On ne rattrape pas un couteau qui tombe. Fort de cet adage boursier anglo-saxon bien connu, les investisseurs se méfient du marché italien, qui a encore perdu plus de 2% hier alors que la crise politique se durcit. Le candidat de la coalition Lega / M5S, Giuseppe Conte, a jeté l'éponge après avoir reçu une fin de non-recevoir présidentielle sur son futur ministre des finances, trop eurosceptique aux yeux du Quirinal, qui a désigné Carlo Cottarelli pour monter un gouvernement de transition. De nouvelles législatives se profilent, avec la perspective de voir la faction populiste gagner du terrain. De quoi effrayer les marchés financiers, qui s'attendent à plusieurs mois de remous chez nos voisins. La Société Générale recommande depuis hier à ses clients de ne pas "acheter les plus bas" sur le marché italien, craignant une période prolongée de crise.
 

A gauche, l'indice FTSE MIB (source : borsaitaliana.it), à droite, le rendement du 10 ans italien (source : Bloomberg).

L'euro en pâtit logiquement, d'autant que la quatrième économie de l'union monétaire, l'Espagne, pourrait aussi connaître une période d'incertitude avec le vote, vendredi, d'une motion de défiance contre le chef du gouvernement Mariano Rajoy.

Pour une fois, Donald Trump ne s'est pas agité sur Twitter ou ailleurs hier. Il faut dire que la journée était fériée aux Etats-Unis. C'était également le cas au Royaume-Uni. La véritable semaine boursière débutera donc aujourd'hui avec le retour des investisseurs anglo-saxons, dans un climat tendu en Europe mais qui semble apaisé entre Washington et Pyongyang : on apprend ce matin que de hauts responsables nord-coréens et américains convergent vers Singapour pour discuter. 

Les temps forts économiques du jour

Après la dernière balance commerciale suisse (8h00) et les chiffres mensuels de la masse monétaire M3 de la zone euro (10h00, consensus +3,9%), le marché se penchera sur l'indice immobilier S&P Case-Shiller (15h00, consensus +6,5%) l'indice de confiance des consommateurs américains du Conference Board (16h00, consensus 128,2).

L'euro grappille quelques cents ce matin à 1,16309, après la claque de la veille. La tendance reste baissière sur le pétrole, mais la purge semble se calmer. On retrouve le Brent à 75,58 USD et le WTI à 66,78 USD. L'once d'or navigue toujours dans un canal étroit, juste sous les 1 300 USD.

Les principaux changements de recommandations

• Natixis abaisse sa recommandation sur Rémy Cointreau d'achat à conserver. 
• Morgan Stanley rehausse SES de souspondérer à pondération en ligne en visant 15,50 EUR contre 13 EUR précédemment. 

L’actualité des sociétés

Total va développer un bloc dans l'offshore profond angolais et va renforcer ses opérations amont et aval dans le pays. Iliad tient aujourd'hui la conférence de présentation de son offre en Italie. Le Crédit Agricole s'est allié à Bankia pour lancer une entreprise commune dans le crédit à la consommation en Espagne. Enfin un accord direction syndicat chez Air France KLM, mais seulement sur la gestion de la sécurité des vols et la formation sur B787. JCDecaux a signé un accord d'exclusivité avec CiR pour disposer de statistiques sur les passagers aériens internationaux. AB Science a jeté l'éponge sur la requête de réexamen par l'EMA de sa demande de mise sur le marché du Masitinib dans la SLA, préférant adopter une autre stratégie. Serge Dassault, le patriarche de la célèbre famille, est décédé à l'âge de 93 ans. Elior a publié des résultats semestriels conformes à l'avertissement lancé récemment. 

Ailleurs dans le monde, Volkswagen prévoit de dépasser son objectif de vendre 1 million de véhicules électriques d'ici 2025, grâce à une demande forte en Chine et en Europe. L'Etat indien du Tamil Nadu a ordonné la fermeture d'une mine de cuivre appartenant à Vedanta. Londres pourrait entamer dès cette semaine le processus de cession partielle de ses parts dans Royal Bank of Scotland, selon Sky. Le Royaume-Uni détient 70% du capital de la banque depuis la crise financière. Toujours au Royaume-Uni, le gouvernement serait prêt à signer un accord de ciel ouvert avec les Etats-Unis pour le transport aérien. Nissan devrait réduire sa production américaine après avoir subi l'année dernière sa première contraction de ventes en huit ans, a appris 'Nikkei'.