Tokyo (awp/afp) - Les Bourses asiatiques, sonnées jeudi par l'arrestation d'une dirigeante du géant chinois des télécoms Huawei à la demande des Etats-Unis, retrouvaient leur calme vendredi après une semaine chaotique.

A Tokyo, l'indice vedette Nikkei a clôturé en progression de 0,82%. Sydney, Séoul et Taïwan ont aussi fini dans le vert.

Les places chinoises refluaient quant à elles légèrement dans l'après-midi: l'indice composite hongkongais Hang Seng cédait 0,14%, celui de Shanghai 0,10% et celui de Shenzhen 0,17%, après une ouverture en hausse.

Dans tous les cas, le contraste était net par rapport à la veille, marquée par des chutes de quelque 2% ou plus un peu partout dans la région.

"Il est très difficile de réussir à comprendre quelque chose à des marchés complètement dingues", a commenté dans une note Stephen Innes, chef de la division Asie-Pacifique chez Oanda.

"Nous traversons un cycle bizarre dans lequel les courtiers adoptent des vues extrêmes sur tout, tout en passant les 12 heures suivantes à justifier leurs scénarios hypothétiques", a-t-il souligné.

La semaine avait débuté dans l'optimisme au lendemain d'une trêve commerciale entre la Chine et les Etats-Unis en marge du G20, mais la fébrilité a rapidement repris le dessus. Et si ce n'était qu'une posture de façade, ont commencé à murmurer les investisseurs.

Puis ils se sont affolés face à un phénomène un brin abscons, appelé "inversion" de la courbe des taux d'intérêt. Et si c'était annonciateur d'une récession aux Etats-Unis, ou du moins d'un ralentissement de la croissance?

"Mauvais moment"

Sur ce, est tombée la nouvelle de l'arrestation au Canada de Meng Wanzhou, une cadre du groupe chinois Huawei, à la demande des Etats-Unis. Et si cela remettait en cause l'actuelle détente sino-américaine?

Dans ce climat de nervosité, la parution d'un article de presse laissant entrevoir une pause dans le resserrement monétaire de la Fed a redonné du baume au coeur aux investisseurs. Les indices de Wall Street ont ainsi effectué une remontée spectaculaire jeudi.

Les donneurs d'ordres ont aussi pu être rassurés par la diffusion vendredi matin heure de Tokyo, d'un tweet du président américain, Donald Trump, confirmant des déclarations de Pékin sur une bonne coopération des deux parties.

"Les conclusions du G20, les peurs liées à l'inversion de la courbe, Huawei et une Fed plus accommodante": les marchés ont réagi à la conjonction de divers facteurs "tombés au mauvais moment", a résumé M. Innes. Lui ne voit pas dans la débâcle de cette semaine le signe d'un "changement significatif vers le côté obscur".

Prochain rendez-vous pour les courtiers: la publication très attendue des chiffres officiels de l'emploi américain pour novembre.

"Ce rapport pourrait nous en dire un peu plus sur la trajectoire de la Réserve fédérale (Fed) en 2019", a estimé sur Bloomberg TV Omar Aguilar, un responsable de Charles Schwab.

Sur le front des changes, le dollar se renforçait légèrement: peu avant 07h00 GMT, l'euro fléchissait à 1,1370 dollar, contre 1,3380 dollar jeudi à 20H00 GMT, tandis que le billet vert montait à 112,85 yens, contre 112,53 yens la veille, signe d'une accalmie des inquiétudes.

En revanche, les cours du pétrole continuaient à peser sur le moral des marchés. Ils reculaient encore vendredi dans les échanges électroniques en Asie face aux apparentes difficultés des membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), réunis à Vienne, à trouver un compromis sur les modalités d'une baisse de leur production d'or noir.

Vers 07h00 GMT, le baril de "light sweet crude" (WTI), référence américaine du brut, pour livraison en janvier, perdait 46 cents, à 51,03 dollars. Le baril de Brent, référence européenne, pour livraison en février, cédait 57 cents, à 59,49 dollars.

afp/al