Vous sentez cette ambiance qui s'alourdit en fin de semaine sur les marchés financiers ? Dans ce genre de contexte, il paraît qu'il ne faut pas regarder trop souvent son portefeuille de titres. Plus on scrute ses positions, plus on a de chances de faire des boulettes. Par exemple vendre ses gains et conserver ses lignes perdantes. Exactement le contraire de ce que l'investisseur de long terme devrait faire. C'est encore plus vrai après une grosse phase de rebond comme celle qui a eu lieu depuis la mi-mars, car l'investisseur est victime du syndrome "I Love Me". Une expression utilisée par le vétéran de la finance Joachim Klement dans un papier publié cette semaine. Elle cache une réalité (académiquement prouvée) selon laquelle on va plus souvent voir son portefeuille quand on le sait gagnant, parce qu'il est quand même sacrément agréable de se trouver très fort en bourse. Or plus on consulte ses positions, plus on a de chances de prendre de mauvaises décisions à trop regarder les petites fluctuations (qui rebasent notre "biais d'ancrage").

Pendant ce temps aux Etats-Unis, la pandémie poursuit sa progression, même si certains foyers majeurs montrent des signes d'amélioration. Donald Trump a quand même été forcé d'annuler la convention républicaine prévue en Floride, un second indice, après le port du masque, montrant que le Président américain s'est rendu compte que sa stratégie politico-sanito-médiatique était mauvaise. En plus, ses troupes sont incapables de s'entendre sur un budget de relance. Et pour couronner le tout, son "plan A" (le seul diraient les coquins) est en train d'échouer. Le plan A, c'est "on reprend l'activité – que l'on n'aurait jamais dû stopper - pour une belle reprise économique en V". L'euphorie du début de déconfinement s'est évaporée et l'emploi ne rejoindra pas la trajectoire rêvée par la Maison Blanche. Pire, il pourrait y avoir un effet "seconde lame", les craintes sur le coronavirus grippant toujours le marché de l'emploi américain à l'heure où le dispositif des allocations-chômage exceptionnelles est en passe de s'achever.

Dans ce contexte explosif - les marchés financiers semblent à nouveau s'en préoccuper - Donald Trump n'a plus que 102 jours avant le scrutin pour renverser la vapeur. S'il peut compter sur un socle électoral très solide, qu'il flatte par sa rhétorique guerrière et son art de diviser, la débâcle sanitaire lui a fait perdre la maîtrise de l'économie et donc du "ventre mou" de l'électorat. Et cette fois, la géopolitique ne devrait pas beaucoup aider le Président américain en politique intérieure. Le bras de fer qui se durcit avec la Chine (qui vient de demander la fermeture d'un consulat américain à Chengdu, en rétorsion à la fermeture de sa représentation à Houston) ne lui rapportera probablement pas de voix qui ne lui soient déjà acquises. Reste l'hypothèse d'un nouveau plan de relance, qui apaiserait les marchés financiers pour un temps. Mais qui risque d'avoir du mal à panser les plaies profondes de l'Amérique et n'aura aucune conséquence sur les relations exécrables entre Washington et Pékin.

Le CAC40 a démarré la séance en baisse de 1,3% à 4967 points. En Chine, les indices flanchent sous le poids des craintes économiques et géopolitiques. 

Les temps forts économiques du jour

La grosse actualité du jour, ce sont les indicateurs PMI Flash de juillet, en France (9h15), en Allemagne (9h30), dans la zone euro (10h00) ou aux Etats-Unis (15h45). Les ventes de détail britanniques (8h00) et les chiffres de l'immobilier neuf aux Etats-Unis (16h00) sont aussi programmés.

L'euro poursuit son renforcement à 1,1613 USD. L'once d'or aussi, à 1990 USD. Le baril progresse légèrement à 43,45 USD le Brent et 41,20 USD le WTI. Le rendement du 10 ans américain baisse à 0,58%. Le Bitcoin est ferme à 9580 USD.

Les principaux changements de recommandations

  • Bureau Veritas : Jefferies reste à l'achat avec un objectif de cours relevé de 21 à 24 EUR.
  • Dassault Systèmes : Citigroup relève son objectif de cours de 135 à 155 EUR.
  • Intertek : Jefferies reste à l'achat avec un objectif de cours relevé de 6100 à 6250 GBp.
  • Idorsia : Jefferies reste à conserver avec un objectif de cours réduit de 32 à 29 CHF.
  • IP Group : Jefferies reste à l'achat avec un objectif de cours relevé à 95 GBp.
  • JCDecaux : Citigroup réduit son objectif de cours de 20,50 à 16,20 EUR.
  • Jungheinrich : Morgan Stanley passe de surpondérer à pondération en ligne en visant 25 EUR.
  • Schweiter : Baader Helvea passe d'accumuler à acheter en visant 1300 CHF.
  • SGS : Jefferies reste à sousperformance avec un objectif de cours relevé de 1700 à 2100 CHF.
  • Sika : Jefferies reste à l'achat avec un objectif de cours relevé de 210,30 à 244,10 CHF.
  • STMicroelectronics : Goldman Sachs reste vendeur avec un objectif de cours réduit de 21,10 à 20,50 EUR.
  • Wärtsilä : HSBC passe de conserver à alléger en visant 6 EUR.

L’actualité des sociétés

Quelques éléments additionnels sur les publications d'entreprises ici.

En France

Airbus cherche à régler le contentieux OMC avec Boeing en proposant des concessions finales. Les résultats de Thales ont naturellement baissé au 1er semestre, tandis que la société est en mesure de fournir des prévisions chiffrées relativement précises pour 2020, en marge de l'annonce d'un plan d'économies de 800 M€. Worldline émet 600 M€ d'OCEANE 2025. Des négociations entre direction et syndicats de Groupe ADP sur des dispositifs destinés à faire face à une activité réduite dans les prochaines années seront menées à partir du 26 août. GTT - Gaztransport et Technigaz signe un contrat-cadre de prestations de services avec Fleet Management. Madvertise va racheter Sync. Quadient et Infosys signent un partenariat mondial pour renforcer la distribution de solutions de gestion de l'expérience client. Casigrangi veut racheter la Société Française de Casinos à 1,70 EUR l'action. Wavestone, Aurea et Gaussin communiquent sur leurs assemblées générales. Dassault Aviation, Gecina, Tour Eiffel, Compagnie des Alpes, Artefact, Stef, GL Events, Prismaflex, Olympique Lyonnais, Wallix, ID Logistics, Foncière Atland, Oncodesign, Focus Home, Lysogène, LucibelLisi, Groupe LDLC, Guerbet, Egide, Supersonic Imagine, Amplitude Surgical, Mare Nostrum, Pixium Vision, Genkyotex, Lanson-BCC, Artefact, Kerlink, Poulaillon, Société Anonyme des Bains de Mer, Damartex, Abionyx, LNA Santé, PCAS, Guillemot, Orapi ont publié leurs comptes.

Dans le monde

Walt Disney repousse la sortie en salles de "Mulan", "Avatar" et "Star Wars". Intel annonce un retard de six mois pour son nouveau processeur, entraînant une chute de 7% hors-séance. Plusieurs Etats américains ont ouvert des enquêtes visant Apple sur la base de la tromperie commerciale, selon un document daté de mars obtenu par la Tech Transparency Project. SpaceX, l'autre gros projet d'Elon Musk, discuterait levée de fonds sur la base d'une valorisation de 44 Mds$, a appris Bloomberg. L'Allemagne va modifier sa législation pour éviter qu'un scandale du type de Wirecard ne se reproduise. En marge de résultats semestriels en baisse, l'ascensoriste suisse Schindler annonce la suppression de 2000 emplois. Sulzer parvient à rester dans le vert au 1er semestre, sur des chiffres un peu plus élevés que prévu. Equinor enregistre une chute de 89 % de ses performances opérationnelles au second trimestre, ce qui reste un peu meilleur que prévu.

Ça publie. Verizon, Nextera, Honeywell, American Express, Equinor, Lonza, Schindler, Vodafone, Thales, MAN SE, Pearson, Sulzer

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