Zurich (awp) - Le rebond économique observé jusqu'ici en Suisse devrait se poursuivre cette année, mais fléchir quelque peu en 2019, ont indiqué jeudi les économistes d'UBS. La solide demande internationale devrait soutenir les exportateurs, la consommation restant par contre toujours à la traîne.

Le produit intérieur brut (PIB) helvétique devrait s'établir cette année en hausse de 2,4%, a précisé UBS, confirmant de précédentes estimations. Pour 2019, les spécialistes de la banque aux trois clés tablent sur une croissance de seulement 1,9%, "en raison d'un affaiblissement du soutien de l'économie mondiale".

Parmi les moteurs de croissance figurent "le dynamisme de l'économie mondiale et l'affaiblissement du franc suisse ces douze derniers mois", a détaillé UBS dans une étude. La croissance mondiale s'affiche ainsi à un plus haut depuis 2011. La normalisation des politiques monétaires devrait soutenir cette tendance positive et la dépréciation du franc.

La vigueur conjoncturelle devra également se faire ressentir sur le front de l'emploi, avec un taux de chômage attendu à 2,6% sur l'ensemble de l'année en cours, après 3,2% en 2017.

En matière de prix, l'inflation a atteint en mai 1,0% sur un an, son niveau le plus élevé depuis sept ans, a relevé UBS. La hausse du prix des hydrocarbures et la baisse du franc - qui pèse sur les prix à l'importation - sont à l'origine de ce mouvement haussier. En 2018, l'inflation devrait atteindre 0,8% et 0,9% l'année suivante, ont pronostiqué les économistes. Cette tendance pourrait amener la Banque nationale suisse (BNS) à resserrer sa politique monétaire, bien que son objectif d'inflation se situe autour de 2%.

Le renchérissement des prix risque rogner le pouvoir d'achat des particuliers.

Parmi les risques qui pèsent sur l'économie suisse figurent la guerre commerciale que Washington a lancée, mais aussi un affaiblissement conjoncturel dans la zone euro. Des troubles politiques en Italie pourraient quant à eux faire remonter le franc.

al/jh