PARIS (Reuters) - Wall Street est attendue en baisse mardi et les Bourses européennes hésitent à mi-séance, le mouvement d'achats à bon compte qui les favorisait à l'ouverture s'étant rapidement essoufflé face aux incertitudes persistantes liées à la pandémie de COVID-19 et à l'attente des décisions de la Réserve fédérale américaine.

Les contrats à terme sur les principaux indices new-yorkais, qui suggéraient initialement une ouverture positive des actions américaines, signalent désormais un repli de 0,02% pour le Dow Jones et un recul de 0,22% pour le Standard & Poor's 500 et de 0,63% pour le Nasdaq.

À Paris, le CAC 40 perd 0,06% à 6938,52 points vers 11h50 GMT. À Londres, le FTSE 100 prend 0,39% mais à Francfort, le Dax recule de 0,1%.

L'indice EuroStoxx 50 est en baisse de 0,05%, le FTSEurofirst 300 en hausse d'autant et le Stoxx 600 abandonne 0,04%.

Ce dernier a gagné jusqu'à 0,6% en matinée et le CAC 40 jusqu'à 0,72% avant de repasser en territoire négatif, les actions européennes ne parvenant pas à échapper à la baisse générale de l'appétit pour le risque.

La propagation du variant Omicron du coronavirus continue en effet de faire craindre un nouveau coup de frein à la reprise économique: en Chine, plusieurs entreprises de la région du Zhejiang, l'un des principaux pôles industriels du pays, ont interrompu leurs activités à la demande des autorités pour tenter de contrer une résurgence de l'épidémie et en Allemagne, l'institut d'études économiques Ifo a abaissé sa prévision de croissance 2022.

La tendance boursière souffre aussi de l'attente des multiples décisions de banques centrales prévues dans les prochains jours, à commencer par celles de la Réserve fédérale, qui entame ce mardi sa réunion de politique monétaire.

Les marchés continuent d'anticiper une réduction accélérée des achats d'obligations de la Fed et un début de relèvement des taux d'intérêt avant l'été prochain.

TAUX Comme c'est généralement le cas à la veille des annonces de la banque centrale américaine, les écarts sont limités sur les marchés obligataires: le rendement des bons du Trésor à dix ans, à 1,4343%, n'efface qu'une petite partie de son recul de lundi tandis que son équivalent allemand prend un peu plus d'un point de base à -0,368%.

"L'évolution des cours sur les marchés de taux suggère que la décision de banque centrale la plus marquante de la semaine sera le tournant haussier de la Fed", résument les analystes d'ING.

LES VALEURS À SUIVRE À WALL STREET

VALEURS EN EUROPE

Parmi les plus fortes baisses sectorielles à mi-séance en Europe, le compartiment des hautes technologies cède 0,6% dans le sillage du Nasdaq américain lundi (-1,39%). À la hausse, celui des matières premières prend 1,31%, tiré par ArcelorMittal, qui gagne 6% après l'annonce d'un rachat de dette, appréciée par le marché.

Dans l'actualité des fusions-acquisitions, BT Group perd 6,01% à Londres. L'homme d'affaires français Patrick Drahi a annoncé avoir porté sa participation dans l'opérateur de télécommunications à 18% mais il assure ne pas avoir l'intention de soumettre une offre sur le solde et le gouvernement britannique dit surveiller le dossier.

Le groupe suisse Vifor Pharma bondit de 12,4% après la confirmation d'une offre d'achat de l'australien CSL qui le valorise un peu plus de 10 milliards d'euros.

CHANGES Orienté à la hausse en début de journée, le dollar a piqué du nez après l'ouverture des marchés européens et affiche désormais un repli de 0,19% face à un panier de devises de référence, les cambistes privilégiant des devises au statut de valeurs refuges plus marqué, comme le franc suisse.

L'euro en profite pour remonter à 1,1319 dollar (+0,32%) après être revenu à 1,1267.

Du côté des cryptomonnaies, le dogecoin bondit de 34,18% après un tweet d'Elon Musk, le directeur général de Tesla, annonçant que le constructeur de voitures électriques allait le tester comme moyen de paiement.

PÉTROLE

Le marché pétrolier cale après la publication du rapport mensuel de l'Agence internationale de l'énergie (AIE), selon lequel la nouvelle vague de la pandémie et l'émergence d'Omicron risquent de peser sur la demande.

Le Brent grappille 0,08% à 74,45 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 0,04% à 71,32 dollars.

L'AIE a réduit de 100.000 barils par jour sa prévision de demande pour cette année et l'an prochain.

(Reportage Marc Angrand, édité par Sophie Louet)

par Marc Angrand