À Paris, le CAC 40 chutait de 1,89% à 3.153,85 points. À Francfort, le Dax, dont la cotation a été retardée à l'ouverture pour des raisons techniques, reculait de 1,05%.

Fermée lundi, la Bourse de Londres limitait son repli à 0,34% tandis que l'indice paneuropéen Eurostoxx 50 cédait 1,27%.

Lundi soir, le chef de file de Nouvelle Démocratie, le parti de la droite conservatrice arrivé en tête des élections législatives grecques, a renoncé à former un gouvernement face à la résistance des partis hostiles au plan de sauvetage et à la politique d'austérité.

La Coalition de la gauche radicale (Syriza) va donc s'atteler ce mardi à former un gouvernement de coalition dont le programme, résolument hostile aux plans européens de sauvetage, ne fait qu'accentuer l'incertitude sur l'avenir du pays.

"Le risque (c'est) un défaut de la Grèce sur l'une de ses prochaines échéances, avec un degré de probabilité élevé, mais aussi le début des démarches nécessaires à organiser la sortie de la Grèce de la zone euro", indique dans une note l'intermédiaire CM-CIC Securities.

Les mouvements de marché étaient également accentués par des volumes d'échanges réduits en raison d'un jour férié en France.

Le secteur des télécoms évoluait à contre courant, son indice paneuropéen Stoxx600 progressant de 1,57%. Les valeurs européennes des télécoms sont soutenues par le projet d'America Movil de porter sa participation dans le néerlandais KPN à 28% dans le cadre d'un transaction de plus de 2,5 milliards d'euros. Le titre de l'opérateur néerlandais était en hausse de 19,4%.

La banque espagnole Bankia chutait de 5,89% alors que son président, Rodrigo Rato, a démissionné lundi, un départ qui ouvre la voie à un renflouement par le gouvernement.

La Grèce a émis 1,3 milliard d'euros de bons du Trésor à six mois mardi, avec un rendement en hausse de 14 points de base par rapport à la précédente adjudication de ce type en avril.

Les incertitudes dans la zone euro poussaient les investisseurs vers les placements considérés comme refuge. L'emprunt allemand à 10 ans (Bund) se détendait ainsi de quatre points de base à 1,571%, non loin de son plus bas historique à 1,549% touché la veille.

Les emprunts néerlandais étaient aussi recherchés, après une émission obligataire réussie des Pays-Bas, le rendement des obligations à 10 ans reculant à 2,13%.

Le Trésor belge a également émis pour 3,2 milliards d'euros de bons, le rendement ayant reculé pour les bons à trois mois mais augmenté pour ceux à six mois, selon les données publiées par l'agence de la dette.

L'euro était en baisse face au dollar, mais s'échangeait toujours au-dessus de 1,30 dollar, sur fond de regain des tensions autour de la crise de la dette en Europe.

La veille, la devise unique avait inscrit un plus bas de trois mois face au billet vert, mais les analystes estiment que le repli de la monnaie européenne pourrait être limité par le fait que beaucoup de cambistes ont déjà pris des positions à la baisse sur l'euro.

Les cours du pétrole évoluaient en net repli, le baril de brut léger américain reculant sous les 97 dollars tandis que le baril de Brent tombait sous les 113 dollars après avoir déjà touché un plus bas à 110 dollars la veille.

Les cours de l'or noir restent affectés par les craintes sur la croissance mondiale, après les mauvais chiffres de l'emploi américain vendredi et sur fond de nouvelles tensions dans la zone euro.

Les investisseurs surveilleront ce mardi soir la publication des stocks de pétrole hebdomadaires aux Etats-Unis. Selon les analystes, la tendance à la hausse des stocks devrait se poursuivre et continuer à mettre les cours sous pression.

Blandine Hénault pour le service français, édité par Benoît Van Overstraeten