JOHANNESBURG, 3 décembre (Reuters) -
Le président sud-africain Cyril Ramaphosa ne démissionnera
pas et briguera un second mandat à la tête du Congrès national
africain (ANC), ayant obtenu le soutien de ses alliés malgré des
soupçons de malversations financières, a déclaré samedi un
porte-parole du bureau du président.
L'avenir du président Cyril Ramaphosa était en suspend
après la publication d'un rapport d'une commission indépendante
du Parlement sud-africain recommandant l'ouverture d'une
procédure de destitution à son encontre suite à la découverte de
millions de dollars en liquide dans une ferme d'élevage lui
appartenant.
Selon ce rapport, le président sud-africain se serait
fait voler des millions de dollars lors d'un cambriolage en 2020
mais n'aurait jamais signalé la perte de ces sommes, soulevant
des interrogations sur leur provenance et sur leur éventuelle
dissimulation au fisc.
"Le président Ramaphosa ne démissionnera pas sur la base
d'un rapport erroné et ne s'écartera pas non plus du pouvoir", a
déclaré Vincent Magwenya, porte-parole du président Ramaphosa,
aux journalistes par SMS.
"Le président a pris à cœur le message très clair des
membres du parti au pouvoir qui l'ont nommé et qui lui demandent
de se présenter pour un deuxième mandat à la tête de l'ANC."
Cyril Ramaphosa a démenti toute irrégularité et n'a pour
l'heure été inculpé d'aucun délit. Le chef de l'Etat a expliqué
que la somme en jeu était bien inférieure aux 4 à 8 millions de
dollars cités dans les médias et qu'il s'agissait des recettes
issues de la vente d'animaux sauvages.
Les membres de l'ANC se réuniront lors d'une réunion
spéciale du comité de travail national dimanche, qui sera suivie
d'une réunion du comité exécutif national lundi, au cours de
laquelle ils décideront de la marche à suivre concernant le
président, a indiqué le parti politique.
Cyril Ramaphosa contestera les informations révélées par
le rapport, selon le porte-parole.
"Il est nécessaire pour la stabilité de notre démocratie
constitutionnelle (...) qu'un rapport aussi clairement erroné
soit contesté", a-t-il dit.
(Rédigé par Promit Mukherjee, version française Tangi Salaün et
Caroline Pailliez)