TUNIS, 17 février (Reuters) - Le président tunisien Kaïs Saïed a prévenu lundi qu'il prononcerait la dissolution du Parlement si le nouveau gouvernement dévoilé ce week-end n'obtient pas la confiance des députés.

Le Premier ministre désigné Elyes Fakhfakh a présenté samedi la liste de ses ministres mais a précisé par la suite que les négociations allaient se poursuivre, les islamistes modérés d'Ennahda, première force parlementaire, l'ayant rejetée.

Estimant que la Tunisie traversait sa pire crise politique depuis son accession à l'indépendance, en 1956, Kaïs Saïed a pris les devants: "Je le dis très clairement: si le gouvernement ne parvient pas à gagner la confiance du parlement, la parole sera rendue au peuple", a-t-il dit dans une allocution vidéo.

Les élections législatives d'octobre dernier ont débouché sur un Parlement divisé et fractionné, sans aucune majorité évidente. Et tandis que la Tunisie connaît un chômage élevé et une croissance faible depuis la révolution de 2011, la classe politique n'arrive pas à s'entendre sur la formation d'un nouveau gouvernement.

Habib Jemli, le précédent Premier ministre désigné - qu'Ennahda avait proposé -, n'a pu obtenir la confiance du Parlement: les députés ont rejeté le 10 janvier dernier par 134 voix contre 72 le cabinet qu'il avait constitué.

Elyes Fakhfakh, ancien ministre des Finances et ex-employé du groupe français Total, a été désigné dix jours plus tard par le président Saïed. (Tarek Amara version française Henri-Pierre André)