par Laetitia Volga

Les Bourses européennes ont terminé en hausse lundi dans le sillage des places chinoises, les investisseurs espérant qu'un redressement de la deuxième économie mondiale soutiendra la croissance mondiale malgré l'aggravation de la crise sanitaire aux Etats-Unis.

À Paris, le CAC 40 a terminé en hausse de 1,49% à 5.081,51 points. Le Footsie britannique a gagné 2,09% et le Dax allemand a pris 1,64%.

L'indice EuroStoxx 50 a avancé de 1,69%, le FTSEurofirst 300 de 1,55% et le Stoxx 600 de 1,58%.

A l'heure de la clôture européenne, les trois indices phares de la Bourse de New York gagnaient plus de 1,5% et le Nasdaq Composite évoluait une nouvelle fois à un plus haut historique.

Le tempo de la séance en Europe et de celle à Wall Street a été donné par les Bourses asiatiques avec en Chine un gain de 5,67% pour l'indice CSI 300 des principales capitalisations, au plus haut depuis juin 2015, et un bond de 5,71% du SSE Composite de Shanghai, à un pic depuis avril 2019.

Des intervenants du marché expliquent cette envolée notamment par la publication d'un éditorial du China Securities Journal, une publication contrôlée par l'Etat, selon lequel l'économie chinoise se redresse et attire des capitaux étrangers, encourageant les investisseurs à favoriser un marché haussier sain.

En Europe, le gouverneur de la Banque de France a déclaré dimanche que l'économie française semblait rebondir au moins aussi vite et peut-être plus vite encore que prévu initialement.

Comme la semaine dernière, les signes d'amélioration de la conjoncture économique prennent le pas, aux yeux des investisseurs, sur les risques liés à l'augmentation des cas d'infection par le coronavirus dans le monde entier, et particulièrement aux Etats-Unis où 15 Etats ont enregistré une hausse record du nombre de nouveaux cas de contamination au cours des quatre premiers jours de juillet selon un comptage de Reuters.

LES INDICATEURS DU JOUR

Les statistiques du jour continuent d'illustrer l'amélioration de la conjoncture en Europe: les ventes au détail ont bondi de 17,8% en mai, une hausse sans précédent, et les commandes industrielles allemandes ont augmenté de 10,4% en mai.

Aux Etats-Unis, l'activité du secteur des services aux Etats-Unis a accéléré plus que prévu en juin pour renouer avec la croissance, l'indice ISM remontant à 57,1, un plus haut depuis février, contre 45,4 le mois précédent et 50,1 pour le consensus.

VALEURS

Le courant acheteur largement dominant a bénéficié à tous les secteurs mais particulièrement aux valeurs cycliques: l'indice Stoxx des banques européennes a gagné 3,89% et celui de l'automobile 2,56%.

Hormis les défensives Danone (-0,42)% et Veolia (-0,05%), toutes les actions du CAC 40 ont fini dans le vert: ArcelorMittal, Renault et Unibail-Rodamco-Westfield ont pris entre 4,40% et 4,62%.

Ailleurs en Europe, on note entre autres le bond de 7,49% de Commerzbank après le départ des deux principaux dirigeants du groupe. Et à Londres, Rolls Royce a pris 6,73% après avoir dit étudier différentes options pour renforcer son bilan.

WALL STREET

Aux valeurs américaines, Uber (+6,44%) était à un pic historique après avoir annoncé le rachat de l'application de livraison de repas Postmates pour 2,65 milliards de dollars (2,34 milliards d'euros).

Dominion Energy et Duke Energy perdaient respectivement 9,19% et 3,14% après avoir annoncé l'abandon de leur projet de construction d'un gazoduc de 8 milliards de dollars.

CHANGES

Le yuan chinois évolue au plus haut depuis la mi-mars face au dollar sur le marché "offshore", en passe d'enregistrer sa plus importante hausse en une séance depuis sept mois, sous l'effet de l'envolée du marché boursier chinois et des attentes d'un fort rebond économique.

L'indice dollar, qui mesure les variations du billet vert contre un panier d'autres devises de référence, recule de 0,36%, et l'euro reprend 0,52% à plus de 1,13 dollar.

TAUX

En hausse dans la matinée, le rendement du Bund allemand à dix ans a fini la journée à l'équilibre, autour de -0,435%.

Le rendement à dix ans américain monte d'environ trois points à 0,6973%, avant des adjudications cette semaine.

PÉTROLE

Le resserrement de l'offre et les espoirs de reprise économique portent les cours du pétrole même si la flambée des cas d'infections au coronavirus limite leur progression.

Le Brent prend 1,45% à 43,42 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) augmente de 0,71% à 40,94 dollars.

MÉTAUX

Le cours du cuivre a touché un pic de cinq mois sur le London Metal Exchange à 6.136 dollars la tonne à la faveur d'un optimisme renouvelé quant à la demande de la Chine, principal consommateur, et des craintes de perturbation de la production au Chili, le plus grand producteur mondial, en raison de la propagation du coronavirus dans le pays.

(Laetitia Volga, édité par Blandine Hénault)