Vendredi 27
novembre
Le point hebdo de l'investisseur
intro Les places européennes viennent d'aligner une quatrième semaine consécutive de hausse, toujours portées par le rattrapage des valeurs cycliques alors que les récentes annonces concernant les vaccins contre la Covid-19 ravivent les espoirs d'une amélioration des perspectives économiques mondiales.
Tandis que l'Europe revient sur ses niveaux du début d'année, Wall Street enchaîne les records historiques à l'aube de la saison des achats de fin d'année.
Indices

En Asie, le Nikkei a enregistré une performance hebdomadaire de 4.4%, le Hang Seng 1.4% et le Shanghai Composite 0.9%.

Pour la zone euro, les grands indices poursuivent leur ascension.
Le CAC40 s'est adjugé 1.9%, le Dax et le Footsie, respectivement 1.5% et 0.2%. Les gains sont plus significatifs pour les pays périphériques de la zone euro, à l'image de la progression de 5.1% de l'indice portugais. L'Espagne progresse de 2.3% et l'Italie de 2.8%.

Outre-Atlantique, les indices alignent tour à tour de nouveaux records absolus. Le Dow Jones performe de 2.2% sur la semaine, le S&P500 engrange 2.3% et le Nasdaq100 3.1%.
Matières premières

Le pétrole signe une semaine remarquable, nettement soutenu par les perspectives de redressement de la demande suite aux annonces vaccinales. L'OPEP+ contribue aussi à ce vent d'optimisme, puisque le cartel élargi devrait repousser l'augmentation de la production prévue pour janvier 2021. Le Brent se négocie ainsi à 47.5 USD, contre 44.7 pour le WTI (voir graphique).

On ne peut pas en dire autant pour l'or, qui souffre d'un environnement propice à la prise de risque. Les investisseurs se pressent pour ne pas louper leur train sur les actions, le pétrole et les métaux de base, au détriment des valeurs refuges. Le métal doré évolue ainsi sous les 1800 USD. L'argent fait preuve d'un peu plus de résilience à 22.6 USD.

Le rallye des métaux de base s'est poursuivi cette semaine, le cuivre atteignant un nouveau sommet annuel à 7356 USD la tonne métrique.

Progression des cours du WTI

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Marchés actions

Vous connaissez tous Alibaba, Amazon et Rakuten, les titans de l'e-commerce. L'Amérique du sud a également son champion. Certes, il est nettement plus petit que ses rivaux, en matière de capitalisation boursière (près de 73.7 milliards de dollars contre presque 1600 milliards pour Amazon). Il n'en demeure pas moins que MERCADOLIBRE INC, société argentine cotée au Nasdaq, possède 28% des parts de marché en Amérique Latine. A titre de comparaison, Amazon en possède 4%.
Leader sur un marché en pleine expansion, l'entreprise est présente dans 18 pays dont l'Argentine, le Brésil et le Mexique. La croissance du chiffre d'affaires dans ces pays a été respectivement de +145%, +57% et +111%, témoignant d'une tendance de croissance très positive dans la région.

Le marché sud-américain est fort d'une population de près de 650 millions d'habitants. Aujourd'hui, près de 100 millions de personnes utilisent les plateformes Mercadolibre. En plus de sa position stratégique sur un marché en plein essor, le consensus prévoit une croissance de l'EBITDA pour les trois années prochaines. De plus, durant les quatre derniers mois, le consensus a revu ses révisions à la hausse.
Seule ombre au tableau pour ce titre, un niveau de valorisation très élevé. Les performances boursières témoignent de ces bons fondamentaux, avec des avancées sur 158% sur 2020 et 2180% sur les dix dernières années.

Progression du titre MercadoLibre

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Marché obligataire

La plupart des acteurs du marché américain a vraisemblablement passé le jeudi en famille, à déguster le traditionnel dîner de Thanksgiving. Le manque d'intérêt sur le marché obligataire caractérise, par conséquent, la fin de semaine et le Tbond évolue dans une étroite bande de fluctuation à 0.85%.

En Europe, la courbe du Bund s'est légèrement aplatie à partir de la partie longue. Les commentaires de l'économiste en chef de la BCE, M. Lane, qui a averti que la reprise macroéconomique ne devait pas être compromise "par une accentuation prématurée de la courbe des taux", ont contribué à ce résultat. La référence allemande conserve son rendement à -0.55%, tout comme l'OAT française, à -0.13%.

La seule chose remarquable sur la semaine concerne le taux des obligations portugaises à 10 ans qui, pour la toute première fois, est passé symboliquement dans le négatif. L'Espagne n'en est plus très loin à 0.09%.
Marché des changes

Un certain optimisme sur le front du Brexit aide à la remontée de la livre sterling. Les cambistes font le pari que les dirigeants britanniques devront faire preuve de réalisme et accepter un accord avant la fin d'année. La monnaie britannique gagne du terrain face à l'ensemble de ses contreparties majeures, comme le dollar qui se négocie à 1.34 USD, un plus haut de deux mois. Toujours en Europe, la monnaie unique fait preuve de résilience contre le billet vert et retrouve la ligne des 1.19 USD. Ce renforcement de l'euro se vérifie également contre le franc suisse à 1.08 CHF et face au yen à 124.5 JPY. L'appétit pour le risque qui a soufflé sur les marchés financiers a donc desservi les deux valeurs refuges.

Le billet vert souffre encore face à la devise chinoise et se traite sur ses plus bas à 6.54 CNY alors que la couronne suédoise s'affiche au zénith de sa forme face aux principales devises dont l'euro à 10.10 SEK.

Parmi les devises émergentes, la lire turque montre toujours beaucoup de volatilité. Depuis l'éviction du gouverneur de la banque centrale et la démission du ministre des Finances, la Turquie a augmenté les taux d'intérêt à un plafond de deux ans, ce qui a dope la monnaie nationale depuis son point bas à 8.5 TRY en octobre dernier.

Poursuite de l'affaiblissement du dollar index

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Statistiques économiques

Les statistiques européennes étaient peu nombreuses cette semaine, mais pour la plupart meilleures que prévu. En Allemagne, le PIB progresse de 8.5%, l'IFO remonte à 90.7 (90.3 attendu et 92.5 le mois dernier) et les prix à l'importation se maintiennent à +0.3%. Les indices Flash PMI manufacturier et services sont ressortis à respectivement 57.9 et 46.2.
Ces mêmes indices étaient contrastés en zone euro, dépassant les attentes pour l'activité manufacturière (53.6 contre 53.2 anticipé et 54.8 précédemment), mais reculant à 41.3 pour les services (42.2 attendu et 46.9 le mois dernier).

Outre-Atlantique, l'activité accélère (56.7 pour l'industrie et 57.7 pour les services). Le PIB se maintient en forte progression de 33.1%, les commandes de biens durables rebondissent de 1.3% tandis que les ventes de logements neufs progressent à 999K.
Les dépenses et revenus des ménages étaient en revanche mitigés (respectivement +0.5% et -0.7%) et les inscriptions hebdomadaires au chômage remontent à 778K (732k attendu).
Le marché motivé par un rattrapage économique

Le puissant mouvement de relance des indices européens, accompagné par de nouveaux records à Wall Street, n'affiche à ce jour aucune faiblesse. Le déconfinement progressif, avec dorénavant une nouvelle arme pour contrôler la pandémie et un soutien sans limite des banques centrales, incite les intervenants à intensifier leurs positions à l'aube de la nouvelle année. Après avoir déplacé le curseur davantage sur les cycliques, très en retard, les investisseurs pourraient se lancer de nouveaux challenges comme ramener le CAC40 sur une performance proche de zéro avant la fin de l'exercice, soit une hausse d'environ 300 points.

L'amélioration des prochains trimestres au titre du rattrapage économique favorise la prise de risques, alimentant ainsi le parcours robuste des actions. Il convient de noter une fois de plus que l'environnement monétaire exceptionnellement avantageux n'offre que peu d'alternatives à ce type de placement, surtout si l'activité économique revient à une certaine normalisation.