Vendredi 10
août
Le point hebdo de l'investisseur
intro Alors que la saison des résultats touche à sa fin, avec plus de 80% des sociétés qui ont dépassé les attentes en termes de résultats (CAC40 et S&P500), les places financières sont de nouveau chahutées en cette fin de semaine, avec les tensions commerciales persistantes et les inquiétudes suscitées par la situation de la Turquie. Sur fond de crise diplomatique avec les Etats-Unis, la livre turque a notamment décroché de plus de 22%. Les dégagements s'intensifient sur les indices, preuve d'un retour de l'aversion au risque.
Indices

Sur la semaine écoulée, à l'heure de la rédaction de cette newsletter, le DOW JONES recule de 0.6%, le S&P500 perd 0.1% et le NASDAQ100 s'adjuge 0.35%.
En Europe, le CAC40 cède 1.4% sur la semaine, le DAX 1.6% alors que le Footsie progresse de 0.16%. Pour les pays périphériques de la zone euro, l'Italie recule de 2.5% et l'Espagne de 1.7%. Quant au Portugal, il grappille 0.4%.

En Asie, le Nikkei a gagné 0.3% sur la séquence hebdomadaire et l'indice Shanghai Composite reprend 2%.

Concernant les pays émergents, nous pouvons noter de très nettes divergences, à l'image de l'indice indien Sensex qui évolue sur ses plus hauts historiques (+11% depuis le 1er janvier) alors que l'indice chinois, le Shanghai Composite cède 16% sur l'année (voir graphique).

Sensex vs. Shanghai Composite (en données normalisées) depuis le début 2018

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Fonds EUROPA ONE

Le fonds Europa One est géré par Commerzbank sur nos conseils exclusifs.

Le fonds Europa One se situe dans la lignée de son benchmark sur la semaine.
Deux dossiers se sont mis en valeur : ELMOS Semiconductor qui gagne 10.3% sur les cinq dernières séances et Ashtead Group qui progresse de 6.2%.

Fonds Europa One
Performances 1 semaine Historique
EUROPA ONE -0.22% 36.4%
STOXX600 NR -0.01% 19.1%
ECART -0.21% 17.3%
Encours sous gestion : 43,7M€
Performances calculées sur la base de la Valeur Liquidative au 08/08 - Source Morningstar
Les performances passées ne sont pas un indicateur fiable des performances futures.
Matières premières

Avec la reprise annoncée par l'Arabie Saoudite de ses exportations de brut par le détroit de Bab el-Mandeb, les cours pétroliers ont reculé sur cette séquence hebdomadaire, lestés également par les tensions commerciales entre Washington et Pékin. Les sanctions américaines à l'encontre de l'Iran ont ainsi été relayées au second plan. Dans ce contexte, le baril de Brent se traite à proximité des 72 USD.

Nouvelle semaine de baisse pour les métaux précieux, toujours autant délaissés par les opérateurs. L'or et l'argent se stabilisent sur leur plus bas de l'année à respectivement 1210 et 15.35 USD l'once.
Le compartiment des métaux industriels reprend des couleurs, à l'image du cuivre qui progresse de 1.2% à 6247 USD la tonne métrique.

Du côté de Chicago, la récente flambée des matières premières agricoles laisse sa place à une séquence de consolidation horizontale. Le blé et le maïs évoluent ainsi à l'équilibre autour de 560 et 370 cents le boisseau.
Marchés actions

Canada Goose

Née dans un petit entrepôt de Toronto en 1957, Canada Goose est aujourd'hui l'un des plus grands fabricants mondiaux de vêtements haut de gamme, dont ses célèbres parkas. Ces dernières sont conçues pour être portées dans les endroits les plus froids au monde comme à la station McMurdo en Antarctique. En 1982, le vêtement chaud est utilisé pour la première fois lors d'une ascension de l'Everest par un canadien. La Snow Mantra, parka numéro 1, se vend 1500 USD et protège jusqu'à -70 degrés.
Canada Goose travaille son implication dans l'ISR (investissement socialement responsable), la société s'engage à soutenir les communautés du Nord et à sensibiliser sur le thème de la protection des ours polaires.
Le fabricant de vêtements a accompli un parcours sans faute en 2018, avec une hausse de 77%, portant sa capitalisation à 8 milliards de dollars canadiens (CAD), pour 740 millions de chiffre d'affaires prévu pour cette année, adossé à un taux de marge net de 16.25%. Les récentes publications du T1 2019 laissent apparaître une perte de 18.7 millions de CAD, peu significative car elle était attendue chez les investisseurs, du fait de la mise en place de magasins un peu partout sur la planète.


Graphique de Canada Goose (plus forte hausse en 2018 sur le Toronto Stock Exchange, indice comprenant 246 valeurs)

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Marché obligataire

Le marché des emprunts d'Etats connaît une légère détente. La montée des tensions commerciales amène les investisseurs à se renforcer sur des actifs refuges. En Europe, l'OAT française revient à 0.67% et le Bund allemand à 0.33%. Les rendements baissent également pour l'Italie à 2.95% et pour l'Espagne à 1.38%. Sur le Vieux contient, seule la Grèce voit son taux à dix ans reprendre 16 points de base, à 4%.
Le TBond américain se maintient sous la barre des 3% à 2.89%, alors que la Suisse conserve le monopole d'un rendement négatif sur cette échéance, à -0.12%.
Marché des changes

Les cambistes restent très actifs sur les monnaies émergentes. Ces dernières souffrent face au dollar (voir graphique). La livre turque enchaîne des plus bas, suite au conflit géopolitique avec le Etats-Unis. La devise se traite à 6 pour un dollar, ce qui porte son repli à 30% depuis le début d'année.
Le rouble connaît également une pression sur le Forex, accusant une nouvelle perte face au dollar à 66.5 RUB.

Le billet vert est au zénith de 13 mois, à l'image de la parité EUR/USD à 1.144 USD. En parallèle, la livre sterling continue sa chute et retombe à 1.28 contre le dollar, représentant une baisse de 1500 points de base en quatre mois. Les tergiversations sur le Brexit alimentent ce mouvement. Face à l'euro, la monnaie britannique touche un plus bas à 0.90 GBP.


Hégémonie du dollar face aux devises émergentes

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Statistiques économiques

L'indice Sentix publié lundi en zone euro a dépassé les attentes des analystes (14.7 vs. 12.8 anticipé).
Outre-Atlantique, les stocks de pétrole se sont repliés de 1.4 million de barils (-2.8M attendu) et les inscriptions au chômage ont reculé par rapport à la semaine précédente (213K contre 220K attendu et 218K précédemment). Les prix à la production sont ressortis en-dessous des prévisions (0.1% contre 0.2%), alors que l'indice des prix à la consommation a publié comme attendu à 0.2%.

La semaine prochaine, nous prendrons connaissance de la seconde version du PIB trimestriel en zone euro, de l'indice ZEW allemand, de la production industrielle et enfin, de l'indice des prix à la consommation.
Aux Etats-Unis, de nombreuses statistiques seront publiées lors de la séance de mercredi, à savoir les ventes au détail, l'indice manufacturier de la Fed de New York, la productivité non agricole, le coût unitaire de la main d'?uvre, le taux d'utilisation des capacités de production, la production industrielle et enfin, les stocks de pétrole. Seront ensuite dévoilés les permis de construire, les mises en chantier, l'indice PhillyFed, les inscriptions au chômage, et pour finir, l'indice du Michigan.
 
Un été teinté de stress

Les marchés actions ressentaient jusqu'à présent les secousses des interventions de Trump sur sa « vision personnelle » du commerce international. C'est au tour des devises de connaître des mouvements erratiques suite aux interventions de plus en plus impulsives. La Turquie et la Russie subissent une forte pression sur le cours de leur monnaie, générant des écarts substantiels qui peuvent déstabiliser voire affaiblir les économies concernées. Les indices européens pâtissent de ce climat délétère et les avancées indicielles s'en trouvent donc paralysées. Seule une réelle détente, avec des accords sur les échanges mondiaux, pourrait redynamiser les actions, mais vu les acteurs en présence, il y a de fortes probabilités pour que l'été boursier ne soit pas adouci par l'impavidité mais plutôt teinté de stress.