L'indice paneuropéen EuroStoxx 50 lâche 0,74% à 11h10 GMT et l'EuroEurofirst 300 0,70%, après un mois de janvier qui s'est soldé par un recul de 3%.

À Paris, le CAC 40, monté jusqu'à 4.184 points dans les premiers échanges, perd 0,57% à 4.142,18 tandis que le Dax recule de 0,67% à Francfort et le FTSE de 0,25% à Londres.

A ce stade, les futures sur indices signalent une ouverture en repli de 0,2% à New York.

En Europe, malgré des indices PMI témoignant d'une accélération de la croissance du secteur manufacturier en janvier, la tendance baissière des dix dernières séances a rapidement repris le dessus après une timide tentative de rebond en début de journée.

"Il est encore trop tôt pour revenir a l'achat. La crise dans les pays émergents en a surpris plusieurs et les investisseurs occidentaux rapatrient leurs investissements, ce qui a un effet boule de neige qui risque d'engendrer davantage de volatilité", explique David Thébault, responsable du trading chez Global Equities à Paris.

La baisse est menée par les valeurs de l'assurance et de la banque, dont les indices sectoriels reculent de respectivement 1,7% et 1,4%, avec Axa (-2,9%), BBVA (-2,1%), Allianz (-1,9%) et UniCredit (-1,8%) en tête des replis de l'EuroStoxx 50.

A Londres, la banque Lloyds lâche 3,4%, plus forte baisse du FTSE, après avoir douché les espoirs d'un rétablissement rapide de son dividende, et Julius Baer décroche de 5,2% sur le marché suisse après des résultats 2013 inférieurs aux attentes.

En tête des baisses de l'EuroFirst 300, le distributeur Colruyt chute de 10,1% à Bruxelles, à un plus bas de sept mois, après avoir averti sur ses résultats. Dans le même secteur, Casino recule de 4,3%, la plus forte baisse du SBF-120 à Paris, en réaction à un abaissement de recommandation de Morgan Stanley.

Contre la tendance, Ryanair s'adjuge 5,6% pour signer la plus forte hausse de l'EuroFirst 300. Malgré une perte en octobre-décembre, la compagnie aérienne irlandaise maintient ses prévisions de bénéfice pour l'ensemble de l'exercice à fin mars et évoque de moindres pressions sur les prix. L'indice des valeurs des transports et loisirs gagne 1,8%, la meilleure performance des indices sectoriels de la zone euro.

Sur le marché des changes, l'euro reste chancelant autour de 1,3500 dollar après avoir égalé son plus bas de 10 semaines de 1,3479 touché vendredi à l'annonce d'un taux d'inflation redescendu à 0,7% en décembre dans la zone euro. Cette statistique a relancé les conjonctures sur de nouvelles mesures monétaires de la BCE, qui réunit jeudi son conseil des gouverneurs.

La devise européenne a parallèlement touché un plus bas de deux mois de 137,37 yens et les cambistes surveillent le niveau technique de 137,54, correspondant à la moyenne mobile sur 100 jours.

Du côté des devises émergentes, le won sud-coréen a connu sa plus mauvaise séance en sept mois et demi et le forint hongrois a touché un plus bas en dix mois, mais le baht thaïlandais a rebondi à la faveur de rachats de découvert après le déroulement pacifique des élections pendant le week-end.

Sur le marché pétrolier, le Brent de mer du Nord cède encore 0,34% à 106,04 dollars après avoir accusé en janvier sa plus forte baisse mensuelle depuis quatre mois. "Le Brent pâtit de l'agitation sur les marchés émergents qui a un effet de contagion sur d'autres marchés", note Tetsu Emori, gérant chez Astmax Investment en Asie.

Véronique Tison pour le service français, avec la contribution de Blaise Robinson, édité par Benoît Van Overstraeten