Paris (awp/afp) - Les Bourses européennes ont terminé la séance en baisse jeudi, toujours suspendues à un accord au Congrès américain sur un plan de relance massif et pas encouragées par la réunion de la Banque d'Angleterre.

Francfort a le mieux résisté à la tendance, ne perdant que 0,54%. Paris a cédé 0,98%, Madrid 1,16%, Londres 1,27% et Milan 1,34%. A Zurich, le SMI a abandonné 0,31%.

Wall Street évoluait sans tendance marquée: à 18H45 (16H45 GMT), le Dow Jones gagnait 0,11%, le Nasdaq 0,23% alors que le S&P500 reculait de 0,02%.

"Les responsables politiques américains n'ont pas encore trouvé de compromis concernant le plan de relance, et le président Donald Trump a menacé d'agir seul", note David Madden, analyste de CMC Markets.

D'un montant de 1.000 milliards de dollars, le plan cible les collectivités, entreprises et ménages frappés par les conséquences de la pandémie.

"Les aides sont concrètes et vont directement aux ménages et à l'économie, donc les marchés attendent ce plan", juge Lara Nguyen, experte en investissements financiers au sein de Milleis Banque.

Toutefois, les points de discorde, comme le montant de l'allocation chômage exceptionnelle, continuent de paralyser les négociations.

Autre source de préoccupation, "les relations du gouvernement américain avec la Chine sont sous pression", selon David Madden. Le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo a affirmé mercredi vouloir bannir certaines applications chinoises jugées à risque pour la sécurité nationale des plateformes d'achat des opérateurs mobiles et des fabricants de téléphones américains.

En début de journée, la Banque d'Angleterre a conservé le statu quo sur ses taux d'intérêt, se montrant légèrement plus optimiste pour la croissance en 2020 mais plus pessimiste pour 2021.

"Les investisseurs ont été déçus car ils attendent soit un soutien budgétaire, soit un soutien monétaire", les deux ayant aidé le rebond du marché depuis la mi-mars explique Mme Nguyen.

Sur le plan des indicateurs, les chiffres des nouveaux demandeurs d'emploi aux États-Unis ont positivement surpris les analystes: 1,19 million de personnes se sont nouvellement inscrites au chômage la semaine dernière, en baisse par rapport aux 1,43 million de personnes de la semaine précédente.

Vendredi, les chiffres mensuels de l'emploi américain seront particulièrement attendus.

Le marché de la dette souveraine européenne s'est encore détendu légèrement jeudi, d'une ampleur similaire pour les principaux pays.

A Paris, Crédit Agricole a baissé de 1,08% à 8,44 euros. Le groupe a dégagé au deuxième trimestre un bénéfice net en baisse mais proche du milliard d'euros. L'assureur Axa a reculé de 3,49% à 17,03 euros après avoir annoncé une baisse de 39% de son bénéfice net au premier semestre.

Le géant du négoce des matières premières Glencore a chuté de 8,08% à 180,34 pence après avoir fait état d'une perte de 2,6 milliards de dollars au premier semestre, en raison de dépréciations d'actifs, et a annoncé suspendre le dividende.

Les valeurs exposées au cours de la livre, qui a progressé nettement après la réunion de la Banque d'Angleterre, ont souffert à l'image du fabricant de spiritueux Diageo (-1,83% à 2.575,00 pence) et du spécialiste des produits d'hygiène et de santé Reckitt Benckiser (-1,06% à 7.628,00 pence).

A Francfort, parmi les nombreux résultats d'entreprises qui ont animé la journée, le géant du transport aérien Lufthansa a perdu 1,22% à 8,10 euros, jugeant désormais irréaliste de réaliser les 22.000 suppressions d'emplois prévues sans licenciements.

afp/rp