Les contrats à terme sur les principaux indices new-yorkais signalent une ouverture de Wall Street en repli de 0,2% environ.

À Paris, le CAC 40 est pratiquement inchangé à 4.443,27 points vers 11h00 GMT après être monté à 4.532,99, son plus haut niveau depuis le 26 mars, et avoir passé une partie de la matinée dans le rouge. A Londres, le FTSE 100 prend 1,07% et à Francfort, le Dax avance de 0,66%.

L'indice EuroStoxx 50 est en hausse de 0,06%, le FTSEurofirst 300 de 0,24% et le Stoxx 600 de 0,51% après un pic à 332,7, au plus haut depuis le 11 mars.

L'indice européen s'achemine pour l'instant vers une hausse de plus de 6% sur cette semaine écourtée par le congé du Vendredi saint mais la tendance pourrait évoluer d'ici la clôture car l'agenda des heures à venir est chargé.

Les investisseurs attendent en effet le chiffre hebdomadaire des inscriptions au chômage (à 12h30 GMT), qui devrait encore dépasser cinq millions selon le consensus Reuters, une intervention publique de Jerome Powell, le président de la Réserve fédérale, à 14h00 GMT, les résultats de la téléconférence de l'"Opep+" sur une possible réduction de l'offre mondiale de pétrole et d'éventuelles avancées de l'Eurogroupe sur le soutien à l'économie et aux Etats mis en difficulté par la crise sanitaire.

Ces multiples inconnues limitent pour l'instant le potentiel de hausse des actions et prennent le pas sur les espoirs de stabilisation de la crise sanitaire dans plusieurs pays européens, comme l'Espagne, ou dans l'Etat de New York aux Etats-Unis.

"La pandémie de COVID-19 continue de saper l'économie réelle", souligne Masanari Takada, stratège macro de Nomura, dans une note.

"Par rapport à il y a un mois, toutefois, les anticipations commencent à prendre en compte une reprise de l'activité économique dans certains grands pays. Cela semble un peu prématuré et nous pensons que le rally post-marché baissier est surtout le résultat des efforts entrepris par les banques centrales pour arrêter l'hémorragie par le biais de mesures d'assouplissement audacieuses."

VALEURS EN EUROPE

Les secteurs les plus durement touchés par la chute des marchés de février-mars restent bien orientés: celui des transports et du tourisme prend 4,11%, celui du pétrole et du gaz 1,13%, celui de l'automobile 1,15%.

A l'opposé, le compartiment des télécoms abandonne 0,6%, celui de la santé et de la pharmacie 0,1%.

Au sein du CAC 40, la plus forte baisse est pour Orange (-3,10%) alors qu'à l'opposé, Sodexo bondit de 9,9% après ses résultats semestriels.

A Londres, le géant des spiritueux Diageo gagne 2,74% malgré le retrait de ses prévisions et al suspension de ses restitutions de liquidités aux actionnaires. Le titre a déjà perdu près de 20% depuis le début de l'année.

TAUX

Sur le marché obligataire, les rendements des emprunts d'Etat de référence reculent parallèlement aux actions, alors qu'ils étaient stables en début de séance.

Celui du Bund allemand à dix ans perd près de quatre points de base à -0,348% et son équivalent américain, à 0,7365% affiche un repli de près de trois points.

Les rendements britanniques, eux aussi en baisse, n'ont pas réagi à l'annonce par la Banque d'Angleterre de la possibilité pour le Trésor d'emprunter directement auprès d'elle, un dispositif qui n'avait pas été activé depuis la crise financière de 2008.

CHANGES

Le dollar cède du terrain face aux autres grandes devises avant le chiffre très attendu des inscriptions au chômage : l'indice mesurant ses fluctuations face à un panier de référence abandonne 0,04% et l'euro remonte vers 1,0860.

Des demandes d'allocations chômage supérieures à cinq millions comme le prévoit le consensus porterait leur nombre total sur les trois dernières semaines à plus de 15 millions.

La livre sterling reste bien orientée malgré des statistiques britanniques montrant que l'économie a stagné sur la période décembre-février, avant même que n'éclate la crise du coronavirus.

PÉTROLE

Si les actions perdent peu à peu de leur élan, le marché pétrolier, lui, reste bien orienté, porté par l'anticipation d'un accord entre pays producteurs pour réduire nettement leur offre face à la chute de la demande.

Le Brent gagne 4,26% à 34,24 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) prend 6,86% à 26,81 dollars.

Une téléconférence rassemblant les pays de l'Opep et plusieurs de leurs alliés dont la Russie est prévue autour de 14h00 GMT et de nombreux observateurs estiment qu'elle débouchera sur une baisse de leurs pompages de 10 à 15 millions de barils par jour (bpj).

(Marc Angrand)