Shanghai (awp/afp) - Les Bourses chinoises ont de nouveau dévissé vendredi à l'unisson des places asiatiques dans le sillage d'une nouvelle débâcle de Wall Street.

A la Bourse de Hong Kong, l'indice composite Hang Seng a terminé sur une chute de 3,1%, soit 943,85 points, à 29.507,42 points. Il a dégringolé de 9,60% sur la semaine.

A Shanghai, l'indice composite a lâché 4,05% (132,20 points) à 3.129,85 points, après avoir perdu jusqu'à 5,85% en séance dans un volume d'affaires de 272,1 milliards de yuans (35,08 mds EUR). Il a dégringolé de près de 10% sur l'ensemble de la semaine.

La Bourse de Shenzhen, deuxième place de Chine continentale, a vu son indice composite finir en baisse de 3,19% vendredi, à 1.679,26 points dans un volume d'échanges de 222,1 milliards de yuans. Il affiche une baisse hebdomadaire de 7,81%.

Comme en début de semaine, les marchés chinois n'ont pas échappé à la contagion planétaire provoquée par la nouvelle déroute des indices à New York.

"Quand Wall Street éternue, les marchés mondiaux s'enrhument", a commenté Zhang Yanbing, analyste du courtier Zheshang Securities. "Il y a eu une tentative de sursaut des titres technologiques, mais au final, (les places chinoises) ont été emportées par la débâcle générale", indique M. Zhang à l'AFP.

Un autre facteur, plus local, a également pu accélérer le plongeon.

"Après une forte hausse depuis décembre, les titres du secteur financier, notamment les banques, subissent des prises de bénéfices" de la part d'investisseurs soucieux d'empocher des profits avant le Nouvel an lunaire la semaine prochaine, explique Zhang Yanbing.

Afin de satisfaire la forte demande d'argent frais avant les vacances du Nouvel an, et dans une apparente tentative de rassurer des investisseurs aux abois, la banque centrale chinoise (PBOC) a activé vendredi des lignes temporaires de liquidités pour 2.000 milliards de yuans (258 milliards d'euros).

Sur le front des valeurs, l'assureur Ping An a chuté de 6,61% à 64,43 yuans tandis que son rival New China Life dévissait de 9,05% à 51,63 yuans. La banque China Citic a plongé de 4,83% à 6,90 yuans et ICBC de 2,05% à 6,68 yuans.

A Hong Kong, le secteur énergétique a souffert: PetroChina a reculé de 3,41% à 5,38 dollars de Hong Kong, CNOOC de 2,96% à 11,16 HKD et Sinopec de 2,72% à 6,08 HKD.

Les exploitants de casinos ont également été délaissés, Galaxy Entertainment dégringolant de 6,05% à 62,90 HKD et Wynn Macau de 4,44% à 25,80 HKD.

Les poids lourds de la cote n'ont pas échappé à la tendance: Tencent reculant de 3,05% 407,40 HKD, HSBC de 0,87% à 79,80 HKD et l'assureur AIA de 4,28% à 59,30 HKD.

Les Bourses chinoises s'étaient hissées en janvier à des sommets à la faveur de bonnes publications d'entreprises et d'une conjoncture internationale encourageante.

Hong Kong notamment avait vu son indice vedette atteindre le 26 janvier son record absolu en clôture à 33.154,12 points, surfant sur la vague d'euphorie née de la décision de l'administration américaine de Donald Trump de réduire les impôts sur les sociétés.

Quasiment fermées aux investisseurs étrangers, les places de Chine continentale sont d'habitude déconnectées des grands mouvements des marchés internationaux. Mais, massivement dominées par les boursicoteurs individuels, très suivistes et impulsifs, elles demeurent sensibles aux gros titres et au climat général.

Pour autant, des experts ne s'attendent pas à voir se répéter le krach de l'été 2015, qui avaient décimé Shanghai et Shenzhen, et beaucoup misent sur un soutien des autorités pour enrayer la chute des cours.

afp/jh