La journée a aussi été marquée par une chute de la livre sterling et des rendements des emprunts d'Etat britanniques après l'annonce du report du vote du Parlement britannique sur l'accord sur le Brexit.

À Paris, le CAC 40 a terminé en baisse de 1,47% à 4.742,38 points. Le Footsie britannique a abandonné 0,83% et le Dax allemand a cédé 1,54%.

L'indice EuroStoxx 50 a reculé de 1,36%, le FTSEurofirst 300 a perdu 1,73% et le Stoxx 600 a lâché 1,87% pour toucher un nouveau creux de deux ans.

Les investisseurs ont entamé une semaine chargée avec une salve de mauvaises nouvelles sur le front macroéconomique, que ce soit sur le commerce extérieur en Chine et en Allemagne ou encore sur les chiffres de croissance au Japon et au Royaume-Uni.

La semaine dernière avait déjà été marquée par des craintes sur un prochain ralentissement plus ou moins prononcé de la croissance américaine après les premiers signes d'inversion de la courbe des taux et la parution d'un rapport mensuel sur l'emploi aux Etats-Unis inférieur aux attentes.

Ces indicateurs interviennent dans un contexte tendu sur le front politique en Europe où la Première ministre Theresa May a décidé de reporter le vote prévu mardi à la Chambre des communes sur le projet d'accord de Brexit qu'elle a négocié avec Bruxelles.

Elle a assuré aux parlementaires que le projet d'accord était le bon mais leur a annoncé qu'elle avait chargé son gouvernement d'accélérer les préparatifs en vue d'un Brexit sans accord.

CHANGES

Le report du vote du Parlement britannique sur le Brexit a fait chuter la livre sterling, tombée au plus bas depuis avril 2017 face au dollar (-1,6%) et depuis fin août face à l'euro (-1,3%).

L'indice dollar (+0,6%), qui mesure l'évolution du billet vert face à un panier de devises de référence, a en profité pour effacer ses pertes des deux dernières séances.

Il avait reculé de 0,78% la semaine dernière, sa plus forte baisse hebdomadaire en plus de trois mois, sur fond de nette révision des anticipations de hausse de taux de la Réserve fédérale (Fed) l'an prochain.

Goldman Sachs a ramené lundi sa prévision de relèvement de taux de la Fed à trois l'an prochain, contre quatre initialement attendues, estimant que la banque centrale américaine pourrait marquer une pause en mars.

De son côté, l'euro n'a pas tenu son rebond initial au-delà de 1,14 dollar et évolue désormais autour de 1,1360 à trois jours de la réunion de politique monétaire de la Banque centrale européenne (BCE).

TAUX

Le rendement des emprunts d'Etat britanniques à dix ans a reculé de neuf points de base pour revenir à 1,18%, au plus bas depuis sept mois.

Les échanges ont aussi été animés sur la dette française alors que le mouvement de contestation sociale des "Gilets jaunes" menace de peser sur la croissance économique du pays au quatrième trimestre.

Le président Emmanuel Macron doit prendre la parole à 19h00 GMT pour annoncer des mesures "concrètes et immédiates" avec l'espoir de clore la crise et d'éviter un cinquième samedi de manifestations et de violences.

Le rendement de l'OAT française à dix ans a grimpé jusqu'à plus de 0,72% avant de terminer autour de 0,69% contre 0,683% à la clôture vendredi.

L'écart de rendement avec le Bund de même échéance a atteint un plus haut de sept mois.

Les rendements de référence sur les Treasuries et le Bund allemand à dix ans ont pour leur part peu varié, autour de respectivement 2,85% et 0,245%.

VALEURS EN EUROPE

Tous les indices sectoriels en Europe ont terminé en baisse, avec des replis marqués pour les segments les plus cycliques comme la construction et les matériaux associés (-2,37%), l'automobile (-2,6%) ou encore les ressources de base (-2,75%).

L'indice Stoxx de la chimie a perdu 1,9%, pénalisé en outre par l'avertissement sur résultats de BASF, dont le titre a lâché 3,77%.

A Paris, Eramet a décroché de 24,4% après avoir annoncé "des mesures correctives" dans sa branche alliages susceptibles d'avoir des conséquences financières importantes, évaluées à au moins 25 millions d'euros par le groupe métallurgique et minier.

À WALL STREET

A la clôture des indices en Europe, la Bourse de New York évoluait en net repli. L'indice Dow Jones reculait de 1,8% après avoir lâché jusqu'à plus de 2%. Le S&P 500 perdait 1,47% et le Nasdaq Composite cédait 0,36%.

Aux valeurs, Apple (-2,36%) reste sous pression alors que Qualcomm a annoncé avoir obtenu d'un tribunal chinois une ordonnance provisoire interdisant l'importation et la vente en Chine de plusieurs modèles d'iPhone pour des motifs de violation de brevets.

PÉTROLE

Les craintes sur la croissance mondiale, qui pénalisent les marchés d'actions, pèsent également sur les cours du pétrole, qui effacent une partie des gains enregistrés vendredi après l'annonce d'un accord sur une réduction de la production de l'Opep et de ses alliés.

Le baril de Brent retombe à moins de 61 dollars après un pic à 63,73 dollars vendredi et le baril de brut léger américain se traite à moins de 52 dollars après avoir atteint plus de 54 dollars en fin de semaine dernière.

(Édité par Patrick Vignal)

par Blandine Henault