SYDNEY, 5 mai (Reuters) - Le sidérurgiste chinois Baosteel Resources a annoncé lundi une offre de reprise de 1,14 milliard de dollars australiens (762 millions d'euros) sur le groupe minier Aquila Resources, une opération qui pourrait tailler une brèche dans le duopole de fait exercé par Rio Tinto et BHP Billiton dans les exportations de minerai de fer.

Baosteel, qui détient déjà 20% du capital d'Aquila, a précisé que son premier investissement dans l'entreprise australienne remontait à 2009, le but étant alors d'accélérer le développement du projet de minerai de fer de West Pibara (WPIO).

"Mais, après cinq ans nous n'avons constaté aucun démarrage de projet. Nous avons été très patients, mais également frustrés", a déclaré Wu Yiming, directeur financier de Baosteel, lors d'une conférence téléphonique.

Le numéro deux chinois de la sidérurgie, détenu par l'Etat, s'est associé à la compagnie ferroviaire australienne Aurizon pour tenter de mettre la main sur Aquila.

Les deux partenaires proposent 3,40 dollars australiens en numéraire par action Aquila, ce qui représente une prime de 39% par rapport au cours de clôture de vendredi.

Lundi, le titre Aquila a terminé sur un bond de 36,3% à 3,34 dollars, se retrouvant ainsi juste en dessous du prix de l'offre.

Selon les analystes, cela veut dire que l'opération devrait aboutir sans qu'il n'y ait besoin d'une surenchère. Baosteeel et Aurizon ont dit en outre se contenter d'un taux d'acceptation de 50%.

Samedi, Aquila avait dit avoir été approché par Baosteel et Aurizon en vue d'une offre. Comme les deux entreprises n'ont pu obtenir de rendez-vous avec le président exécutif d'Aquila, Tony Poli, ils ont décidé de s'adresser directement aux actionnaires.

Le développement du projet WPIO, qui pèse quelque sept milliards de dollars (cinq milliards d'euros) permettrait la création d'une nouvelle source d'exportation de minerai de fer australien vers les sidérurgistes asiatiques.

La Chine entend porter à 50% d'ici 2015 la quantité de minerai de fer importée de mines détenues ou co-détenues par des entreprises chinoises, contre 15% en 2011.

En cas de succès de l'offre de Baosteel et d'Aurizon sur Aquila et sous réserve que les études de faisabilité prouvent que le projet de minerai de fer de West Pibara est commercialement viable, les deux partenaires attendent un début de production en 2017-2018. (Sonali Paul, Benoît Van Overstraeten pour le service français, édité par Nicolas Delame)