À Paris, le CAC 40 a fini la journée en baisse de -0,17% (8,91 points) à 5.403,41 points après avoir gagné jusqu'à 0,66% en tout début de séance. A Londres, le FTSE 100 a perdu 0,4% tandis qu'à Francfort, le Dax terminait à l'équilibre.

L'indice européen FTSEurofirst 300 a gagné 0,13% mais l'EuroStoxx 50 a fini inchangé, tout comme le Stoxx 600, alors qu'il prenait 0,6% en matinée.

Sur le marché des changes, la livre turque gagnait 6,07% face au dollar américain, effaçant ainsi une partie de la perte d'environ 40% subie depuis le début du mois. La Bourse d'Istanbul, elle, a fini en hausse de 0,79% après un recul de 4,45% sur les deux séances précédentes.

Les cambistes attendent désormais des annonces du ministère des Finances turc, qui a promis pour jeudi une conférence téléphonique avec un millier d'investisseurs du monde entier. Et nombre d'entre eux jugent indispensables des mesures impopulaires pour que la situation n'échappe pas à tout contrôle.

"L'effondrement de la livre a précipité la Turquie dans une crise de changes et ne laisse aux autorités que deux possibilités pour éviter que celle-ci ne se transforme en une crise de dettes et de liquidités: accepter un ralentissement (et une possible récession) de l'économie causé par un resserrement des politiques budgétaire et monétaire, ou recourir au contrôle des capitaux", estime ainsi Gary Duncan, de Capital Economics.

Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, qui avait dénoncé la semaine dernière un "complot" économique contre son pays, a appelé mardi ses concitoyens à boycotter les produits électroniques américains.

Aux doutes persistants sur la situation en Turquie sont venus s'ajouter une série d'indicateurs décevants en Chine: la croissance de l'investissement est tombée en juillet à son niveau le plus faible depuis 1996 et la production industrielle a augmenté moins qu'attendu, tout comme les ventes au détail.

LES BANQUES ENCORE À LA PEINE

Ces mauvaises nouvelles ont éclipsé pour une bonne part les chiffres meilleurs qu'attendu de la croissance en Allemagne et dans la zone euro.

Sur les marchés boursiers européens, elles ont favorisé le repli des valeurs du secteur des matières premières, dont l'indice Stoxx a cédé 0,73%. Le compartiment automobile a quant à lui abandonné 0,64%.

Parmi les baisses les plus marquantes du jour, le groupe minier Antofagasta a chuté de 6,97% après des résultats semestriels jugés décevants. Au sein du CAC 40, Crédit agricole a cédé 1,66%, toujours handicapé par son exposition à l'Italie.

La Bourse de Milan a reculé de 0,3%, l'indice local du secteur bancaire 1,38%.

Plusieurs des banques européennes considérées comme les plus exposées au marché turc ont elles aussi fini dans le rouge: UniCredit a perdu 2,04%, BBVA 0,09%, ING 0,29% et BNP Paribas 0,29%.

Wall Street affiche de son côté, à l'approche de la mi-séance, une hausse plus marquée que les places européennes, grâce à un rebond des bancaires et à l'optimisme général alimenté par les résultats de sociétés: le Dow Jones progresse de 0,38%, le Standard & Poor's 500 de 0,59% et le Nasdaq Composite de 0,61%.

Sur le marché des changes, le dollar est pratiquement inchangé face à un panier de devises de référence tandis que l'euro est reparti à la baisse, à 1,135 dollar, un nouveau plus bas de 13 mois.

La livre sterling est elle aussi à la peine, sous 1,28 dollar après une hausse moins marquée qu'attendu des salaires au Royaume-Uni.

Les principales devises émergentes sont reparties de l'avant dans le sillage de la livre turque mais l'aversion au risque est loin d'avoir disparu, comme le montre la hausse continue du franc suisse face au dollar et à l'euro.

Quant à l'indice MSCI des marchés actions émergents, il creuse ses pertes (-0,25%) et s'achemine vers sa quatrième séance consécutive de baisse.

Le pétrole est en hausse après l'annonce d'une baisse de la production saoudienne en juillet.

(Édité par Benoît Van Overstraeten)

par Marc Angrand