Paris (awp/afp) - Les Bourses européennes ont fini en baisse lundi, minées par la décision de Google de couper les ponts avec Huawei, qui relance de plus belle les incertitudes sur le conflit commercial sino-américain.

Cette annonce est la conséquence directe de la spectaculaire décision prise mercredi par Donald Trump interdisant aux groupes américains de télécoms de commercer avec des sociétés étrangères jugées "à risque" pour la sécurité nationale.

Cette mesure ciblait notamment Huawei, le deuxième fabricant mondial de smartphones, soupçonné d'espionnage au profit de Pékin.

Les marchés, qui avaient plutôt bien absorbé l'escalade des taxes imposées par Washington et Pékin sur leurs importations respectives la semaine dernière, ont cette fois un peu plus accusé le coup.

"La montée en puissance des tensions sino-américaines à la suite du cas Huawei a entraîné un retour de l'aversion au risque", a souligné Marco Bruzzo, directeur général délégué de Mirabaud AM.

Les titres liés à l'informatique et plus particulièrement les fabricants de semi-conducteurs ont logiquement été touchés sur les diverses places européennes.

A Wall Street, les indices évoluaient dans le rouge à la mi-séance, le Dow Jones Industrial Average reculant vers 16H20 GMT de 0,12%, à 25.733,35 points, l'indice Nasdaq, à forte coloration technologique, de 0,95%, à 7.742,16 points, et l'indice élargi S&P 500 de 0,31%, à 2.850,61 points.

L'Eurostoxx 50 a lâché 1,63%.

La Bourse de Paris a cédé 1,46%, lestée par les semi-conducteurs comme STMicroelectronics (-9,08%) ou Soitec (-7,56%). Le secteur du luxe, sensible à la Chine, a aussi essuyé de lourdes pertes: LVMH a cédé 3,17%, Kering a fléchi de 3,60% et Hermès a reculé de 2,68%.

À Francfort, le Dax a suivi la tendance des autres places européennes en chutant de 1,61%. Et là aussi, le secteur technologique a été particulièrement touché avec Infineon qui a perdu 4,80%, Siltronic qui a baissé de 5,63% ou Dialog Semiconductor qui a reculé de 3,99%.

La Bourse de Londres bien qu'en baisse, a un peu plus limité les dégâts, en reculant de 0,51%. Les groupes particulièrement actifs en Chine, comme le spécialiste du luxe Burberry (-2,73%) ou le gérant d'actifs Prudential (-1,59%) ont fait partie des baisses les plus notables.

Ailleurs en Europe, toutes les places européennes ont vu rouge, Milan étant la plus durement touchée (-2,68%), plombée elle aussi par STMicroelectronics (-9,15%).

La Bourse d'Amsterdam a fini en baisse de 1,17%, celle de Madrid a perdu 0,87% et celle de Lisbonne a cédé 0,38%.

La Bourse suisse a suivi la même tendance (-0,80%) et celle de Bruxelles finissait bien dans le rouge (-1,91%).

afp/rp