Copenhague (awp/afp) - Avec une demande dynamique pour ses célèbres briques en plastique, le danois Lego a conforté au premier semestre sa place de numéro un mondial du jouet, malgré son retrait de Russie, selon ses résultats publiés mercredi.

"Nous n'avons pas expédié un seul produit en Russie depuis le 24 février", a expliqué le PDG du groupe Niels Christiansen dans un entretien à l'AFP. "A travers le monde, les autres marchés ont connu une croissance plus rapide qui a compensé la perte que nous avons subie avec la sortie de Russie".

Entre janvier et juin, le bénéfice net de Lego a reculé de 1,6%, à 6,2 milliards de couronnes (833 millions d'euros) mais le chiffre d'affaires a encore grimpé de 17%, à 27 milliards de couronnes.

Porté par le succès de ses franchises (Star Wars, Harry Potter) et des gloires maisons (Lego Friends, Lego Technic), les performances du fleuron scandinave n'ont pas faibli après deux années où ses ventes avaient profité des confinements liés à la pandémie.

"Nous avons été capables (...) d'avoir une croissance un peu plus rapide que le marché, grâce à notre solide portefeuille de produits", a affirmé M. Christiansen. Selon lui, la diversité du catalogue, y compris pour les adultes, explique le succès du fleuron danois.

"Les Legos, c'est pour tout le monde", vante le patron.

Nouvelles boutiques

La flambée des ventes qui devrait se poursuivre au deuxième semestre pour toutefois se calmer à terme pour trouver un niveau "durable", a souligné M. Christiansen.

Avec la levée des restrictions, Lego, dont le nom est une contraction du danois +joue bien+ (+Leg godt+), a poursuivi sa stratégie d'ouverture de nouvelles enseignes.

Au cours du semestre, 66 nouvelles boutiques ont ouvert, dont 46 en Chine, portant à 833 le nombre total des magasins dans le monde, dont 349 sur le marché chinois, sur lequel le groupe se concentre pour le développement de la marque.

Dans le monde, une centaine de nouvelles boutiques devrait ouvrir d'ici la fin de l'année.

Lego, qui mène actuellement d'importants investissements pour rendre ses briques plus durables, se targue de produire ses fameux jouets en plastique au plus près des consommateurs.

Ses principales usines se trouvent en Hongrie, en République tchèque, au Mexique, en Chine et au Danemark et il construit une nouvelle usine au Vietnam.

"Ça nous aide sur la durabilité et les émissions de CO2, mais cela nous permet également de fabriquer le produit au plus près des désirs réels des consommateurs", avance M. Christiansen.

Numéro un du jouet selon le cabinet d'analyse de marché Statista, Lego devançait en 2020 les japonais Bandai Namco et les américains Mattel et Hasbro.

Fondé en 1932 par le Danois Ole Kirk Kristiansen, le groupe fête cette année ses 90 ans.

Après des difficultés dans les années 2000, le groupe familial, toujours aux mains des héritiers du fondateur et non coté en Bourse, s'était redressé en misant notamment sur les franchises et les films, notamment Lego Batman ou Ninjago.

Il a aussi ciblé le multimédia. Au premier semestre, le groupe a étoffé son équipe digitale à hauteur de 40% pour développer son offre numérique et les expériences de jeu interactif avec des jouets connectés, mêlant ainsi construction et réalité augmentée.

afp/rp