Le régime de minimis, véritable faille douanière dont nous avions déjà détaillé les implications, a été supprimé par Donald Trump dans une décision précipitée qui a contraint l’administration américaine à prévoir une période de transition. La Chine est le pays le plus touché par cette mesure, en particulier le secteur du textile, où des acteurs majeurs comme Shein, Temu (PDD Holdings) et Alibaba sont en première ligne.
Une confiance affichée
Pour Shein, cette décision intervient à un moment clé, alors que l’entreprise est en discussion avec Londres en vue d’une introduction en bourse. Nous avions évoqué l’impact potentiel de la fin du de minimis sur sa valorisation, qui pourrait chuter de 25 %, soit une perte de près de 12,5 milliards de dollars. Une perspective qui inquiète les investisseurs, et à laquelle Donald Tang, président exécutif de Shein, a tenu à répondre dans une lettre adressée aux actionnaires.
Selon lui, malgré les défis récents, Shein maintiendra son avantage compétitif dans un marché américain ultra-concurrentiel pour la mode à bas prix. « Alors que je vous écris cette note, malgré les défis récents, notre croissance reste forte, tirée par notre capacité à offrir une sélection diversifiée de produits de mode et de style de vie à des prix toujours abordables », affirme Tang. Il met également en avant les investissements réalisés dans « les avancées de la chaîne d'approvisionnement pour accroître l'efficacité et la réactivité », ainsi que dans une logistique optimisée pour « garantir des livraisons plus rapides et plus fiables ». Toutefois, aucun chiffre précis ni donnée financière n’accompagne ces déclarations.
Dans sa lettre, Tang rappelle qu’il soutient depuis longtemps une réforme du de minimis, une position qu’il avait déjà rendue publique en juillet 2023. « Je plaide depuis longtemps en faveur d'une réforme de de minimis qui donne la priorité aux consommateurs américains, car chez Shein, nous nous concentrons sur les clients, pas sur la politique douanière », écrit-il.