TUNIS, 15 septembre (Reuters) - Les Tunisiens ont commencé à voter dimanche pour désigner le successeur du président Béji Caïd Essebsi, décédé en juillet, un nouveau test pour la jeune démocratie tunisienne sur fond de crise économique durable.

Les bureaux de vote ont ouvert à 07h00 GMT et de longues files d'électeurs se sont formées dès les premières minutes dans certaines villes, comme à La Marsa, dans la banlieue de Tunis, pour ce scrutin particulièrement indécis.

"C'est un moment historique. Je suis arrivée dès 7h du matin pour donner ma voix à notre nouveau dirigeant qui devra protéger notre démocratie", a déclaré Lilia Amri, une employée de banque de 36 ans.

Huit ans après la "révolution Jasmin" qui avait donné le coup d'envoi du "printemps arabe", la Tunisie est le seul pays concerné à avoir connu une réelle transition démocratique, même si celle-ci demeure fragile.

Le sentiment de nombreux Tunisiens que leurs conditions de vie se sont dégradées, sur fond de chômage de masse et de forte inflation, rend d'autant plus incertain l'issue du scrutin.

Lors des élections municipales l'an dernier, seuls 34% des quelque sept millions d'électeurs tunisiens s'étaient déplacés.

Pour ce scrutin présidentiel, aucun favori indiscutable ne s'est détaché.

Parmi eux, figurent le Premier ministre Youssef Chahed et d'autres anciens dirigeants du pays, mais aussi un candidat du parti islamiste Ennahda et un magnat des médias emprisonné depuis le mois dernier pour fraude fiscale, Nabil Karoui, qui se présente comme un défenseur des classes populaires et pourrait jouer les trouble-fêtes.

Un second tour sera organisé si aucun candidat ne recueille 50% des voix. Les premières estimations sont attendues dans la nuit de dimanche à lundi.

(Tarek Amara Tangi Salaün pour le service français)