LONDRES/MADRID, 18 février (Reuters) - Les autorités de Madrid et de Gibraltar ont fourni lundi des versions contradictoires de l'incident qui a impliqué un navire de guerre de la marine espagnole, illustrant les tensions autour du territoire britannique à l'approche du Brexit.

Dans un communiqué aux termes forts, Gibraltar a affirmé qu'un bâtiment espagnol avait ordonné à des navires de commerce de quitter leur mouillage dans les eaux britanniques avant qu'un navire britannique n'arrive dans la zone. Les navires de commerce, ajoute Gibraltar, sont restés au mouillage.

"Tous ceux qui croient dans l'ordre juridique international fondé sur des règles auront été choqués par les actes cavaliers et capricieux de ce vaiseau de la marine espagnole ce week-end", dénonce Fabian Picardo, le chef du gouvernement autonome de Gibraltar, qui évoque également un "comportement puéril".

"Les habitants de Gibraltar ne se laisseront pas malmener, ni maintenant, ni après le 29 mars", ajoute-t-il en faisant allusion à la date programmée du Brexit.

Côté espagnol, le gouvernement assure que ces navires se trouvaient dans les eaux espagnoles et qu'ils ont levé l'ancre après l'intervention du Tornado, un bâtiment de la marine espagnole.

A Londres, un porte-parole de Theresa May a indiqué que le Royaume-Uni défendrait toujours ses intérêts souverains à Gibraltar, possession britannique depuis 1713.

Le statut futur du "Rocher" et de ses 30.000 habitants, et notamment la liberté de circulation terrestre et maritime de part et d'autre de la frontière espagnole, pourrait poser question si le Royaume-Uni sort sans accord de l'Union européenne. (Guy Faulconbridge à Londres, Jose Elias Rodriguez et Joan Faus à Madrid Henri-Pierre André pour le service français)