Les principales Bourses européennes évoluent sans tendance claire mercredi en début de séance, les investisseurs réagissant avec prudence à un premier débat volcanique entre Donald Trump et Joe Biden en vue de l'élection présidentielle américaine du 3 novembre.

À Paris, l'indice CAC 40 est quasiment inchangé (+0,01% à 4.832,34 points) vers 07h40 GMT. À Francfort, le Dax cède 0,05% et à Londres, le FTSE grappille 0,04%.

L'indice EuroStoxx 50 de la zone euro abandonne 0,05%, le FTSEurofirst 300 perd 0,16% et le Stoxx 600 gagne 0,08%.

Un indicateur chinois encourageant contribue à soutenir les indices. La croissance de l'activité du secteur des services de la deuxième économie du monde s'est en effet poursuivie de manière solide en septembre grâce à une flambée de la demande venue de l'étranger. Son indice PMI calculé par Caixin/Markit est resté quasiment stable en septembre, s'établissant à 53,0 contre 53,1 le mois précédent.

Mais le choc qui a opposé Donald Trump à Joe Biden pèse sur la tendance, le risque politique aux Etats-Unis limitant la prise de risque.

Le président républicain et son rival démocrate se sont vivement opposés mardi sur la gestion de l'épidémie de coronavirus et l'intégrité du scrutin qui approche lors d'une première confrontation marquée par les attaques personnelles et les interruptions.

"Ce débat ne fut qu'un match entre deux personnalités, Donald Trump voulant prouver que personne ne lui résiste et Joe Biden s'employant à montrer qu'il sait faire face à toutes les situations", commente Hervé Goulletquer, stratégiste de La Banque Postale Asset Management.

"Pour le marché, la perspective cauchemardesque est un résultat serré qui ouvre la porte à des démarches de contestation de celui-ci. L'incertitude s'installerait pour un temps et pourrait être accentuée par un ralentissement de l'activité économique, pour cause de moindre soutien budgétaire", ajoute-t-il.

VALEURS EN EUROPE

Suez grimpe de 6,97% dans les premiers échanges à Paris après l'amélioration par Veolia (+1,45%) de son offre de rachat de 29,9% de la part d'Engie (+1,99%) dans le capital de Suez, la portant de 15,50 euros à 18 euros par action.

Cette nouvelle proposition sera caduque ce mercredi soir à minuit, précise le groupe français dans un communiqué.

A la baisse, Alstom perd 2,40% après l'annonce par Bouygues du placement de 11 millions d'actions du groupe industriel.

Les variations sectorielles sont plutôt modérées dans les premiers échanges avec tout de même un repli de 0,86% pour le compartiment du secteur des transports et des loisirs, en première ligne dans la crise sanitaire.

EN ASIE

A Tokyo, l'indice Nikkei a creusé ses pertes au fil de la séance pour céder 1,5% à la clôture dans la foulée du débat entre Donald Trump et Joe Biden.

Les Bourses chinoises ont pour leur part effacé leurs gains après avoir été soutenues par le dernier indicateur encourageant sur l'activité dans les services. L'indice SSE Composite la Bourse de Shanghai a terminé en baisse de 0,2%.

A WALL STREET

Les contrats à terme sur les indices américains reculent de 0,7% à 0,8% après le repli déjà observé mardi soir, la prudence étant déjà de mise avant le débat.

L'indice Dow Jones a cédé 0,48%, à 27.452,66 points. Le S&P-500 a perdu 0,48% à 3.335,48 points et le Nasdaq Composite a reculé de 0,29% à 11.085,25 points.

CHANGES/TAUX

La prudence des investisseurs se ressent aussi sur le marché des devises où les mouvements sont limités. Le dollar se stabilise face à un panier de devises de référence et l'euro recule légèrement, à 1,1723, après un pic d'une semaine à 1,1755 atteint plus tôt en séance.

Le calme règne également sur le marché obligataire, où les rendements des emprunts d'Etat de référence progressent modestement, à 0,653% pour celui des Treasuries à dix ans et -0,536% pour son équivalent allemand.

Les investisseurs pourraient réagir à la publication à 12h15 GMT de l'enquête ADP sur l'emploi privé aux Etats-Unis puis à celle à 12h30 GMT du PIB américain pour le deuxième trimestre.

PÉTROLE

Les cours du brut prolongent leur repli après avoir perdu plus de 3% mardi, la hausse des cas d'infection au coronavirus dans le monde faisant craindre la mise en place de nouvelles restrictions susceptibles de peser sur la demande en carburant.

Le baril de Brent abandonne 0,8% à 40,70 dollars et celui du brut léger américain (WTI) perd 0,7% à 39,01 dollars.

(Edité par Jean-Michel Bélot)

par Patrick Vignal