suisse connait une légère tension avec un taux positif à 0.03%.

La configuration du rendement à 10 ans américain

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Marché des changes

Les devises anglo-saxonnes reprennent le chemin ascendant, à l'image du dollar qui profite de la hausse des taux outre-Atlantique. La parité EUR / USD tombe à 1.15 soit une chute de 200 points de base. La monnaie unique s'est également trouvée fragilisée par le dossier italien. La fermeté du dollar se vérifie aussi face au yen avec une parité à 114 USD / JPY.

A quelques jours des élections nationales, le real brésilien retrace une partie du terrain perdu et progresse à 3.87 BRL pour un dollar, soit une avancée de 300 points de base. A contrario, la roupie indienne se situe au plus bas face au billet vert à 73.7 IND. Les parcours des monnaies émergentes montrent beaucoup de disparités.
 
Statistiques économiques

Le taux de chômage et l'indice PMI des services sont ressortis comme attendu en zone euro (à respectivement 8.1% et 54.7). Les ventes au détail se sont contractées en août (-0.2%), alors que les investisseurs tablaient sur une hausse de 0.2%. Enfin, l'indice des prix à la production a progressé plus que prévu (0.3% contre 0.2%).

Aux Etats-Unis, alors que l'indice ISM manufacturier a publié en-dessous du consensus des analystes, l'indice des services a agréablement surpris, tout comme les inscriptions au chômage, qui ont diminué. Les stocks de pétrole se sont élevés à 8 millions de barils (1.1M attendu). Le rapport sur l'emploi dévoilé ce vendredi est mitigé : le salaire horaire moyen, sans surprise, est ressorti à 0.3%, le taux de chômage s'est révélé légèrement en-dessous du consensus et les créations d'emplois non agricoles moins nombreuses que prévu.

La semaine prochaine en zone euro, seuls l'indice Sentix et la production industrielle seront dévoilés. L'Assemblée annuelle du FMI débutera vendredi à Bali.
Aux Etats-Unis, nous prendrons connaissance des indices des prix à la production et à la consommation, de l'indice du Michigan, sans oublier les inscriptions hebdomadaires au chômage et les stocks de pétrole brut.
 
Zone de turbulences

Les investisseurs se concentreront désormais sur l'évolution des taux. Les discours vont bon train sur ce nouvel environnement obligataire. Tout d'abord, de manière adoucie, les intervenants y voient l'occasion pour les bancaires de faire un parcours plus qualitatif avec un allègement de la pression sur le secteur, grâce au potentiel d'amélioration des marges. Le CAC40 et l'EuroStoxx50, largement bancarisés devraient en profiter. En face de ce point vu, l'analyse plus stressante y voit une recrudescence de l'aversion au risque, fatale au bon comportement des actions.

Les investisseurs s'adaptent toujours à un certain contexte plus ou moins turbulent, les entreprises aussi. En revanche c'est plutôt la vitesse des changements qui constitue les obstacles à la sérénité boursière, ce qui pourrait se concrétiser sur le TBond si ce dernier atteignait rapidement les 3.5% de rendement.