Paris (awp/afp) - Les ménages français ont perdu en moyenne 440 euros de revenu disponible entre 2008 et 2016, selon une étude de l'OFCE, qui impute notamment cette baisse aux réformes pour redresser les comptes publics après la crise économique.

"Le revenu disponible moyen par ménage en euros constants serait, en 2016, inférieur de 1,2% à son niveau de 2008", soit une baisse de 440 euros, a affirmé l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) dans une étude publiée mardi dans la dernière édition du Portrait social de la France de l'Insee.

"Une partie de cette baisse pourrait être liée aux évolutions de la législation socio-fiscale" qui ont visé à redresser les comptes publics après la crise économique, a poursuivi l'OFCE. Sur la période, plusieurs réformes ont été mises en application, parmi lesquelles la création d'une tranche d'imposition à 45%, la baisse des plafonds du quotient familial ou encore les hausses des prélèvements sur les revenus du capital.

Ainsi, les nouvelles mesures concernant les prélèvements décidées sur la période ont baissé en moyenne le revenu disponible brut de 750 euros par ménage, a expliqué l'étude.

Parmi les autres explications possibles à cette perte de revenus, l'OFCE pointe du doigt les "importantes évolutions démographiques" comme la hausse de la part des personnes seules et des familles monoparentales. Cela s'est traduit par une baisse de la taille des ménages, mais aussi un recul du revenu de l'ordre de 400 euros.

Pour leur part, le chômage et la montée de l'emploi à temps partiel ont accentué les inégalités sur la période, mais n'ont pas eu "d'impact significatif sur le revenu disponible moyen", a souligné l'étude, précisant que le taux de chômage est passé de 7,1% en 2008 à 9,8% en 2016.

Dans le détail, les ménages ont été diversement touchés par leur perte de revenus. Dix pour cent des ménages les plus modestes ont perdu en moyenne 140 euros entre 2008 et 2016, une baisse "légèrement inférieure" à celle de l'ensemble de la population, selon l'OFCE.

Le revenu des 10% des ménages les plus aisés a de son côté été amputé de 2.000 euros, soit un recul de 2,2%. Les plus aisés ont notamment été touchés par "les hausses les plus importantes de prélèvement" après la crise, quand les ménages les plus modestes "ont bénéficié des revalorisations successives des minimas sociaux, ainsi que la création du RSA activité en 2009, puis de la prime d'activité en 2016", a encore indiqué l'étude.

afp/rp