PARIS (Reuters) - Wall Street est attendue en baisse et les Bourses européennes cèdent du terrain à mi-séance jeudi après avoir effacé leurs gains initiaux, la prudence de mise avant des rendez-vous macroéconomiques importants interrompant le rebond entamé en début de semaine avec les informations jugées rassurantes sur le variant Omicron du coronavirus.

Les contrats à terme sur les principaux indices new-yorkais signalent un repli de 0,37% pour le Dow Jones, de 0,34% pour le Standard & Poor's 500 et de 0,44% pour le Nasdaq.

À Paris, le CAC 40 perd 0,11% à 7.006,72 points vers 12h00 GMT. A Londres, le FTSE 100 cède 0,18% et à Francfort, le Dax recule de 0,29%.

L'indice EuroStoxx 50 est en baisse de 0,42%, le FTSEurofirst 300 de 0,24% et le Stoxx 600 de 0,14%.

Ce dernier a gagné jusqu'à 0,34% en début de séance avant de passer dans le rouge en milieu de matinée, freiné entre autres par la baisse des prix du pétrole en réaction aux nouvelles restrictions sanitaires décidées ces dernières heures par plusieurs pays, de la Chine au Royaume-Uni en passant par le Danemark.

Si elles ont reflué ces derniers jours, les inquiétudes liées à l'épidémie de COVID-19 en général et au variant Omicron en particulier sont donc loin d'avoir totalement disparu.

Les investisseurs jouent aussi la prudence à la veille de la publication des chiffres mensuels des prix à la consommation aux Etats-Unis et surtout avant les réunions de politique monétaire, la semaine prochaine, de la Réserve fédérale américaine, de la Banque centrale européenne, de la Banque d'Angleterre et de la Banque du Japon.

En attendant, le marché surveillera notamment à 13h30 GMT les statistiques hebdomadaires des demandes d'allocations chômage aux Etats-Unis.

VALEURS EN EUROPE

La plus forte baisse sectorielle en Europe est pour le secteur de l'énergie, dont l'indice Stoxx cède 1,21% avec le recul du prix du baril. À l'opposé, les compartiments défensifs progressent: celui de l'immobilier gagne 0,45%, celui de la santé 0,31%.

Parmi les replis les plus marqués du Stoxx 600, EDF abandonne 3,79% après les informations du Figaro, confirmées à Reuters par une source au sein de l'exécutif, selon lesquelles le gouvernement envisage de nouvelles mesures pour freiner la forte hausse des prix de l'électricité.

En hausse, UniCredit bondit de 10,86% après la présentation de son nouveau plan stratégique, qui prévoit une croissance soutenue des bénéfices jusqu'en 2024 et d'importantes distributions aux actionnaires.

TAUX

Le rendement des bons du Trésor américain à dix ans recule d'un point de base à 1,499% et ceux des emprunts d'Etat européens de référence d'environ trois points, le regain général de prudence favorisant le repli vers le marché obligataire.

Celui du Bund allemand à dix ans, qui avait bondi de près de sept points mercredi, retombe ainsi à -0,347%.

Selon plusieurs sources au fait des débats au sein de la BCE, le Conseil des gouverneurs de jeudi prochain pourrait décider d'une augmentation temporaire des achats d'obligations dans le cadre du programme APP, qui ne remettrait toutefois pas en cause la diminution globale des volumes d'achats liée à la fin du dispositif exceptionnel PEPP en mars.

CHANGES

Le dollar s'apprécie de 0,25% face à un panier de devises de référence, profitant à la fois du reflux de l'appétit pour le risque et des ajustements de positions avant la réunion de la Fed.

Selon une nouvelle enquête de Reuters auprès d'économistes et de stratèges, la banque centrale américaine devrait entamer le relèvement de ses taux d'intérêt au troisième trimestre de l'an prochain, donc plus tôt qu'anticipé le mois dernier, et une large majorité des répondants n'excluent pas que ce tournant intervienne encore plus tôt.

L'euro recule à 1,1313 dollar (-0,26%) tandis que la livre sterling se stabilise après être tombée mercredi à son plus bas niveau de l'année en réaction au durcissement des restrictions sanitaires en Grande-Bretagne.

PÉTROLE

Orienté à la hausse en début de journée, le marché pétrolier est repassé dans le rouge, certains investisseurs s'inquiétant des nouvelles mesures sanitaires dans plusieurs pays importateurs de brut.

"La demande de pétrole ne devrait donc pas rester totalement épargnée, même si les conséquences ne seront probablement pas aussi graves que redouté initialement", estime Commerzbank.

Le Brent abandonne 0,7% à 75,29 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) cède 0,66% à 71,88 dollars.

par Marc Angrand