Une nouvelle fois, l’IFO, l’indice mesurant le climat des affaires en Allemagne, a baissé à 109.7 points pour le mois de juin contre 110.4 le mois précédent. Mais ne nous y méprenons pas. L’économie allemande est toujours aussi fortement soutenue par la politique de taux d’intérêts de la Banque Centrale Européenne qui sont beaucoup trop favorables à son économie. Pas trop d’inquiétude à avoir de ce côté-là.
 
En revanche, la morosité des affaires au niveau mondiale établie dans le recul de l’indice vedette allemand suggère, d’une part, que la reprise économique est encore trop hésitante dans le reste de la zone euro et d’autre part que la probabilité non nulle de voir la BCE opérer des mesures non conventionnelles, à l’américaine, de soutien à l’économie, se maintient fermement…
 
A y regarder de plus près dans la composition de l’indice, la situation actuelle est jugée plutôt stable par les acteurs économiques. Ce sont les attentes à 6 mois qui sont en fortes baisses à 104.8 points contre 106.2 précédemment. Pour l’expliquer, viennent tout d’abord intuitivement à l’esprit la crise en Ukraine et la poussée djihadiste en Irak mais les raisons sont ancrées un peu plus profondément. L’indice IFO repose sur les exportations allemandes et s’appuie sur les perspectives économiques mondiales. Il suit donc une tendance baissière des prévisions économiques globales, déjà remarquées depuis le début de l’année.
 
Si l’Allemagne semble protégée par l’ouverture toujours plus grande du robinet monétaire européen dont elle n’a pas strictement besoin, le reste de la zone euro ne devrait pas voir cette année son PIB augmenter significativement plus qu’au premier trimestre (0.2%). Les équipes de recherche de Commerzank Corporates and Markets tablent, pour la zone euro, sur 1% de croissance moyenne pour l’ensemble de l’année 2014. Il n’en faudrait sans doute pas moins pour agir davantage du côté de Francfort, même si Mario Draghi souhaitera probablement voir en premier lieu quel impact  les mesures du mois de juin auront eu sur l’économie.