À Paris, le CAC 40, qui gagnait 0,35% en fin de matinée et perdait 0,31% en milieu d'après-midi, a fini sur un repli symbolique de 0,02% (0,97 points) à 6.036,14 points et à Francfort, le Dax a reculé de 0,24% alors qu'à Londres, le FTSE 100 gagnait 0,39% grâce à la baisse de la livre.

L'indice EuroStoxx 50 a cédé 0,26%, le FTSEurofirst 300 0,25% et le Stoxx 600 0,18%.

La signature officielle par des dirigeants américains et chinois de l'accord commerciale de "phase 1" conclu il y a un mois doit être le grand événement de la semaine et aux yeux de nombreux investisseurs, il permettra de confirmer le reflux durable des tensions commerciales, même s'il ne répond pas à toutes les interrogations en suspens.

"L'accord de phase 1 pourrait se révéler n'être qu'une pause supplémentaire avant une nouvelle escalade ou une prolongation de la 'guerre froide' économique", prévient ainsi Adam Slater, économiste d'Oxford Economics, dans une note publiée lundi.

La confirmation d'une nouvelle baisse du marché automobile chinois en 2019, qui devrait se poursuivre cette année, est en outre venu rappeler aux investisseurs les conséquences économiques néfastes du conflit commercial.

Les marchés boursiers se préparent par ailleurs à la période des publications de résultats, qui débutera mardi à Wall Street avec les banques JPMorgan Chase, Citigroup et Wells Fargo. Les bénéfices de l'indice Standard & Poor's 500 américain sont attendus en baisse de 0,7% sur un an selon les données Refinitiv les plus récentes, en raison d'une chute de près de 40% de ceux du secteur de l'énergie.

VALEURS

L'indice Stoxx européen de l'automobile a fini la séance en baisse de 0,93%, le repli sectoriel le plus marqué du jour, après les prévisions du marché chinois. Daimler a cédé 1,08%, BMW 1,26% et Continental 2,61%.

A Paris, Renault a abandonné 2,82%, la plus mauvaise performance du CAC 40. Le titre a souffert des informations du Financial Times selon lesquelles de hauts dirigeants de Nissan ont accéléré des préparatifs secrets à l'éventualité d'un divorce d'avec Renault dans le sillage de l'affaire Carlos Ghosn.

A la hausse, Publicis (+2,77%) a profité d'une recommandation d'achat de Goldman Sachs, la banque américaine croyant à un rebond après trois années boursières difficiles pour le géant français de la publicité.

A WALL STREET

Au moment de la clôture en Europe, Wall Street évoluait en hausse, grâce entre autres à une nouvelle progression de grands groupes de hautes technologies comme Apple, Facebook ou Microsoft, mais sous les records inscrits vendredi: le Dow Jones gagnait 0,19%, le Standard & Poor's 500 0,42% et le Nasdaq Composite 0,54%.

LES INDICATEURS DU JOUR

Au Royaume-Uni, le produit intérieur brut (PIB) a vu sa croissance tomber à 0,6% seulement sur un an en novembre selon l'estimation officielle publiée en début de journée, soit son niveau le plus faible depuis 2012.

CHANGES

L'optimisme, même prudent, sur le commerce USA-Chine assure un soutien au dollar, qui progresse très légèrement face à un panier de devises de référence.

Il recule toutefois face à l'euro, qui se traite autour de 1,1135, et face au yuan chinois, très sensible aux fluctuations des tensions commerciales et qui a inscrit un plus haut de cinq mois et demi.

Mais le fait du jour sur le marché des changes est la baisse prolongée de la livre sterling en réaction aux indicateurs britanniques du jour, qui plaident en faveur d'une baisse de taux de la Banque d'Angleterre, évoquée récemment par plusieurs responsables de celle-ci.

La monnaie britannique cède près de 0,6% face au dollar et de 0,8% face à l'euro.

TAUX

Les rendements des emprunts d'Etat de référence de la zone euro ont fini la journée en nette hausse, un mouvement qui traduit la désaffection des investisseurs pour les actifs sans risque liée à l'apaisement des tensions commerciales et géopolitiques.

Celui du Bund allemand à dix ans a pris près de quatre points de base sur la journée pour finir à -0,194% et son équivalent français est remonté à 0,091%.

Sur le marché américain, le rendement des Treasuries à dix ans est en hausse de plus de deux points à plus de 1,85%.

PÉTROLE

Le marché pétrolier a creusé ses pertes au fil des heures, un mouvement favorisé par l'apaisement relatif des tensions au Moyen-Orient et des perspectives peu encourageantes d'évolution de la demande aux Etats-Unis.

Le Brent abandonne 0,97% à 64,35 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) cède 1,24% à 58,31 dollars.

Tous deux évoluent plus de 11% en dessous des pics atteints la semaine dernière pendant le bref épisode de tension armée entre les Etats-Unis et l'Iran.

(Marc Angrand)