L'introduction en Bourse d'environ 5% d'Aramco est l'un des piliers de Vision 2030, le plan de réforme économique élaboré par le prince Salman pour diversifier l'économie saoudienne et réduire sa dépendance vis-à-vis du pétrole.

Plusieurs responsables saoudiens ont indiqué que le groupe serait introduit à la Bourse de Ryad, sur le Tadawul, et sur une place internationale comme New York, Londres, Tokyo ou Hong Kong.

"Nous sommes sur les rails pour 2018 (...) mais les détails de la cotation sont encore en discussion", a déclaré Mohamed ben Salman dans un entretien accordé mercredi à Reuters pour publication ce jeudi. "L'IPO aura lieu en 2018."

Il a refusé de donner davantage de détails sur cette opération qui pourrait permettre de lever 100 milliards de dollars (85 milliards d'euros) et devenir la plus importante introduction en Bourse jamais réalisée.

Certains investisseurs doute que l'IPO valorise le groupe à environ 2.000 milliards de dollars, chiffre estimé par le gouvernement saoudien et confirmé par le prince héritier.

"Quand je parle de valorisation, je parle d'environ 2.000 milliards de dollars et cela pourrait être davantage", a-t-il dit.

Mohamed ben Salman a également évoqué le projet de mégapole de l'Arabie saoudite, un chantier de 500 milliards de dollars que Ryad souhaite également introduire en Bourse.

Cette opération s'inscrit aussi dans le cadre de la diversification de l'économie saoudienne, a-t-il dit.

Baptisée Neom, cette zone d'activité, qui devrait s'étendre sur 26.500 km2, se déploiera au bord de la mer Rouge, sur trois pays, l'Arabie saoudite, l'Egypte et la Jordanie.

Ryad espère y attirer des entreprises spécialisées dans les énergies renouvelables, les biotechnologies et le divertissement et permettre la création de millions d'emplois.

"Sans aucun doute, Neom a vocation à être cotée. La première ville cotée en Bourse. C'est comme si on introduisait New York en Bourse", a déclaré Mohamed ben Salman.

(Rania El Gamal, Stephen Kalin et Simon Robinson; Catherine Mallebay-Vacqueur pour le service français, édité par Bertrand Boucey)