La Commission européenne a proposé en février un « paquet de simplification » qui, selon elle, aiderait les entreprises européennes à concurrencer leurs rivales étrangères en réduisant les règles et obligations en matière de reporting sur la durabilité visant à éliminer les abus dans leurs chaînes d'approvisionnement.
Ces propositions ne vont pas assez loin, selon le parlementaire suédois de centre-droit Jörgen Warborn, qui a rédigé des amendements visant à réduire encore la portée de la législation afin qu'elle ne s'applique qu'aux entreprises de plus de 3 000 employés et dont le chiffre d'affaires est supérieur à 450 millions d'euros (521 millions de dollars).
La proposition de la Commission exempterait les entreprises de moins de 1 000 employés, ce qui exclurait déjà plus de 80 % des quelque 50 000 entreprises actuellement soumises aux règles de reporting environnemental. L'UE compte environ 6 000 entreprises de plus de 1 000 employés.
« L'Europe est en retard sur les États-Unis et la Chine dans la course mondiale à la compétitivité. Je m'engage dans ce processus avec une ambition claire : réduire les coûts pour les entreprises et aller plus loin que la Commission en matière de simplification », a déclaré M. Warborn dans un communiqué publié jeudi.
Son projet de proposition doit être négocié au Parlement européen, où d'autres parlementaires peuvent proposer leurs propres amendements. Le Parlement approuvera les modifications finales avec les États membres de l'UE dans les mois à venir.
M. Warborn, membre du groupe parlementaire de centre-droit du Parti populaire européen, est confronté à des appels contradictoires de certains parlementaires de droite qui souhaitent supprimer complètement ces mesures, et de parlementaires socialistes et verts qui s'engagent à les préserver.
Le président français Emmanuel Macron et le chancelier allemand Friedrich Merz ont tous deux demandé à l'UE d'abandonner la loi sur les chaînes d'approvisionnement.
Cependant, le recul sur les règles ESG s'est heurté à la résistance de certains investisseurs et militants, qui ont averti qu'il affaiblissait la responsabilité des entreprises et nuisait à la capacité de l'Union à attirer davantage d'investissements pour atteindre ses objectifs climatiques.
M. Warborn a déclaré que les modifications qu'il propose ne vont pas affaiblir les normes européennes en matière de durabilité, mais plutôt libérer des ressources que les entreprises pourront investir dans l'innovation. (1 dollar = 0,8633 euro) (Reportage de Kate Abnett ; édité par Joe Bavier)