Le coronavirus punit ceux qui l'ont sous-estimé. C'est l'un des principaux enseignements que l'on peut tirer à chaud sans dire de grosse bêtise. Il faudra encore attendre pour le retour d'expérience et la réponse à certaines questions comme : la Corée du Sud a-t-elle adopté la meilleure stratégie ? La Chine a-t-elle largement minimisé le nombre d'infections ? L'Italie et l'Espagne ont-elles jouée de malchance, à l'inverse de la France et de l'Allemagne ?

L'attention du monde s'est désormais reportée sur les Etats-Unis. Un pays qui malgré sa puissance économique se retrouve confronté à l'implacable scénario de propagation de l'épidémie. Donald Trump a voulu appliquer la stratégie bravache qui lui a si souvent réussi dans ses négociations commerciales ou politiques. Mais on ne négocie pas une épidémie. Washington se retrouve à gérer les mêmes problèmes que Rome, Paris ou Pékin. Avec les mêmes limites. "Les stocks fédéraux de fournitures médicales sont presque vides", titre en Une le New York Times, tandis que d'autres journaux parlent des "Milliers de respirateurs hors service" dans les réserves et de "l'insuffisance du nombre de test". Aux Etats-Unis comme ailleurs, les entreprises et les particuliers sont mis à contribution pour combler les carences de masques, de blouses et de gel hydroalcoolique. Du "Déjà-vu", pour employer une expression empruntée au français par les anglo-saxons.

Les États-Unis sont donc dans la phase ascendante des contaminations. Comme c'est un grand pays à la population nombreuse, les chiffres sont vite devenus impressionnants. Ça va continuer dans les jours à venir et c'est mauvais pour le moral.

Peu à l'aise avec les questions sanitaires, Donald Trump a peut-être l'occasion de redorer son blason en éteignant l'incendie pétrolier. Le dirigeant a déclaré cette nuit qu'un accord entre la Russie et l'Arabie Saoudite pour calmer la chute des cours est "imminent". Cela pourrait contribuer à relâcher un peu la pression sur les marchés financiers, qui ont replongé sur fond de grosse remontée de l'aversion au risque. Un peu comme si certains investisseurs avaient redécouvert brutalement les conséquences de l'épidémie sur l'économie globale à l'aune du patient américain. Sur le fond, rien n'a changé depuis le début : l'extension de la période d'incertitudes sur la pandémie est synonyme de davantage de faillites et davantage de pertes d'emplois.

Le CAC40 gagnait finalement 0,6% à 4233 points peu après l'ouverture. 

Les temps forts économiques du jour

Les prix à la production européens (11h00) précéderont une série d'indicateurs aux Etats-Unis, en particulier l'étude Challenger sur les suppressions de postes (13h30), les inscriptions hebdomadaires au chômage (14h30), la balance commerciale (14h30) et les commandes d'usines (15h00).

L'euro a reculé à 1,0937 USD, tandis que l'once d'or se négociait 1584 USD (-0,5%). Le spread entre le Brent et le WTI s'étend, avec des cours respectifs de 26,24 et 21,27 USD. Le T-Bond affiche un rendement de 0,59% sur 10 ans. Le Bitcoin recule à 6603 USD.

Les principaux changements de recommandations

  • Aena : MainFirst passe de conserver à acheter en visant 120 EUR.
  • Air France-KLM : MainFirst passe de conserver à vendre en visant 2 EUR.
  • Bechtle : Jefferies démarre le suivi à conserver en visant 122 EUR.
  • Big Yellow : Jefferies passe de conserver à acheter en visant 1164 GBp.
  • Continental : DZ Bank reste à l'achat mais réduit de 92 à 82 EUR son objectif de cours.
  • Derwent London : Jefferies passe de sousperformance à acheter en visant 3958 GBp.
  • DS Smith : Jefferies passe de conserver à acheter avec un objectif de cours réduit de 370 à 325 GBp.
  • Edenred : Barclays passe de surpondérer à pondération en ligne en visant 40 EUR.
  • Equinor : SEB Equities passe d'acheter à conserver en visant 140 NOK.
  • Evonik : Baader Helvea passe d'accumuler à acheter en visant 26,50 EUR.
  • Gecina : Jefferies passe de conserver à acheter avec un objectif de cours réduit de 155 à 140 EUR.
  • Great Portland : Jefferies passe de sousperformance à acheter en visant 790 GBp.
  • Hexagon : DNB Markets passe de conserver à acheter en visant 490 SEK.
  • Hikma : J.P. Morgan passe de neutre à surpondérer en visant 2400 GBp.
  • Klépierre : Jefferies reste à conserver avec un objectif de cours réduit de 29 à 16 EUR.
  • Land Securities : Jefferies passe de sousperformance à acheter en visant 640 GBp.
  • Lufthansa : MainFirst passe de conserver à vendre en visant 6,50 EUR.
  • Proximus : Barclays passe de souspondérer à pondération en ligne en visant 19 EUR.
  • Segro : Jefferies passe de conserver à acheter en visant 878 GBp.
  • Smurfit Kappa : Jefferies reste à l'achat avec un objectif de cours réduit de 37,80 à 30,50 EUR.
  • Unibail-Rodamco-Westfield : Jefferies reste à conserver avec un objectif de cours réduit de 130 à 41 EUR.
  • Unite : Jefferies passe de conserver à acheter en visant 932 GBp.
  • Workspace : Jefferies passe de sousperformance à conserver en visant 745 GBp.

L’actualité des sociétés

Plusieurs syndicats de Renault signent un accord pour garantir 100% des salaires en chômage partiel. Capgemini détient plus de 98% d'Altran et va pouvoir retirer le dossier de la cote. Dassault Systèmes s'estime en mesure d'atteindre le bas de la fourchette de son objectif de croissance 2020. Pernod Ricard a levé 1,5 Md€ sur le marché obligataire à 5 (1,125% de coupon) et 10 ans (1,75% de coupon). Veolia, Mercialys et Michelin réduisent leur proposition de dividende. Engie, Dassault Aviation, Crédit Agricole, Bouygues, M6 Métropole Télévision, Coface, Colas et Amundi renoncent aux leurs. Sodexo, TechnipFMC et Bureau Veritas prennent de nouvelles mesures pour faire face à la crise. Getlink a publié son dernier trafic mensuel. La Française des Jeux a signé un crédit syndiqué de 380 M€. Deinove fait préfinancer son CIR 2019 pour 2,1 M€. Valbiotis, dans le cadre de son partenariat avec Nestlé Health Science, lance une étude pivot de phase II/III avec TOTUM-63 sur des patients prédiabétiques. OSE Immuno obtient des résultats positifs en phase III lors de l'étape 1 et va discuter des suites à donner avec les autorités réglementaires, en renonçant à l'étape 2. Procédure de sauvegarde ouverte pour Stentys. Sensorion publie ses résultats 2019. Noxxon boucle son recrutement en phase I/II avec NOXA12. Nicox dépose une demande de désignation de médicament orphelin pour le naproxcinod dans la drépanocytose par son partenaire Fera Pharmaceuticals. LNA Santé, Saint Jean Groupe, Hopscotch, Hérige et Synergie ont publié leurs comptes.                                               

Novartis renonce à céder à Aurobindo, d'un commun accord, le portefeuille dermatologique et générique de Sandoz aux Etats-Unis. British Airways (International Consolidated Airlines) devrait annoncer la suspension de 36 000 salariés, selon la BBC, après un accord avec le syndicat Unite. Le croisiériste Carnival a levé 6,25 Mds$, via de la dette à un taux très élevé et de actions nouvelles à cours déprimé (8%). Les États-Unis s'apprêteraient à durcir les contrôles sur l'export de matériel technologique américain vers la Chine. Déjà sévèrement secouées, les compagnies aériennes américaines pourraient avoir à subir des restrictions sur les vols intérieurs. Dans le même secteur, le trésor américain a sélectionné plusieurs banques d'affaires américaines pour le conseiller sur un plan de soutien au transport aérien. Le conseil d'administration de Bolsas y Mercados Españoles accepte l'offre de rachat de SIX Group. T-Mobile US a annoncé son rapprochement officiel avec Sprint, une opération à 23 Mds$. Le gendarme américain du commerce a saisi la justice pour forcer Altria à annuler son investissement de 12,8 Mds$ dans Juul, qu'il accuse d'avoir été réalisé en violation avec les règles fédérales. Nissan Motor laisse ses usines américaines à l'arrêt jusqu'à fin avril. Boeing va proposer un plan de départ volontaire.