À Paris, l'indice CAC 40 recule de 0,13% à 5.534,52 points vers 08h00 GMT. À Francfort, le Dax abandonne 0,24% et à Londres, le FTSE cède 0,07%.

L'indice EuroStoxx 50 de la zone euro perd 0,1%, le FTSEurofirst 300 recule de 0,1% et le Stoxx 600 se replie de 0,14%.

L'indice paneuropéen a bouclé vendredi une septième semaine consécutive de hausse, une première depuis 2015.

A Milan, le Footsie MIB limite son repli (-0,24%) en dépit de la perspective de plus en plus précise de l'avènement d'un gouvernement populiste en Italie après les élections du 4 mars qui n'ont produit aucune majorité au Parlement.

Le mouvement antisystème 5 Etoiles (M5S) et la formation d'extrême-droite la Ligue ont passé le week-end en conciliabules pour élaborer un programme commun de gouvernement et ont fait état dimanche soir d'avancées vers la désignation du futur président du Conseil italien.

"Il s'agissait de notre scénario du pire il y a trois mois. Étonnamment, le marché semble prendre plutôt bien la nouvelle pour le moment", indiquent les économistes de Société Générale.

"Toutefois, ce gouvernement ne devrait pas avoir suffisamment de marges de manoeuvre politique et financière pour aboutir à un important dérapage budgétaire, comme mentionné dans les deux programmes", ajoutent-ils.

Sur le marché des taux, le rendement du 10 ans italien prend près de deux points de base, à 1,92%, une hausse identique à celui du Bund allemand de référence (0,58%).

REGAIN DE VIGUEUR DE L'EURO

Le rebond de l'euro, qui revient autour de 1,1980 dollar après être tombé jusqu'à 1,1821 la semaine dernière, ôte un facteur de soutien aux indices actions en Europe.

Le dollar, qui recule de 0,2% face à un panier de devises de référence, montre des signes d'essoufflement, traduisant l'incapacité du rendement de l'emprunt d'Etat américain à 10 ans à se maintenir au-dessus du seuil de 3%.

De la même façon, les Bourses européennes ne disposent plus du soutien apporté par la nette hausse des cours du brut, qui a favorisé les valeurs énergétiques. Les prix du pétrole évoluent en baisse de l'ordre de 0,5% lundi, pénalisés par des prises de bénéfices et des signes d'une augmentation de la production aux Etats-Unis.

Le compartiment du pétrole et gaz (-0,4%) accuse lundi l'une des plus fortes baisses sectorielles en Europe.

Les marchés d'actions, en Europe comme aux Etats-Unis, conservent néanmoins un atout de taille : la bonne saison de publications de résultats du premier trimestre.

Outre-Atlantique, où le bal des publications est quasiment terminé, les entreprises du S&P-500 semblent avoir augmenté leurs bénéfices par action de 26%, selon les données Thomson Reuters I/B/E/S.

Le Dow Jones et le S&P 500 ont gagné respectivement 2,4% et 2,7% la semaine dernière, leurs plus fortes progressions hebdomadaires depuis mars. Les deux indices sont repassés au-dessus de leur moyenne mobile sur 100 jours, un mouvement qu'une partie des investisseurs considèrent comme un signal positif à court terme.

En Europe, les profits des sociétés du Stoxx 600 devraient avoir progressé de l'ordre de 4% au premier trimestre.

TRUMP LÂCHE DU LEST SUR ZTE

Autre facteur positif pour les marchés, les signes d'apaisement des tensions entre les Etats-Unis et la Chine après les propos de Donald Trump dimanche sur l'équipementier télécoms chinois ZTE. Le président américain a indiqué dimanche qu'il collaborait avec son homologue chinois Xi Jinping pour permettre à ZTE, frappé par des sanctions américaines, de reprendre rapidement ses activités.

"Le fait que Trump travaille désormais à trouver une solution pour ZTE marque le dernier signe de dégel des relations entre Pékin et Washington", indiquent les analystes de JPMorgan.

Cela pénalise en revanche les équipementiers européens Ericsson (-1,64%) et Nokia (-2,92%), qui auraient pu profiter des déboires de leur concurrent chinois.

A Lisbonne, EDP Energias de Portugal grimpe de 10,29% après l'offre de rachat du groupe public chinois China Three Gorges, le principal actionnaire du groupe portugais avec 23% du capital.

La banque néerlandaise ABN AMRO chute de 4,71% après des résultats trimestriels pénalisés par des dépréciations.

A Paris, Airbus (-1,46%) est notamment pénalisé par le regain de vigueur de l'euro, ainsi que par les inquiétudes entourant le dossier iranien après le retrait des Etats-Unis de l'accord de 2015 encadrant le programme nucléaire de l'Iran.

Renault abandonne pour sa part 0,15% après la publication des résultats de son partenaire japonais Nissan.

(Édité par Patrick Vignal)

par Blandine Henault