Paris (awp/afp) - La plupart des Bourses européennes ont cédé du terrain après la décision américaine de taxer les importations européennes, canadiennes et mexicaines d'acier et d'aluminium, une annonce qui a effacé les effets positifs d'une reprise des discussions en Italie pour former un gouvernement

Le Mouvement Cinq Etoiles (M5S, antisystème) et la Ligue (extrême droite) ont relancé jeudi leur tentative de former un gouvernement, ce qui rassurait quelque peu les marchés qui craignaient que le blocage politique ne débouche sur la tenue d'un nouveau scrutin susceptible de renforcer les partis eurosceptiques.

Mais l'annonce de l'application dès vendredi des mesures protectionnistes américaines a remis les tensions commerciales au premier plan. L'UE doit annoncer des "contre-mesures" dans les prochains heures.

Wall Street restait toutefois sur ses gardes à la mi-séance, l'indice vedette Dow Jones Industrial Average perdant 0,82% à 24.465,46 points et l'indice élargi S&P 500 0,34% à 2.714,73 points. Le Nasdaq parvenait à grappiller 0,14% à 7.473,11 points.

"Si le marché pensait vraiment que les Etats-Unis entrent dans une guerre commerciale frontale avec non seulement l'Union européenne, mais aussi le Canada et le Mexique, ses deux principaux partenaires commerciaux, les indices chuteraient beaucoup plus", a estimé Gregori Volokhine de Meeschaert Financial Services.

"Les investisseurs ont pris l'habitude de volte-face de la part de l'administration Trump et considèrent sans doute les dernières décisions comme une nouvelle tactique dans un processus de négociations encore en cours", a-t-il relevé.

L'Eurostoxx 50 a perdu 1%

L'indice Dax de la Bourse de Francfort a lâché 1,40% à 12.604,89 points.

Deutsche Bank a dégringolé à son plus bas historique en clôture (-7,15% à 9,16 euros) après avoir été placée par un régulateur américain sur la liste des banques "à problèmes". Dans son sillage, sa rivale Commerzbank perdait 2,62% à 8,74 euros.

Deutsche Börse, à contre-courant, a pris 1,24% à 114,40 euros, après l'annonce d'un plan de 350 suppressions de postes, un investissement de 270 millions d'euros et le recrutement de centaines de personnes d'ici 2020 pour se renforcer sur les nouvelles technologies.

L'indice CAC 40 de la Bourse de Paris a cédé 0,53% à 5.398,40 points.

BNP Paribas a reculé de 2,18% à 53,06 euros, Société Générale lâchant 1,65% à 36,85 euros et Crédit Agricole 1,22% à 11,74 euros.

A l'inverse, le secteur technologique s'est apprécié, à l'image de Dassault Systèmes (+4,84% à 120,15 euros), Atos (+3,70% à 116,20 euros) ou encore Worldline (+3,92% à 49,36 euros).

Alstom a pris 1,25% à 40,50 euros, à la suite du feu vert du ministère français de l'Economie pour la fusion du constructeur ferroviaire avec les activités mobilité de l'allemand Siemens.

Air France-KLM a lâché 3,21% à 6,81 euros.

L'indice FTSE-100 de la Bourse de Londres a terminé proche de l'équilibre (+0,02% à 7.691,38 points).

Barclays a perdu 0,97% à 197,24 pence, HSBC 0,72% à 720,60 pence, Lloyds Banking Group 1,54% à 63,21 pence et RBS 0,36% à 275,10 pence.

Le groupe de chimie Johnson Matthey a grimpé de 3,41% à 3.513 pence.

La société de construction irlandaise CRH était recherchée (+3,17% à 2.765 pence) après l'annonce d'une réorganisation de ses activités et une possible vente de sa division de distribution en Europe.

Les opérateurs télécoms ont en revanche été à la peine, à l'image de Vodafone (-1,57% à 191,82 pence).

A Milan, l'indice FTSE mib a cédé 0,06% à 21.784 points, tandis que le spread était descendu dans l'après-midi à 238 points.

Banco BPM a réalisé la meilleure performance (+2,38% à 2,2195 euros), suivi de Generali Ass (+2,32% à 14,55 euros) et de Mediaset Spa (+2,08% à 2,85 euros).

Unipol SAI a enregistré la plus mauvaise performance (-4,42% à 1,882 euro), derrière Tenaris (-3,25% à 15,35 euros) et Unipol (-2,52% à 3,643 euros).

La Bourse de Madrid a cédé 1,05% à 9.465,50 points, sur fond d'incertitude politique en plein débat sur une motion de censure visant à renverser le gouvernement de Mariano Rajoy.

Le secteur bancaire était l'un des plus touchés: Banco Santander a reculé de 1,58% à 4,60 euros, BBVA de 1,30% à 5,84 euros, CaixaBank de 2,55% à 3,64 euros et Banco Sabadell de 3,49% à 1,44 euro.

Les valeurs énergétiques étaient aussi en berne, à l'instar d'Iberdrola (-1,65% à 6,07 euros), tout comme Telefonica (-1,04% à 7,55 euros) et Inditex (-1,42% à 27,01 euros).

Le n°1 mondial des réservations de voyage Amadeus a terminé dans le vert (+0,65% à 67,90 euros), tout comme le groupe de BTP Ferrovial (+0,43% à 17,43 euros).

L'indice AEX de la Bourse d'Amsterdam a reculé de 0,85% à 552,85 points.

La banque ABN Amro a chuté de 4,16% à 22,14 euros et l'assureur ASR Nederland a perdu 2,28% à 36,04 euros.

L'éditeur professionnel Wolters Kluwer a pris 1,54% à 47,99 euros et le groupe de biotechnologie Galapagos 1,30% à 86,96 euros.

L'indice PSI 20 de la Bourse de Lisbonne a gagné 0,46% à 5.468,67 points.

La banque BCP a bondi de 1,87% à 0,2512 euro.

Côté énergétiques, Galp Energia a pris 0,73% à 15,895 euros, EDP a cédé 1,18% à 3,35 euros et sa filiale dans les renouvelables EDP Renovaveis gagné 0,69% à 8,045 euros.

Jeronimo Martins a reculé de 0,52% à 13,45 euros.

Le papetier The Navigator a pris 1,14% à 5,34 euros.

L'indice SMI de la Bourse suisse a chuté de 1,42% à 8.456,95 points.

Seul Swatch était dans le vert (+0,67% à 478,20 francs suisses suisses).

Lanterne rouge, Swiss Re a dégringolé de 2,65% à 85,18 francs suisses suisses.

UBS a reculé de 2,14% à 14,85 francs suisses suisses et Credit Suisse de 1,83% à 15,02 francs suisses suisses. Julius Baer a perdu 1,78% à 57,50 francs suisses suisses.

Les poids lourds de la cote n'ont pas résisté non plus: le géant de l'agroalimentaire Nestlé a cédé 1,17% à 74,38 francs suisses suisses, le groupe pharmaceutique Novartis 2,09% à 72,96 francs suisses suisses et son concurrent Roche de 1,38% à 211,05 francs suisses suisses.

L'indice Bel 20 de la Bourse de Bruxelles a reculé de 0,54% à 3.764,22 points.

afp/rp