À Paris, l'indice CAC 40 abandonne 0,13% à 5.486,92 points vers 08h20 GMT. À Francfort, le Dax recule de 0,38% et à Londres, le FTSE perd 0,25%.

L'indice EuroStoxx 50 de la zone euro cède 0,34%, le FTSEurofirst 300 perd 0,25% et le Stoxx 600 recule de 0,24%.

Les marchés d'actions viennent de signer une semaine faste, avec es progressions hebdomadaires de 1,7% pour le Stoxx 600 ou encore de 2,18% pour le Dow Jones, les investisseurs ayant relativisé la nouvelle offensive douanière entre les Etats-Unis et la Chine.

Les tensions commerciales restent néanmoins dans la ligne de mire des opérateurs de marché. Selon le Wall Street Journal, la Chine a annulé la nouvelle série de négociations commerciales prévue prochainement avec les Etats-Unis ainsi que le déplacement à Washington du vice-Premier ministre Liu He programmé cette semaine.

Les investisseurs gardent aussi un oeil sur le Brexit après la position de fermeté affichée vendredi par la Première ministre britannique, Theresa May, qui a sommé Bruxelles de présenter une alternative à son plan de sortie de l'Union européenne, rejeté lors du sommet informel de Salzbourg, pour sortir les négociations de l'impasse.

Autre grand dossier politique du moment, celui du budget italien: le gouvernement de Rome doit présenter jeudi les grandes lignes de son projet de loi de finances pour 2019 et les opérateurs de marché redoutent un accroissement du déficit public qui viendrait mettre en difficulté la troisième économie de la zone euro, déjà lourdement endettée.

Mais le grand rendez-vous de la semaine pour les investisseurs sera mercredi la décision de politique monétaire de la Réserve fédérale (Fed). Une troisième hausse des taux cette année est largement anticipée mais la banque centrale sera surtout attendue sur la trajectoire de ses taux et ses éventuels commentaires sur le conflit commercial entre les Etats-Unis et leurs partenaires.

Les investisseurs seront aussi attentifs à l'intervention ce lundi du président de la Banque centrale européenne (BCE), Mario Draghi, au Parlement européen (à 13h00 GMT).

VALEURS

Outre une actualité politique et monétaire chargée, la cote en Europe est animée par plusieurs annonces de fusions-acquisitions. Parmi les plus fortes hausses du Stoxx 600, Randgold Ressources grimpe ainsi de 3,96% après l'annonce d'une offre de rachat amicale par le groupe minier aurifère canadien Barrick Gold.

Sky bondit pour sa part de 8,77% alors que le groupe de médias Comcast a remporté samedi l'enchère pour l'acquisition de l'opérateur britannique de télévision par satellite pour un montant de 30 milliards de livres sterling (33,4 milliards d'euros).

A Paris, Casino (-1,03%) évolue de façon erratique; le groupe stéphanois a déclaré avoir été contacté en vue d'un rapprochement par son concurrent Carrefour (+0,54%) qui a lui farouchement démenti.

Le secteur pétrolier (+0,74%) signe la deuxième plus forte hausse sectorielle en Europe, derrière les médias (+1,15%) à la faveur de la nette progression des cours du pétrole. TechnipFMC (+1,93%) enregistre ainsi la plus forte hausse du CAC 40.

PÉTROLE

Les cours du brut grimpent autour de 2%, le baril de Brent revenant au-dessus des 80 dollars, portés par la perspective d'une réduction de l'offre avant la mise en oeuvre des sanctions américaines contre l'Iran. L'Opep et la Russie, son principal pays allié en dehors du cartel, ont exclu dimanche toute augmentation supplémentaire de pétrole dans l'immédiat.

Selon plusieurs négociants, les prix du pétrole pourraient atteindre les 100 dollars (85 euros) le baril d'ici 2019 avec l'entrée en vigueur de sanctions américaines contre le régime de Téhéran.

EN ASIE

La séance a été peu animée sur les Bourses asiatiques, les marchés étant fermés en Chine continentale, au Japon et en Corée du Sud. Les informations évoquant la décision de la Chine d'annuler des discussions avec les Etats-Unis a toutefois pesé sur la Bourse de Hong Kong, en baisse de 1,62%, et sur l'indice MSCI regroupant les valeurs d'Asie et du Pacifique (hors Japon) (-0,9%).

A WALL STREET

La Bourse de New York a terminé vendredi dans le désordre avec un deuxième record de clôture consécutif pour le Dow Jones mais une séance plus difficile pour le Nasdaq, pénalisé par les poids lourds de la technologie avant la refonte des indices sectoriels du S&P-500.

L'indice Dow Jones a gagné 0,32%, le S&P-500 a terminé quasiment inchangé et le Nasdaq Composite a reculé de son côté de 0,51%.

Ce repli du Nasdaq s'explique largement par l'entrée en vigueur ce lundi de la recomposition des indices sectoriels du S&P 500, qui verra les géants d'internet intégrer un nouvel ensemble de valeurs de la communication et des médias.

Alphabet (-1,63%), Facebook (-1,86%), Twitter (-4,52%) et Netflix (-1,14%), tous concernés, ont souffert vendredi.

Les contrats à terme sur les indices américains signalent une ouverture lundi en repli de 0,3% à 0,4%.

TAUX

Les rendements italiens sont orientés en nette hausse, en amont de la présentation très attendue, jeudi, des prévisions budgétaires du gouvernement italien pour 2019, et d'une adjudication prévue le même jour.

Le rendement du BTP à dix ans gagne plus de cinq points de base, autour de 2,89%.

Le rendement des Treasuries à 10 ans se maintient à plus de 3% à quelques jours de la décision de politique monétaire de la Fed. Il évolue à 3,08% après avoir atteint 3,098% dans la matinée.

Celui du Bund allemand de même échéance s'affiche à 0,47%, après avoir franchi le seuil de 0,5% la semaine dernière, pour la première fois depuis juin. Il profite entre autres du recul moins marqué qu'attendu de l'indice Ifo du climat des affaires en Allemagne.

CHANGES

La livre sterling reprend des couleurs face au dollar et à l'euro après avoir lourdement chuté vendredi à la suite des déclarations de Theresa May sur le Brexit.

De son côté, l'euro est resté insensible à l'annonce d'une détérioration moins prononcée que prévu du moral des entrepreneurs allemands, mesuré par l'indice Ifo, en septembre. Il est stable face au dollar, autour de 1,1750.

La devise unique n'a pas non plus réagi aux déclarations, dimanche, d'Ewald Nowotny, membre du conseil des gouverneurs de la BCE, qui a appelé l'institut d'émission à accélérer la sortie du "mode crise" de sa politique monétaire.

L'indice dollar, qui mesure l'évolution du billet vert face à un panier de devises de référence, est pratiquement inchangé lundi. Le billet vert avait auparavant brièvement reculé face au yen dans les échanges en Asie après les informations de Wall Street sur une annulation par Pékin de la nouvelle série de négociations avec Washington.

MÉTAUX

Les incertitudes sur le discussions commerciales entre Pékin et Washington pèsent sur les cours des métaux industriels, après leurs récents plus hauts. Le cours du cuivre recule de 0,5% à Londres, après avoir bondi de plus de 4% vendredi ce qui l'avait porté à son plus haut niveau depuis le 10 juillet.

(Édité par Marc Angrand)

par Blandine Henault