Paris (awp/afp) - Les Bourses européennes ont mis fin jeudi à une série de hausses dans un marché très calme au coeur de l'été, peu émues par une statistique américaine sur l'emploi.

Paris a lâché 0,61%, Londres 1,50%, Francfort 0,50%, et Milan 1,50%. Ces quatre places ont mis fin à quatre séances d'affilée de hausse. Madrid a de son côté perdu 0,62%. A Zurich, le SMI a cédé 0,18%.

"Le marché est essentiellement dirigé par les algorithmes" en cette période estivale, observe Christopher Dembik, responsable de la recherche économique chez Saxo Banque.

Alors que de nombreux acteurs de la Bourse sont actuellement en vacances à l'approche du week-end du 15 août, les volumes des échanges ont fortement diminué depuis le début de la semaine, laissant aux rares investisseurs présents et aux machines la tâche d'arbitrer souvent sur des niveaux techniques.

"Le marché est en phase de consolidation", a par ailleurs affirmé M. Dembik à propos de la séance de jeudi, après une nette progression sur les séances précédentes.

"Les grands rendez-vous sont derrière nous", ajoute l'expert, citant les résultats d'entreprises du deuxième trimestre et l'absence d'attentes imminentes de la part des investisseurs concernant l'action des Banques centrales.

Chômage

Attendue comme l'un des seuls événements du jour, la statistique sur les nouvelles inscriptions au chômage aux Etats-Unis n'a pas sorti les marchés de leur torpeur.

Elles ont reculé la semaine dernière, passant sous la barre du million pour la première fois depuis mars, selon les chiffres publiés par le département du Travail.

Si l'Europe a clôturé en baisse, Wall Street hésitait: le Dow Jones perdait 0,15%, le Nasdaq gagnait 0,94% et le S&P 500 0,13% à 16H30 GMT.

La pandémie de Covid-19 continuait à faire partie des sujets chauds, ayant tué plus de 750.000 personnes dans le monde depuis sa découverte en Chine en décembre, selon un comptage réalisé par l'AFP à partir de sources officielles jeudi.

"Si la pandémie va occuper les investisseurs pendant un certain temps, la panique encore présente au printemps ne se fait plus sentir", affirme Milan Cutkovic, analyste d'AxiCorp.

"Les investisseurs anticipent de nouvelles mesures de relance économique massives et supposent que la politique monétaire expansive en Europe et aux États-Unis se poursuivra pendant longtemps", ajoute l'expert.

Du côté des valeurs, le secteur pétrolier a reculé, affecté par la révision en baisse par l'Agence internationale de l'énergie (AIE) de ses prévisions de la demande mondiale de pétrole pour 2020 et 2021. BP a perdu 1,98% à 301,20 pence, Royal Dutch Shell (action "B") 2,66% à 1.160,40 pence, et Total 1,25% à 33,99 euros.

Le prestataire de paiement allemand en faillite Wirecard a plongé de 10,56% à 1,44 euro après l'annonce de son éviction du Dax le 21 août prochain.

La biotech Genkyotex, cotée à Paris, a bondi de 33,79% à 2,93 euros, après l'annonce de l'acquisition de 62,7% de l'entreprise par Calliditas Therapeutics, à un prix de 2,80 euros par action.

afp/rp