Les contrats à terme sur les principaux indices américains signalent une ouverture de Wall Street en hausse de 0,6% à 0,8%. À Paris, le CAC 40 gagne 1,43% à 4.786,66 points à 12h30 GMT, au plus haut depuis le 19 décembre. À Francfort, le Dax prend 0,87% et à Londres, le FTSE 100 avance de 0,88%.

L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 progresse de 1,04%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro de 1,08% et le Stoxx 600 de 1,1%, au plus haut depuis trois semaines.

Au-delà des espoirs de détente commerciale entre les Etats-Unis et la Chine, les investisseurs relativisent les craintes de dégradation de la conjoncture économique aux Etats-Unis et de coup de frein à la croissance des bénéfices des sociétés cotées.

"Nous pensons que les actions sont en train de toucher leur point bas mais nous continuons de conseiller la prudence", résument les responsables de la stratégie européenne de Barclays.

Inconnue supplémentaire pour les marchés américains: la poursuite du "shutdown", la fermeture d'une partie des administrations américaines faute d'accord sur le budget entre la Maison blanche et le Congrès. La situation empêche entre autres la publication de certains indicateurs américains.

Le président américain, Donald Trump, devrait évoquer le sujet lors du discours qu'il doit prononcer en fin de journée aux Etats-Unis, après la clôture de Wall Street.

LES VALEURS À SUIVRE À WALL STREET

LES VALEURS EN EUROPE

Le rebond européen profite à la quasi-totalité des secteurs, la seule exception étant celui des télécoms, dont l'indice Stoxx abandonne 0,21% après une note d'analyse défavorable de JPMorgan.

La meilleure performance du jour est pour le compartiment de la distribution, qui prend 2,39%, grâce entre autres aux grands acteurs britanniques du marché comme Tesco (+3,21%).

A Paris, Carrefour prend 3,17%, porté notamment par une recommandation d'achat de Bank of America Merrill Lynch.

Airbus gagne 3,36%. Le groupe a atteint son principal objectif industriel de 2018, à savoir la livraison de 800 avions, après un nombre record de remises d'appareils en décembre, a-t-on appris de deux sources proches du dossier.

Bouygues (-1,81%) et Ubisoft (+6,65%) affichent respectivement le plus fort recul et la plus forte hausse du SBF 120 après un abaissement de recommandation par Credit Suisse pour le premier et un relèvement par Kepler Cheuvreux pour le deuxième.

CHANGES

Sur le marché des devises, l'euro cède un peu de terrain face au dollar à 1,1464 après les chiffres nettement inférieurs aux attentes de la production industrielle allemande en novembre (-1,9% contre +0,3% attendu), qui font craindre à certains une récession de la première économie européenne fin 2018.

"C'est un indicateur décevant supplémentaire qui pourrait finir par contrecarrer les projets de resserrement monétaire de la BCE", note Thu Lan Nguyen, stratège devises de Commerzbank.

L'indice du sentiment économique dans la zone euro s'est parallèlement nettement dégradé en décembre, pour le 12e mois consécutif.

Le dollar reste orienté à la hausse malgré les anticipations croissantes de pause dans le relèvement des taux d'intérêt de la Réserve fédérale.

TAUX

Du côté des emprunts d'Etat, les rendements de la zone euro sont en hausse, d'environ 1,5 point de base pour le dix ans allemand à 0,230% après un pic à 0,247%.

Ce mouvement s'explique par le regain d'appétit pour le risque, qui détourne une partie des investisseurs du marché obligataire, et par la reprise en force des adjudications dans la région, pour un montant total de 35 milliards d'euros.

Ces deux facteurs prennent le pas sur les chiffres de la production industrielle allemande.

PÉTROLE

Portés eux aussi par les espoirs de compromis sur les droits de douane entre les Etats-Unis et la Chine, les cours du pétrole poursuivent leur remontée.

En hausse pour la septième séance consécutive, le Brent prend plus de 1,4% à 58,15 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) près de 1,3% à plus de 49 dollars.

Certains investisseurs mettent toutefois en avant la persistance de risques non négligeables susceptibles de freiner la demande dans les prochains mois. S&P Global Ratings a par ailleurs réduit de 10 dollars ses prévisions de cours moyen pour 2019, à 55 dollars pour le Brent et 50 pour le WTI.

(Avec Tom Finn à Londres, édité par Blandine Hénault)

par Marc Angrand