PARIS (Reuters) - Les principales Bourses européennes évoluent en ordre dispersé sous un déluge de résultats diversement accueillis jeudi en début de séance, avec des investisseurs toujours tiraillés entre l'espoir d'un redémarrage de l'économie et la crainte d'une accélération de l'inflation qui conduirait les banques centrales à resserrer leur politique monétaire.

Les publications des entreprises animent la cote avec des sanctions pour Orange et Airbus mais des applaudissements pour Carrefour.

À Paris, l'indice CAC 40 cède 0,22% à 5.753,15 points vers 08h40 GMT. À Francfort, le Dax perd 0,17% et à Londres, le FTSE prend 0,11%.

L'indice EuroStoxx 50 de la zone euro recule de 0,14%, le FTSEurofirst 300 progresse de 0,28% et le Stoxx 600 abandonne 0,13%.

Les Bourses européennes ont terminé mercredi dans le rouge, les investisseurs s'inquiétant de la remontée des anticipations d'inflation se reflétant dans la hausse des rendements obligataires, en particulier aux Etats-Unis.

Sans véritable surprise, le compte rendu, publié mercredi, de la réunion monétaire de janvier de la Réserve fédérale confirme que la banque centrale américaine entend demeurer accommodante.

Eric Rosengren, le président de la Fed de Boston, a estimé pour sa part qu'il était peu probable que l'inflation atteigne durablement l'objectif de 2% visé par la banque centrale avant début 2023.

VALEURS

En Bourse en Europe, Orange (-4,58%, plus forte baisse du CAC) est sanctionné après ses résultats et l'annonce du lancement d'une entreprise dédiée à ses infrastructures mobiles.

Airbus (-2,97%) souffre également après avoir vu ses résultats lourdement affectés l'an dernier par la pandémie de coronavirus.

Carrefour (+1,15%) est applaudi en revanche après une année 2020 marquée par une croissance sans précédent depuis deux décennies et une amélioration de sa rentabilité.

Les résultats de Bouygues et l'annonce du départ de Martin Bouygues de la direction générale sont accueillis avec mesure (+0,55%) .

Parmi les perdants du jour figurent Klépierre (-2,51%) et Vallourec (-1,33%), tous deux en première ligne dans la crise sanitaire, mais également Atos (-3,17%).

A WALL STREET

Le Nasdaq a clôturé mercredi en baisse et le S&P 500 a peu varié, les investisseurs délaissant les valeurs technologiques à forte croissance, pénalisées par les craintes en matière d'inflation.

Seul le Dow Jones a terminé dans le vert, profitant des gains enregistrés par Verizon et Chevron Corp après l'annonce d'un investissement dans les deux sociétés par Berkshire Hathaway, le véhicule d'investissement de Warren Buffett.

Le Dow a gagné 0,29% à 31.613,02 points tandis que le S&P-500 cédait 0,03% à 3.931,34 et que le Nasdaq Composite reculait de 0,58% à 13.965,50 points.

Aux valeurs technologiques, Apple Inc, PayPal et Nvidia Corp ont essuyé des pertes.

Les contrats à terme signalent pour l'instant une ouverture en baisse en attendant la publication, une heure avant l'ouverture, des chiffres hebdomadaires des inscriptions au chômage aux Etats-Unis (13h30 GMT).

EN ASIE

La Bourse de Tokyo a terminé en repli de 0,19%, rattrapée elle aussi par la dégradation du climat de marché.

Les Bourses chinoises ont reculé également après une longue pause pour les célébrations du nouvel an lunaire. L'indice CSI 300 des grandes capitalisations de Chine continentale <.CSI 300> a pris jusqu'à 2% en début de séance avant de se retourner à la baisse pour clôturer en baisse de 0,7%.

TAUX/CHANGES

Les rendements des emprunts d'Etat s'apaisent, celui des Treasuries à 10 ans s'éloignant d'un pic d'un an pour retomber en dessous de 1,28%.

Son équivalent allemand varie peu dans les premiers échanges en Europe, autour de -0,36%.

Le dollar, qui avait profité de la hausse des taux, recule légèrement face à un panier de devises de référence, permettant à l'euro de gagner un peu de terrain, autour de 1,2054.

PÉTROLE

Les deux contrats de référence sur le brut prennent un peu moins de 1%, portés par les perturbations de la production entraînées par la vague de froid au Texas. Le Brent se traite à 64,95 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) à 61,66 dollars.

(Edité par Jean-Michel Bélot)

par Patrick Vignal