Paris (awp/afp) - Les Bourses européennes ont repris leur souffle mardi, s'affichant en retrait après leur envolée de la veille qui avait été encouragée par une série d'annonces positives.

L'indice phare de la place de Paris, le CAC 40, a ainsi reculé de 0,89%. Ailleurs en Europe, la Bourse de Londres s'est repliée de 0,77%, celle de Francfort de 0,15% tandis que Milan et Madrid ont perdu respectivement 2,11% et 2,51%. A Zurich, le SMI a gagné 0,24%.

Après des hausses allant de plus de 3% à près de 6% lundi, "il est logique de voir aujourd'hui un marché qui est un peu plus en retrait" et décompresse, a estimé auprès de l'AFP Andrea Tuéni, un analyste de Saxo Banque.

Il s'agit d'une "consolidation dans un contexte de marché qui reste tendu", les craintes concernant "la rapidité de la reprise des économies, la possibilité d'une deuxième vague ou encore les tensions entre les États-Unis et la Chine" restant présentes en toile de fond, a-t-il complété.

Hausse du pétrole, déclarations rassurantes du patron de la Réserve fédérale américaine (Fed) Jerome Powell et annonce des résultats encourageants d'un vaccin potentiel contre le Covid-19, les nouvelles positives ont rythmé la journée lundi.

La France et l'Allemagne ont également proposé un plan de relance de 500 milliards d'euros afin d'aider l'Union européenne à surmonter la crise engendrée par la pandémie, via un mécanisme inédit de mutualisation de la dette européenne.

Alors que cette annonce avait entraîné une très forte détente du taux italien à dix ans lundi, le mouvement baissier s'est poursuivi ce mardi sur les dettes des pays considérés comme les plus fragiles de la zone euro, se propageant de façon plus marquée à la Grèce, l'Espagne et au Portugal.

Les propos du président de la Fed, qui était auditionné ce mardi devant le Sénat américain en même temps que le secrétaire américain au Trésor Steven Mnuchin, restent "une source d'attente assez importante pour les marchés", a encore relevé M. Tuéni.

Sodexo chute dans le sillage de Compass

M. Mnuchin a estimé que la mise à l'arrêt de l'économie américaine en raison de la pandémie posait un "risque de dommages durables", tout en jugeant que la réouverture de l'économie devait se faire d'une "manière équilibrée et sans danger" face au Covid-19.

Côté indicateurs, le moral des investisseurs allemand s'est amélioré en mai, poursuivant le rebond d'avril, signe d'un regain d'optimisme sur les marchés favorisé par l'allègement des mesures de confinement en Europe, selon le baromètre ZEW.

Aux États-Unis, les mises en chantier de logements privés ont chuté de 30,2% en avril par rapport à mars, qui avait déjà connu une baisse de plus de 20%, sous l'effet de la pandémie, selon les données du département du Commerce.

En matière de valeurs, le secteur automobile a pâti de la chute de 76,3% du marché européen en avril sur un an, qui a particulièrement touché les constructeurs français. Renault a baissé de 10,85% à 16,94 euros et Peugeot de 5,62% à 11,58 euros.

Sodexo a été plombé (-8,05% à 56,42 euros) dans le sillage des résultats de son homologue britannique Compass (-3,42% à 1.114,00 pence), qui a annoncé un bénéfice net en recul de 12% sur un an et des performances financières qui devraient se dégrader à partir d'avril en raison du confinement.

La suspension de l'interdiction par le gendarme français des marchés des positions courtes (ou vendeuses) et des ventes à découvert (pratique spéculative pour tirer profit d'un recul), a affecté des titres qui avaient été en partie protégés par cette mesure, à l'instar de Klépierre (-12,95% à 14,29 euros) ou Air France-KLM (-8,97% à 3,77 euros).

afp/rp