A Paris, le CAC 40 a terminé en baisse de 2,01% (118,43 points) à 5.786,74 points alors qu'il gagnait 0,72% au plus haut en début de séance. A Londres, le FTSE 100 a perdu 0,82% et à Francfort, le Dax a reculé de 2,05%.

L'indice EuroStoxx 50 a cédé 2,08%, le FTSEurofirst 300 1,56% et le Stoxx 600 1,58%, sa plus forte baisse en pourcentage depuis le 2 octobre.

L'indice de volatilité de l'EuroStoxx 50 a pris près de trois points sur la journée à 15,88, au plus haut depuis six semaines.

La séance avait bien débuté après l'annonce d'une hausse inattendue de l'activité du secteur manufacturier en Chine en novembre et la tendance positive s'était confirmée avec la publication d'un indice d'activité du secteur industriel de la zone euro supérieur aux attentes même s'il traduit toujours une contraction.

Mais Donald Trump a jeté un froid en annonçant son intention de taxer l'acier et l'aluminium importés du Brésil et d'Argentine, deux pays qu'il accuse d'orchestrer une "dévaluation massive" de leur monnaie.

L'heure est aussi au regain de tension en ce qui concerne les négociations entre les Etats-Unis et la Chine, à moins de deux semaines de l'échéance du 15 décembre à laquelle Washington menace de taxer des dizaines de milliards de dollars de produits chinois: le secrétaire américain au Commerce, Wilbur Ross, a déclaré à Fox Business que "si rien ne se passe d'ici-là, le président a clairement indiqué qu'il appliquera les droits de douane, les droits de douane majorés".

Les indicateurs économiques américains n'ont rien arrangé, au contraire, puisque l'indice ISM manufacturier comme les dépenses de construction affichent une baisse inattendue.

Wall Street, jusqu'alors indécise, s'est orientée en net repli après cette double déception et au moment de la clôture en Europe, l'indice Dow Jones cédait 0,73%, le Standard & Poor's 500 0,7% et le Nasdaq Composite 1,34%.

VALEURS

Alors qu'à mi-séance, la bonne surprise des PMI chinois permettait aux valeurs exposées au commerce, comme celles des matières premières, d'afficher des progressions soutenues, tous les indices sectoriels Stoxx européens ont fini la journée dans le rouge.

Les reculs les plus marqués sont pour le compartiment des services aux collectivités ("utilities"), qui a perdu 2,74%, celui des télécommunications (-2,69%) et celui des hautes technologies (-2,50%).

Le secteur de l'énergie, qui profitait en matinée du rebond marqué des cours du pétrole, cède 0,78% en clôture.

A Paris, toutes les valeurs du CAC 40 ont fini dans le rouge.

Parmi les rares hausses notables au sein du Stoxx 600, le pétrolier britannique Tullow Oil a pris 3,63% après un accord avec le fisc ougandais qui ouvre la voie à des cessions d'actifs.

CHANGES

Les indicateurs américains et le regain de tension sur le commerce international favorisent la baisse du dollar: l'indice mesurant ses fluctuations face à un panier de devises de référence recule de 0,43% et s'achemine vers sa pire séance depuis près de deux mois.

L'euro en profite pour remonter à 1,1080 dollar après avoir failli repasser sous 1,10 en matinée.

La livre sterling souffre par ailleurs de sondages suggérant un resserrement de l'écart entre conservateurs et travaillistes dans les intentions de vote pour les élections législatives britanniques du 12 décembre.

TAUX

Le marché obligataire européen a nettement reculé après la nomination à la tête du Parti social-démocrate allemand (SPD) d'un tandem issu de son aile gauche, qui fragilise la coalition gouvernementale conduite par Angela Merkel et alimente les spéculations sur un possible assouplissement de la politique budgétaire de Berlin.

En fin de séance, le rendement du Bund à dix ans prenait ainsi plus de sept points de base à -0,282%, tout comme son équivalent français, revenu en territoire positif à 0,03%.

Sur le marché américain, le dix ans, qui affichait une progression de plus de sept points en début de journée à 1,86%, a réduit ses gains au fil des heures pour revenir sous 1,83%.

PÉTROLE

S'il a réduit sa progression avec le retournement de tendance sur les actions, le marché pétrolier reste orienté à la hausse, soutenu par les informations selon lesquelles l'Opep et ses alliés pourraient s'accorder en fin de semaine sur de nouvelles réductions de production.

Le Brent gagne 1,29% à 61,27 dollars le baril après un pic à 62,09 et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) prend 1,65% à 56,08 dollars.

(Marc Angrand)