La prudence en ce début de semaine est alimentée en outre par la tenue, mardi, des élections de mi-mandat aux Etats-Unis qui ont décalé d'un jour la réunion de la Réserve fédérale (Fed) qui rendra de ce fait sa décision sur ses taux jeudi.

À Paris, l'indice CAC 40 abandonne 0,03% à 5.100,85 points vers 09h00 GMT. À Francfort, le Dax cède 0,07% et à Londres, le FTSE recule de 0,09%.

L'indice EuroStoxx 50 de la zone euro perd 0,07%, le FTSEurofirst 300 se replie de 0,02% et le Stoxx 600 cède 0,08%.

En dépit des propos optimistes de Donald Trump sur un accord commercial avec la Chine, et l'annonce lundi par Pékin de son intention de réduire ses droits de douane, les investisseurs restent très prudents face au risque d'intensification des tensions entre les deux pays.

Les négociations attendues ce mois-ci s'annoncent cruciales avant la rencontre prévue entre Donald Trump et son homologue chinois Xi Jinping en marge du sommet du Groupe des 20 en Argentine les 30 novembre et 1er décembre.

Le resserrement monétaire de la Fed, qui provoque une remontée des taux longs américains, reste également un sujet d'inquiétudes. La parution, vendredi, d'un rapport sur l'emploi très solide a alimenté la perspective d'une hausse des taux lors de la réunion de décembre.

Les investisseurs s'attendent à ce que la banque centrale américaine opte pour le statu quo cette semaine en raison de l'incertitude entourant les élections de mi-mandat aux Etats-Unis.

Les enquêtes d'opinion suggèrent que les démocrates pourraient reprendre la majorité à la Chambre des représentants et les républicains conserveraient leur position dominante au Sénat.

En Europe, l'attention reste concentrée sur les négociations autour du Brexit tandis que l'Eurogroupe qui se tient lundi devrait être l'occasion de refaire le point sur la situation budgétaire italienne.

AUX VALEURS

En tête du SBF 120, et parmi les plus fortes hausses du Stoxx 600, Ingenico grimpe de 4,27% après avoir annoncé le départ de son PDG Philippe Lazare dans le cadre d'une évolution de sa gouvernance qui se traduit par une séparation des fonctions de président et de directeur général.

Le groupe, devenu une cible après des performances décevantes, avait dit fin octobre réfléchir à une évolution de sa gouvernance. Les changements annoncés lundi sont plus incisifs et rapides que prévu, pointent les analystes de Bryan Garnier.

Bureau Veritas (+1,53%) profite quant à lui d'un relèvement du conseil de Credit Suisse à "surperformance". L'intermédiaire financier souligne la faiblesse récente du titre et les propos plus encourageants des Etats-Unis sur leurs relations commerciales avec la Chine.

En tête du Stoxx 600, le finlandais Elisa grimpe de près de 5%, porté par un relèvement de deux crans du conseil de Bank of America-Merrill Lynch à "achat".

A l'inverse, l'assureur spécialisé britanique Hiscox chute de plus de 7% après avoir prévenu d'un ralentissement de sa croissance sur le quatrième trimestre.

Lanterne rouge du SBF 120, Eramet recule de 2,91% dans le sillage de la baisse des cours du nickel.

De son côté, le secteur bancaire réagit peu aux résultats des tests de résistance des établissements de l'Union européenne, qui n'ont pas réservé de mauvaises surprises. L'indice Stoxx des banques est pratiquement inchangé.

EN ASIE

La Bourse de Tokyo a fini en baisse de 1,55% lundi, pénalisée par les incertitudes entourant un éventuel accord commercial entre les Etats-Unis et la Chine et par le plongeon du poids lourds de la cote Fast Retailing, après l'annonce d'une baisse de ses ventes en octobre au Japon.

Les Bourses chinoises ont aussi clôturé en net repli, la prudence dominant sur le front commercial. L'indice composite à Shanghai a cédé 0,41% tandis que l'indice HSI à Hong Kong a perdu 2,08%.

Le sentiment de marché n'a guère été aidé par la parution de l'indice PMI Caixin/Markit du secteur des services en Chine, tombé en octobre à son plus bas niveau depuis septembre 2017, à 50,8 contre 53,1 en septembre.

A WALL STREET

Les contrats à terme sur les indices new-yorkais suggèrent une ouverture en légère baisse, après le repli déjà observé vendredi. Après trois jours de hausse d'affilée, le sentiment de marché a été refroidi en fin de semaine par des prévisions décevantes d'Apple et les propos du conseiller économique de la Maison blanche qui s'est déclaré moins optimiste sur l'imminence d'un accord commercial avec la Chine.

TAUX

Le rendement des emprunts d'Etat américains à dix ans retombe sous le seuil de 3,20% lundi après avoir grimpé jusqu'à 3,224% vendredi à l'annonce des chiffres de l'emploi et des salaires aux Etats-Unis qui ont alimenté les anticipations d'une hausse des taux de la Fed en décembre.

Le rendement du Bund allemand de même échéance, référence pour la zone euro, suit la tendance et s'éloigne d'un pic depuis le 23 octobre touché vendredi.

En revanche, les rendements des obligations souveraines italiennes grimpent sur fond de tensions persistantes sur la politique budgétaire de Rome qui devrait être au centre des débats de l'Eurogroupe.

"Nous nous attendons à ce que l'Eurogroupe soutienne les actions de la Commission européenne", expliquent les économistes de Société générale. "De plus, cette semaine, la Commission européenne publiera ses prévisions automnales qui devraient souligner le fait que le déficit italien pour 2019 pourrait être bien plus élevé que suggéré par l'Italie".

Le taux italien à dix ans gagne plus de cinq points de base, à 3,364%.

CHANGES

Le rapport sur l'emploi américain n'a que peu soutenu le dollar, qui évolue en légère baisse lundi face à un panier de devises de référence. L'euro est inchangé, autour de 1,1380 dollar.

Le mouvement le plus notable reste sur la livre sterling, qui a touché un pic depuis le 22 octobre face au billet vert, soutenue par des espoirs d'accord entre Londres et Bruxelles sur les conditions de sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne.

Un article du Sunday Times a suggéré qu'un accord douanier pour la totalité du Royaume-Uni serait inscrit dans l'accord sur le Brexit, mais le bureau de la Première ministre britannique Theresa May a qualifié cette information de "spéculation".

PÉTROLE

Les cours du brut évoluent en baisse en dépit de la mise en oeuvre des sanctions américaines contre l'Iran, Washington ayant concédé des exemptions temporaires à plusieurs pays qui pourront continuer à importer du pétrole iranien.

"Le fait qu'un certain nombre de pays soient autorisés à acheter du pétrole iranien devrait signifier que la baisse de l'offre ne sera pas aussi sévère que redouté initialement", observe David Madden, chez CMC Markets.

Le baril de Brent se traite autour de 72,65 dollars et le baril de brut léger américain autour de 62,85 dollars.

(Édité par Juliette Rouillon)

par Blandine Henault