Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a échangé des propos virulents avec son ministre de la défense lundi, soulignant les profondes divisions internes qui continuent d'affecter le gouvernement, alors que la guerre à Gaza risque de déboucher sur un conflit régional plus large.

À la suite d'articles de presse israéliens citant le ministre de la défense, Yoav Gallant, qui a qualifié de "non-sens" l'objectif de guerre de M. Netanyahu, à savoir une victoire totale contre le mouvement islamiste Hamas à Gaza, le bureau de M. Netanyahu a publié une déclaration dans laquelle il a réprimandé M. Gallant.

"Lorsque M. Gallant adopte un discours anti-israélien, il nuit aux chances de parvenir à un accord sur les otages", a déclaré le bureau de M. Netanyahu.

Le communiqué précise que l'objectif de guerre d'Israël reste la "victoire totale", avec l'élimination du Hamas et la libération des derniers otages saisis par les hommes armés du Hamas le 7 octobre de l'année dernière.

"Il s'agit d'une directive claire du Premier ministre Netanyahu et du cabinet de sécurité, qui oblige tout le monde, y compris M. Gallant.

Cet échange a eu lieu alors qu'Israël se prépare à une éventuelle attaque de l'Iran et du mouvement Hezbollah, soutenu par l'Iran, dans le sud du Liban, après une forte escalade des tensions à la suite d'un tir de missile qui a tué 12 jeunes sur le plateau du Golan occupé par Israël le 27 juillet.

À la suite de cette attaque, Israël a tué un haut commandant du Hezbollah à Beyrouth. Un jour plus tard, le chef politique du Hamas, Ismail Haniyeh, a été assassiné à Téhéran, ce qui a suscité des vœux de représailles de la part de l'Iran.

La réprimande publique de M. Gallant, qui s'est heurté à plusieurs reprises à M. Netanyahou et aux partis nationalistes-religieux de sa coalition, est le dernier épisode en date des dissensions internes qui persistent depuis l'entrée en fonction du gouvernement en 2022.

L'année dernière, M. Netanyahou a tenté de limoger M. Gallant en raison de son opposition aux projets visant à réduire le pouvoir de la Cour suprême, avant de devoir faire marche arrière face aux protestations massives de centaines de milliers d'Israéliens.

Ce dernier échange intervient avant une ultime tentative de relance des pourparlers négociés par l'Égypte et le Qatar en vue d'arrêter les combats à Gaza et de ramener les 115 otages israéliens et étrangers toujours détenus dans l'enclave meurtrie.

Le Hamas a déclaré qu'il n'enverrait pas de délégation à la réunion, accusant M. Netanyahu de vouloir perdre du temps plutôt que d'essayer honnêtement de parvenir à un accord.