À Paris, l'indice CAC 40 prend 0,23% à 5.884,98 points vers 08h55 GMT et à Francfort, le Dax gagne 0,27%.

A Londres, le FTSE se distingue avec un repli de 0,23%, la vigueur de la livre sterling pénalisant ses valeurs exportatrices à quelques heures du divorce entre Londres et Bruxelles, qui sera prononcé à minuit.

L'indice EuroStoxx 50 de la zone euro progresse de 0,19%, le FTSEurofirst 300 0,19% et le Stoxx 600 0,27%.

L'OMS a qualifié jeudi d'urgence de santé publique de portée internationale l'épidémie de coronavirus qui a fait 213 morts en Chine et s'est répandue dans 18 pays mais elle a aussi exprimé sa confiance dans la capacité des autorités chinoises à enrayer l'épidémie et a exprimé son opposition à toute restriction sur les voyages ou les échanges commerciaux avec la Chine.

Des pays, dont la France, ont entrepris de rapatrier leurs ressortissants présents à Wuhan, foyer de l'épidémie; des multinationales ont décidé de réduire provisoirement leurs activités en Chine ou de prolonger des fermetures de site pour le Nouvel An lunaire; et plusieurs grandes compagnies aériennes ont suspendu ou limité leurs liaisons avec la Chine.

"Les investisseurs tentent tant bien que mal d'intégrer le coût économique du coronavirus dans les cotations mais, à ce stade, un tel calcul est impossible", écrivent dans une note les analystes de Saxo Banque.

"Nous avons seulement deux certitudes, ajoutent-t-ils, la première, c'est que la Chine va relancer son économie massivement à partir de février via un stimulus budgétaire qui devrait conduire le déficit au-dessus de 3% cette année. La seconde certitude, c'est que les secteurs d'activité en bourse qui ont été malmenés du fait du virus, comme les croisiéristes et les équipementiers du secteur des hydrocarbures, vont certainement connaître un rebond majeur lorsque la crise sera endiguée."

En attendant, l'activité dans le secteur manufacturier en Chine a ralenti en janvier, selon les données officielles publiées vendredi, alors que les commandes à l'exportation ont chuté.

Si l'enquête montre une résistance dans certains domaines du secteur, les analystes doutent qu'elle offre une lecture adéquate de l'économie alors que s'est aggravée la crise liée au coronavirus et que la pause du Nouvel An lunaire peut traditionnellement fausser les données.

En Europe, les intervenants de marché prendront connaissance en séance de plusieurs indicateurs dont les chiffres mensuels de l'inflation et une première estimation de la croissance du produit intérieur brut (PIB) de la zone euro au quatrième trimestre (10h00 GMT).

En France, le PIB s'est contracté de 0,1% au quatrième trimestre, après une croissance de 0,3% au trimestre précédent, selon la première estimation publiée vendredi par l'Insee. Cette contraction est une surprise puisque les économistes tablaient en moyenne sur une croissance de 0,2% pour le dernier trimestre de 2019.

Sur l'ensemble de l'année dernière, la croissance de la France s'établit à 1,2% contre 1,7% en 2018.

VALEURS

La plupart des indices sectoriels européens sont dans le vert en début de séance, à commencer par celui des transports et des loisirs, compartiment très exposé au risque sanitaire, qui reprend 0,48%.

La plus forte hausse du CAC 40 est pour TechnipFMC (+2,53%), qui profite du rebond des cours du pétrole.

Ailleurs en Europe et contre la tendance, Banco de Sabadell perd plus de 10% à Madrid, la plus forte baisse du Stoxx 600, après avoir annoncé jeudi une perte de 15 millions d'euros au T4 2019 contre un bénéfice de 80 millions d'euros un an plus tôt en raison de provisions pour créances douteuses plus importantes que prévu et de pertes pour sa filiale britannique TSB.

EN ASIE

La Bourse de Tokyo est repartie de l'avant vendredi après avoir touché la veille un plus bas depuis novembre, les investisseurs s'accrochant à l'espoir de voir la Chine contenir l'épidémie de coronavirus.L'indice Nikkei a gagné 0,99% à 23.205,18 points et le Topix, plus large, a pris 0,58% à 1.684,44 points.

Les marchés de Chine continentale sont fermés jusqu'à lundi pour le Nouvel An lunaire.

A WALL STREET

La Bourse de New York a terminé en hausse jeudi au terme d'une journée passée pour l'essentiel dans le rouge, la confiance en la Chine exprimée par l'OMS ayant favorisé un rebond des actions à l'approche du terme de la séance.

L'indice Dow Jones a gagné 124,99 points, soit 0,43%, à 28.859,44, plus de 350 points au-dessus de son plus bas du jour. Le S&P-500, plus large, a pris 10,26 points, soit 0,31%, à 3.283,66.

Le Nasdaq Composite, à forte composante technologique, a avancé de son côté de 23,77 points (0,26%) à 9.298,93 points.

Amazon a fait état après la clôture d'un bond de ses ventes durant la période des fêtes de fin d'année et d'un bénéfice trimestriel nettement supérieur aux attentes. Le géant du commerce en ligne ayant réussi à raccourcir ses délais de livraison à un coût moindre que prévu et à attirer davantage d'abonnés à son programme de fidélité Prime. Le titre a pris plus de 10% dans les transactions hors séance.

Les contrats à terme sur les indices de référence sont pour l'instant orientés légèrement à la baisse.

TAUX

Les rendements obligataires tentent eux aussi de repartir au terme d'une semaine agitée qui a vu le taux des Treasuries à 10 ans perdre neuf points de base pour se rapprocher d'un creux de quatre mois.

Ce rendement de référence remonte vendredi autour de 1,57% dans les échanges en Asie tandis que dans les premières transactions en Europe, le Bund allemand à 10 ans revient à -0,4%.

CHANGES

Le billet vert progresse légèrement face à un panier de devises de référence dont l'euro, qui cède un peu de terrain, autour de 1,1021 dollar.

La livre sterling reste ferme après avoir profité jeudi de la décision de la Banque d'Angleterre de laisser son taux directeur inchangé.

PÉTROLE

Autre signe d'une accalmie générale, les cours du pétrole repartent à la hausse. Les deux contrats de référence sur le brut prennent chacun plus de 1%, à 58,96 dollars le baril pour le Brent de mer du Nord et à 52,83 dollars pour le brut léger américain (WTI).

(Edité par Jean-Michel Bélot)

par Patrick Vignal