Vendredi 21
août
Le point hebdo de l'investisseur
intro En ce jour de compensation des contrats mensuels sur les plus grands indices planétaires, les actions continuent d'afficher des parcours divergents. Aux multiples records enregistrés à Wall Street s'oppose la léthargie des actions continentales. Le récent message de la FED ne participe pas à diffuser un réel optimisme, mais cette prudence trouve peu d'échos sur le parcours des valeurs technologiques qui écrasent les palmarès.
Indices

Après une forte progression des indices asiatiques la semaine dernière, le Nikkei corrige de 1,6% et le Hang Seng de 0,3%. Seul le Shanghai Composite évolue en territoire positif avec +0,6%. On peut également noter une forte correction de l'indice Kospi, la Bourse de Séoul qui abandonne 5,5%.

La tendance des marchés boursiers s'oriente également vers le bas en Europe. L'Euro Stoxx 50 abandonne 1.5%. Le CAC 40 évolue sur la même trajectoire (-1.5%). L'Italie (-1,7%) et le Footsie 100 (-1,6%) connaissent une baisse un peu plus marquée. Mais c'est l'Espagne qui accuse le coup, en recul de 2,5%, alors que le pays est déjà en retard sur 2020 par rapport à ses voisins. Seul le DAX semble se démarquer (-1%) et comme à l'accoutumée, l'OMX Nordic 40 qui progresse de 0,3%.

Outre-Atlantique, ce n'est plus une surprise maintenant, le Nasdaq continue son rallye et affiche un gain de 2.6% à l'heure où nous écrivons ces lignes, tandis que le S&P 500 est proche de l'équilibre (+0,5%). Le DowJones est quant à lui dans le rouge à -0,5% sur la semaine écoulée.


La surperformance des indices scandinaves

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Matières premières

Les prix pétroliers poursuivent leur longue séquence de stabilisation. Les performances hebdomadaires sont pratiquement nulles, une semaine ennuyeuse à l'image de la dernière réunion de l'OPEP+. Celle-ci s'est déroulée mercredi en visioconférence et les échanges se sont concentrés sur le respect des taux de conformité des membres de l'organisation.

Le cours de l'or a au contraire fluctué cette semaine, pour désormais se traiter à proximité de 1915 USD l'once. L'argent temporise aussi au-delà de 26 USD.

Les prix du cuivre ont atteint leur plus haut niveau depuis plus de deux ans, toujours stimulés par la baisse de la production (la conséquence d'une baisse globale des dépenses d'investissement des compagnies minières), des stocks bas, avec en toile de fond, un dollar US faible. Cette pression acheteuse se vérifie sur l'ensemble du compartiment, en atteste les progressions de l'aluminium (à 1755 USD), du nickel (à 14666 USD) et du zinc (à 2466 USD).
Marchés actions

Xiaomi fête ses 10 ans cette année, une décennie qui a permis au constructeur de téléphones mobiles de se hisser à la quatrième place mondiale des ventes mondiales avec 8% des parts de marché, derrière Samsung, Huawei et Apple.
La compagnie chinoise se diversifie aujourd'hui sur d'autres produits comme les PC, les accessoires, les télévisions? Avec son slogan ?Innovation for everyone?, cet acteur affiche clairement son ambition de proposer des prix qui tendent vers le bas par rapport à ses concurrents et entend bien inonder les magasins de par le monde avec ses produits que l'on pourrait qualifier de ?bon rapport qualité/prix?.

Cotée à la Bourse de Hong-Kong, Xiaomi est valorisée 383 Mrds CNY, l'équivalent de 46,8 Mrds EUR. Sur 2020, le titre est sur une tendance haussière affichant une progression de 68,5% ce qui lui permet de se rapprocher de ses niveaux d'IPO.

Son chiffre d'affaires a évolué de 80% entre 2017 et 2019 et le dossier affiche des perspectives de croissance équivalentes d'ici 2022. L'entreprise chinoise est de plus à la tête d'une situation financière saine avec un un levier financier négatif (-2,3x) soulignant un surplus de trésorerie et dispose d'un cash flow libre de 20,4 Mrds CNY soit 2,5 Mrds EUR. En contrepartie, la société se négocie sur des multiples de résultat élevés : 38.1x son bénéfice net par action estimé pour l'exercice en cours. Mais d'un autre point de vue, la valorisation reste intéressante, surtout si la croissance confirme son trend, ce que les analystes ont l'air de penser.

Xiaomi fait partie des composantes du portefeuille Zonebourse ASIE.


Expulsion du titre Xiaomi

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Marché obligataire

La teneur légèrement positive des remarques de la BCE n'a pas intimidé les rendements du Bund à dix ans, qui ont au contraire ont continué allègrement à la baisse (-0,55%).
Les écarts de rendement du Bund sur les instruments de la dette publique d'autres pays de la zone euro se sont légèrement creusés, prouvant ainsi que les risques reprennent le dessus. L'OAT française retrouve un rendement à -0.2%. Le parcours se trouve dupliqué sur les taux italien (0.91%) et espagnol (0.28%).
De l'autre cote de l'Atlantique, la dette américaine rapporte 0.64%, une référence qui revient donc sur ses niveaux plancher.
Marché des changes

Le trend ascendant de l'euro face au dollar a permis de coter symboliquement 1.20 USD. La parité majeure a ensuite subi des bénéfices pour revenir sur 1.18 USD après la déception des PMI. Pour un rallye plus profond des monnaies du G10 hors USD, il faudrait un rebond de l'activité économique. Sans cette lueur d'espoir, il restera difficile de s'engager plus fortement dans l'EUR, la GBP, l'AUD et bien d'autres devises axées sur la croissance. Techniquement les positions spéculatives longues sur la monnaie unique atteignent des records, ce qui milite pour de prochains débouclements et donc un recul de la devise européenne.

En parallèle, les cambistes ont également pris des initiatives sur le yen, la devise nippone gagne 100 points de base face au franc suisse à 0.865 CHF. Les dirigeants japonais ont promis une aide gouvernementale d'envergure pour relancer la croissance après la chute historique du PIB. Le parcours se duplique face au billet vert contre lequel le yen s'échange à 126 JPY.
Statistiques économiques

Cette semaine les statistiques ont montré leur fragilité. En Asie, le PIB japonais (préliminaire) s'est contracté de 7.8% au deuxième trimestre (QoQ). Aux États-Unis, les inscriptions hebdomadaires au chômage ont montré que l'amélioration n'était que temporaire, repartant à la hausse, à 1 106 000 nouvelles demandes. Les conséquences des aléas de l'emploi commencent à se faire ressentir. Au deuxième trimestre les défauts hypothécaires sont passés à 8.22%, contre 4.36%. Des chiffres comparables à ceux de 2009. Ce matin, les PMI Flash du mois d'août montrent également la fragilité de la reprise économique. Les chiffres étaient dans l'ensemble assez décevants, en baisse par rapport au mois dernier. L'Australie a vu l'indicateur des services tomber à 48.1, l'activité manufacturière française à 49.

Seules les données britanniques montrent une vraie amélioration sur les services et sur la fabrication, à respectivement 60.1 et 55.3. Pour ce qui est des institutions monétaires, les minutes de la FED ont souligné le mot prudence. Une prudence qui concerne tant la reprise économique que les évolutions de son soutien. L'institution européenne a pour sa part fait preuve de plus de retenue, laissant planer la possibilité de nouvelles mesures en cas de besoin. Elle a néanmoins laissé paraître que certains membres étaient opposés à un accroissement du PEPP ( Programme d'achats d'urgence pandémique)


Brusque hausse des défauts hypothécaires

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La rentrée sera complexe

Difficile de ne pas ressentir l'impression de lourdeur planant sur les marchés financiers. Plusieurs éléments concourent à ce sentiment de moins en moins confortable. D'une part, la distorsion des valorisations entre les sociétés technologiques et le reste de la cote devient extravagante et suscite de nombreuses interrogations quant à sa durabilité. D'autre part, les énièmes records enregistrés à Wall Street tranchent avec les dernières statistiques macroéconomiques, nettement plus mitigées en Europe et aux Etats-Unis, ranimant les craintes d'une lente reprise économique mondiale.

Dans ce contexte, la prochaine rentrée des gérants, investisseurs et autres professionnels de la finance s'annonce complexe.