Paris (awp/afp) - Les marchés européens ont poursuivi mercredi leur consolidation de la veille, les préoccupations liées à l'évolution de la pandémie altérant l'optimisme récent des investisseurs quant au rebond économique.
Les indices européens ont ouvert en légère baisse et accentué leurs pertes alors que Wall Street montait en début de séance.
Ainsi, Paris a reculé de 1,24% pour retomber sous les 5.000 points. Francfort a perdu 0,97% pour repasser sous les 12.500 points. Londres s'est replié dans une moindre mesure (-0,55%) tout comme Milan (-0,57%). Madrid affiche en revanche la plus forte baisse (-1,62%). A Zurich, le SMI a perdu 0,29%.
"La situation sanitaire aux Etats-Unis semble avoir un impact plus fort sur les actions européennes que de l'autre côté de l'Atlantique", observe David Madden, analyste pour CMC Markets.
Les Etats-Unis ont passé mercredi le cap des trois millions de cas officiels de Covid-19, moins d'un mois après avoir passé celui des deux millions, selon le vice-président Mike Pence et l'université Johns Hopkins.
La première puissance économique mondiale est donc de loin la plus touchée par la pandémie, autant en nombre de cas que de décès, dans un contexte d'envolée mondiale des infections et des mesures de reconfinement.
Toutefois, l'administration Trump, qui a officiellement notifié mardi à l'ONU son retrait de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), n'envisage pas de fermer à nouveau l'économie du pays.
"On fait face depuis deux jours à des prises de bénéfices sur les marchés européens des actions qui sont dues à la publication imminente des résultats d'entreprises du deuxième trimestre" la semaine prochaine en Europe et aux Etats-Unis, indique à l'AFP Valentin Bulle, gérant actions chez Dôm Finance.
"Les investisseurs ont plutôt envie de vendre les actifs risqués en ce moment, mais la prise de profits est peut-être temporaire. Le marché est en phase d'attente", ajoute-t-il.
"Les investisseurs attendent un signal fort des gouvernements avec peut-être de nouveaux stimuli budgétaires notamment aux Etats-Unis", où plusieurs membres de la Réserve fédérale américaine ont d'ailleurs rappelé la volonté de l'institution de rester en soutien de l'activité, complète-t-il.
Sur le Vieux Continent, la chancelière Angela Merkel a appelé mercredi les Européens à la solidarité et à une adoption cet été du plan de relance de 750 milliards d'euros proposé par la Commission européenne, pour sortir de la crise du coronavirus. Un sommet extraordinaire est prévu à Bruxelles les 17 et 18 juillet et les dirigeants des 27 pays de l'UE devront se prononcer à l'unanimité.
Depuis une quinzaine de jours, les marchés semblaient être devenus insensibles aux mauvaises nouvelles sanitaires, persuadés de pouvoir compter pour longtemps sur des soutiens économiques et monétaires.
A la surprise des analystes, les réserves de pétrole brut aux Etats-Unis sont reparties à la hausse la semaine dernière, selon un rapport hebdomadaire de l'Agence américaine d'information sur l'Energie (EIA).
Sur le marché obligataire, le Bund, taux allemand à dix ans, considéré comme une valeur refuge, s'est détendu à -0,44% contre -0,40% à la clôture de la veille.
Les valeurs cycliques en berne
Sur le tableau des valeurs, les cycliques, partie de la cote la plus dépendante de la conjoncture économique dont font partie les secteurs aéronautique et automobile, ont le plus souffert.
Sur la cote parisienne, AIRBUS a glissé de 2,18% à 65,83 euros, alors que plusieurs milliers de salariés ont manifesté dans l'enceinte du groupe, à la périphérie toulousaine, contre le plan de suppression d'emplois annoncé.
A Francfort, le fabricant de pièces de moteurs pour avions MTU AERO ENGINES (-3,71% à 149,15 euros) et l'équipementier automobile CONTINENTAL (-4,03% à 84,24 euros) ont fini en bas de tableau.
A Londres, le secteur des transports n'a pas goûté au plan de relance britannique d'un montant de 30 milliards de livres (33 milliards d'euros) : IAG (British Airways) a perdu 3,85% à 212,10 pence et EasyJet a fini en net retrait, lâchant 6,57% à 656,80 pence.
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